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son activité après le déclenchement de la Grande Guerre, qui persiste encore à l’époque de la publication de ces notes, « comme
s’il n’avait pu se remettre encore de l’effrayant cataclysme qui a bouleversé la planète et dont il a pris sa large part »… Elle se
termine sur l’actualité du poète qui prépare un album de dessins, « dont la publication le révèlera sous un autre aspect, et qui
sera certainement sensationnelle »…
Notes bibliographiques, probablement destinées à son ami Victor Buteaux. Rictus dresse la liste de ses publications par
ordre chronologique. Il y détaille les différents tirages de chaque édition, depuis la première plaquette contenant le
Premier
Soliloque l’Hiver
(parue en décembre 1896, avec une couverture de Steinlen), au tirage de luxe du
Cœur populaire
en 1925, en
passant par les
Soliloques du Pauvre
(édités par souscription en 1897, puis reparus en différentes éditions revues et corrigées),
les
Doléances
(« nouveaux Soliloques » en 1900), son roman
Fil de Fer
(1905), ses nombreuses publications de poèmes et articles
dans divers journaux…
On joint une L.A.S. à Victor Buteaux (18 avril 1924), rectifiant un oubli dans sa bibliographie, à savoir la « violente
brochure » publiée contre Edmond Rostand en 1903 :
Le Cas Edmond Rostand. Un bluff littéraire
...
172.
Jehan RICTUS
. 11 L.A.S., Paris 1931-1933, à P.A. Fils au Caire ; 41 pages in-8 ou petit in-4, quelques enveloppes.
500/700
Intéressante correspondance dans le souvenir de Léon Bloy.
17 juin
1931
, au sujet de la copie sur papier Japon de son manuscrit sur Léon Bloy, que P.A. Fils lui a commandée. Il
espère le rencontrer prochainement et se propose de lui signaler les manuscrits ou livres rares qui pourraient l’intéresser à
Paris…
8 juillet
. Il a joint à l’envoi du manuscrit 3 croquis, « souvenirs sur le milieu bloyen ». Il ne renonce pas à son projet de
publication sur Bloy, qu’il illustrerait lui-même : « Ce sont trois de ces dessins
Portrait-Souvenirs
que je vous adresse » ; mais il
ne sait quand il pourra le réaliser, ne disposant pas pour le moment d’un atelier pour travailler et ayant une bien mauvaise vue.
Il va donner une causerie sur la vieille chanson populaire française sur Radio-Paris…
28 août
. À propos de l’amour qui unissait
Léon Bloy à sa femme et de son fort sentiment de l’amitié : « Sa fureur d’aimer était dévorante : il absorbait ses amis. Et moi-
même je dus finir par me dérober à ses transports car je n’aurais su résister. Il m’eut dévoré tout à fait et il ne serait resté que
quelques os de mon maigre squelette… Bloy ce fut l’affamé de tendresse, l’affamé d’amitié et d’amour. Aussi que de déceptions,
que d’amertumes pour lui »… Il encourage Fils à investir dans les manuscrits et les livres ; pour sa part il aimerait s’offrir une
« petite bicoque » avec un atelier pour dessiner à son aise…
8 octobre
Au sujet de la situation économique en Égypte : « Je
suis fâché d’apprendre que vous avez encore écopé dans la chute de la livre. Et fais des vœux pour que la répercussion s’arrête.
Cependant l’Angleterre serait à la veille d’une secousse violente que je n’en serais pas surpris »…
1
er
novembre
. Il a reçu un
courrier d’une agence théâtrale en formation à Alexandrie et demande s’il peut s’y fier : « Je ne peux, vous comprenez bien,
lâcher tous mes travaux et occupations et m’embarquer pour l’Égypte sans un viatique solide pour le voyage aller-retour et sans
la possibilité d’en rapporter quelques billets de mille francs qui m’aideraient à attraper ma maisonnette, ma gouvernante rousse
(car je la veux rousse – j’adore les rousses) ou un atelier pour faire mes dessins »…Quelques semaines plus tard, il remercie des
renseignements procurés au sujet de l’agence. Cette dernière ne l’a par ailleurs jamais recontacté… Il s’est rendu à Bruxelles
pour faire une causerie et une récitation à la Radio Belge : « La succès a, paraît-il, été considérable »…
10 décembre
1932
.
Difficultés financières : « Je viens sonner à votre porte. Ça ne va pas. Je traverse une crise très dure ». Il travaille à un ouvrage
compilant sa correspondance avec Bloy, illustrée de ses propres dessins, publiée dans
Les Cahiers Léon Bloy
. Il manque d’argent
pour se chauffer et travailler correctement et prie Fils de bien vouloir lui acheter quelques manuscrits : « J’ai besoin de charbon
et d’électricité pour travailler »…
27 décembre
. Il est heureux d’apprendre que ses lettres l’intéressent. Les croquis lui ont
demandé beaucoup de labeur : « Je vois trop beau. J’ambitionne trop grand. De sorte que beaucoup de mes constructions sont
en panne. Ça et les soucis domestiques et l’administration du peu que je possède me mangent mon temps pour le travail »…
Son poème
Jasante de la Vieille, cœur populaire
a été dit à une matinée poétique de la Comédie Française par Berthe Bovy, « ce
poème qui avait tant bouleversé Bloy ». La salle était pleine : « Le public était en pleurs. Bovy a eu neuf rappels !!! » Polydor a
enfin édité le disque de ce poème, enregistré par lui : « C’est la gloire… Et avec tout ça je tire toujours le diable par la queue »…
17 avril
1933
. La croix de la Légion d’Honneur lui a été décernée, suite à l’intervention d’« amis admirateurs fanatiques ». Mais
sa situation matérielle n’a pour autant pas changé. Il prépare la réédition de ses
Soliloques
Les Cahiers Léon Bloy
ont terminé
la publication de ses lettres mais tous ses portraits dessinés n’y ont pas paru…
14 septembre
. Au sujet d’un projet de conférence
sur lui, dont son « cher Papa d’Égypte » lui a fait part dans sa dernière lettre… Etc.
On joint une petite photographie signée (juillet 1931), 2 L.A.S. à M. Guignard, qui l’a mis en relation avec P.A. Fils (1924-
1931) et 1 lettre du libraire G. Privat au sujet d’un autographe de Rictus (1932).
173.
Jehan RICTUS
. 6 dessins originaux, signés en bas à droite « J.R », avec légendes autographes signées ; 18 x
11,5 cm ou 15,5 x 10,5 cm, montés sur des feuillets gris.
1.000/1.500
Caricatures à la plume, la plupart de profil, sauf indication contraire dans les légendes :
* « Henry de Groux / Croquis. Souvenir par / Jehan-Rictus » (rehauts de crayon bleu).
* « Paul Verlaine / croquis souvenir / par Jehan-Rictus ».
* « Paul Verlaine / (vu de face) / Croquis souvenir par / Jehan-Rictus ».
* « Madame Léon Bloy / Croquis souvenir / par / Jehan-Rictus ».
* « Léon Bloy / croquis souvenir par / Jehan-Rictus ».
* « Léon Bloy (vu de face) / croquis-souvenir / par Jehan-Rictus ».
Reproduit en page 57