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230.
Giuseppe UNGARETTI
(1888-1970). Poème autographe signé,
Nuovi cori per la Terra Promesa
; 2 pages et
demie in-4 à l’encre verte ; en italien.
3.000/3.500
Long poème du très grand poète italien. Ce sont des « chœurs nouveaux » pour
La Terra Promessa
(
La Terre promise
),
son important recueil publié à Milan en 1950. Il commence par une évocation de la floraison du mimosa devant la maison où le
poète va passer les dernières années qui lui restent à vivre :
« Ogni anno, mentre scopro che Febbraio
È sensitivo e, per pudore, torbido,
Con minuto fiorire, gialla irrompe
La mimosa. S’inquadra alla finestra
Di quella dimora d’una volta,
Di questa dove passo gli anni vecchi »…
Reproduit en page 79
231.
Alfred de VIGNY
(1797-1863). L.A., [novembre 1825, à Urbain Canel] ; 1 page obl. in-8.
500/600
Lettre inédite au sujet de la publication des
P
oèmes antiques
et modernes
et de
C
inq
-M
ars
.
« Je ne sais pas comment on demande s’il faut une table, surtout quand je l’ai envoyée écrite de ma main. – Je donnerai ma
préface aussi pour ce volume de vers. Je ne donne pas encore la
copie
pour
Cinq-Mars
parce que j’ai à faire transcrire des pages
que j’ajouterai et je ne veux pas arrêter l’impression une fois commencée. »
232.
Alfred de VIGNY
. L.A.S., 25 août 1826, [à Édouard Delprat, avocat à Bordeaux] ; 4 pages in-8 (tache d’encre et
petit manque marginal sans perte de texte).
1.000/1.200
Belle et longue lettre sur ses amis de Bordeaux et son roman
C
inq
-M
ars
.
« Il est un dégré de confiance et d’amitié qui brave l’absence des formes et leur survit toujours […] Vous me pardonnez mon
silence et moi le vôtre quoique je sois le premier coupable. J’ai embrassé votre frère que je crois et souhaite aussi heureux que
je le suis et près de sa bonne et sensible mère. Ma chère Lydia, souffrante pendant près d’une année est à présent fraîche, rose
est heureuse, mais sans enfant. Hélas ! c’est ma seule peine, passagère j’espère. Pendant six mois de l’hyver dernier j’écrivis
ce
Cinq-Mars
qui est né au mois de Mai pour le public. Je vous envoie sa seconde édition, n’ayant pas voulu vous donner un
livre sans succès et vous écraser de si loin. Celui-ci en a plus que je ne l’eusse cru, il a pris le flot des idées publiques. C’est un
hasard, il y a de meilleures choses qui n’en ont pas ». Il aimerait avoir de ses nouvelles : « Suivez-vous votre belle carrière ? Ne
vous y arrêtez pas un moment. Toutes les gloires peuvent en sortir ». Il s’enquiert de Pierre Hervé (avocat et homme politique
bordelais) : « J’ai pensé à lui en dessinant l’avocat Fournier de
Cinq-Mars
. Dites-le lui et que je l’aime toujours tendrement,
comme nous savons aimer les beaux caractères et les beaux talents. Mes souvenirs me ramènent sans cesse à Bordeaux, ville
gracieuse pour moi, telle qu’il ne s’en remontra jamais sur mon passage ; et dans laquelle je connais tant de gens distingués que
je m’attends chaque jour à une explosion de vous tous »... Il le prie de demander à Théodore Delbos « une note des prix de tous
ses vins des moindres aux plus chers »…
233.
Alfred de VIGNY
. L.A.S., 30 mai 1829, [à Charles Nodier] ; 2 pages in-8.
1.000/1.200
Belle lettre inédite sur les
S
ouvenirs
de Nodier sur la Révolution. « Je veux que vous sachiez mon ami, que dans le
moment même où vous comptiez Alfred de Vigny parmi ceux qui auraient su peindre ce que vous avez vu, il brûlait des pages
qu’il avait osé inventer autrefois sur ce temps de terreur que nul ne peut rendre après vous. Que nous sommes heureux que
vous ayez traversé cette époque ! Quelle imagination approcherait de cette observation profonde ? Dans quelle tête se passerait
un rêve aussi beau que les tableaux qui sont venus se former sous vos yeux et se donner à vous comme au seul peintre digne
de leur âpre beauté. Je me suis passionné pour ces héros à la poitrine nue, croisée par des bretelles, presque autant que pour les
œuvres de leur poétique historien. J’irai bientôt l’embrasser, l’écouter et l’embrasser encore avec une vive gratitude »…
234.
Alfred de VIGNY
. L.A.S., 14 juillet 1829, à Charles Nodier à la Bibliothèque de l’Arsenal ; 1 page in-8, adresse.
600/700
Invitation à une lecture de son adaptation en vers d’
O
thello
.
Il apprend avec chagrin que son ami est malade mais espère néanmoins « que vous viendrez vendredi entendre
Othello
chez
moi ; c’est mettre votre amitié à une rude épreuve et je crains bien qu’elle n’en succombe, aussi est-ce très-timidement que je
vous le propose, mais avec un grand désir de vous voir »…
235.
Alfred de VIGNY
. L.A.S., [30 août 1835, à François Buloz, directeur de la
Revue des Deux mondes
] ; 3 pages in-8.
1.000/1.500
Lettre ouverte en réponse aux accusations contre
C
hatterton
. [Le député Charlemagne avait dénoncé à la Chambre
Chatterton
comme une « apologie du suicide ». Cette lettre fut publiée dans la
Revue des Deux Mondes
du 1
er
septembre 1835.]
« Le public qui a bien voulu écouter quarante fois le drame de
Chatterton
au Théâtre Français et le lire depuis a vu que
loin de conseiller le Suicide, j’avais dit :
Le Suicide est un crime religieux et social ; c’est ma conviction.
Mais que
pour toucher
la Société, il fallait lui montrer la torture des victimes que fait son indifférence
. Chaque mot de cet ouvrage tient à cette
idée et demande au Législateur pour le Poëte, le tems et le pain. Veuillez apprendre ce fait au Législateur nommé : Monsieur
Charlemagne, qui (le 30 août) vient de désigner mon ouvrage comme enseignant le suicide. Il est triste de parler pour ceux qui
ne savent pas entendre et d’écrire pour ceux qui ne savent pas lire »...