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262.
Bruxelles
. P.S. par C. Van Nuffel, président, Charles Viennet, secrétaire, et 7 autres membres du Comité de
Surveillance de Bruxelles,
Bruxelles
15 brumaire III (5 novembre 1794) ; 1 page in-fol. en partie impr., vignette
gravée de Maillart (Boppe et Bonnet n° 110), sceau sous papier (encadrée).
150/200
Certificat de civisme pour le citoyen Jacques de Broux, natif de Bruxelles, âgé de 24 ans, « profession écrivain domicilié
dans Bruxelles »…
Belle vignette gravée par Philippe-Joseph Maillart, l’artiste qui sera chargé de faire les vignettes du département de la
Dyle.
263.
Antonio BUONAVITA
(1752-1833) aumônier de Napoléon à Sainte-Hélène. 6 L.A.S. et 2 L.S., 1819-1831, au
cardinal Fesch ; 14 pages in-4, 2 adresses ; 7 en italien.
2.000/2.500
Bel ensemble de lettres à l’oncle de Napoléon, la plupart concernant son prochain départ pour Sainte-Hélène.
[Antonio Buonavita eut une vie mouvementée. Originaire de Corse, il entra dans les ordres et partit pour Cadix où il avait
des attaches. Il s’engagea ensuite comme aumônier dans la marine espagnole, pour finalement se fixer au Mexique où il resta
longtemps et fut momentanément précepteur du fils du vice-roi. Après deux séjours aux États-Unis, il revint en Europe et
entra en contact avec le cardinal Fesch, grâce à qui il obtint la place d’aumônier de la mère de Napoléon à l’île d’Elbe. Après
Waterloo, celle-ci l’envoya une première fois auprès de Napoléon, mais l’abbé ne put le rejoindre et rentra à Rome où il servit
auprès de Madame Mère et de Pauline. Enfin, alors que Napoléon sentait la fin approcher et voyait plusieurs personnes le
quitter (Santini, Archambault, Le Page, Rousseau, O’Meara, qui repartirent vers l’Europe, et Cipriani Franceschi qui mourut à
Longwood), le général Bertrand fit une démarche auprès du cardinal Fesch, le 22 mars 1818, pour obtenir l’envoi d’un prêtre,
d’un médecin, d’un maître d’hôtel et d’un cuisinier. L’accord fut donné par les Anglais le 10 août 1818, et le cardinal Fesch décida
d’envoyer Antonio Buonavita comme aumônier en titre, Angelo Vignali comme chapelain adjoint, Francesco Antommarchi
comme médecin, Chandelier et Coursault comme cuisinier et maître-d’hôtel. Les cinq hommes partirent de Rome en février et
arrivèrent à Sainte-Hélène le 20 septembre 1819. Buonavita, âgé et souffrant de maladie avant même son départ, dut repartir
le 17 mars 1821. Il obtint ensuite une cure à l’île Maurice (1823) et y mourut en 1833.]
Sept lettres sont écrites avant le départ pour Sainte-Hélène, durant le voyage d’Italie à Londres : Bologne 6 mars
1819, Turin 13 mars, Genève 20 mars ; puis de Londres, les 27 avril, 29 juin (2 lettres), et 9 juillet 1819. Ces documents se
révèlent être un complément utile aux
Mémoires
d’Antommarchi, principalement sur les activités du groupe à Londres avant
leur embarquement : outre des remarques sur la cherté de la vie dans la capitale anglaise et sur ses problèmes financiers,
Buonavita informe le cardinal Fesch de ses achats pour Napoléon (un équipement de cuisine, des instruments médicaux, deux
globes, deux télescopes, du café, etc.) et des
personnes auxquelles il a rendu visite pour
lui-même et sur ordre du cardinal. Il raconte
ainsi ses rencontres avec le vicaire apostolique
à Londres, l’évêque catholique William
Slater, et la famille francophile Hamilton
(le frère du marquis de Douglas et le duc de
Hamilton). Il décrit ses entretiens avec Lord
Bathurst, secrétaire d’État à la Guerre et aux
colonies, détaille les difficultés que celui-ci lui
fit pour accepter l’embarquement conjoint
d’un deuxième prêtre (Vignali) et pour lui
donner des renseignements sur la situation et
la maladie de l’Empereur. Buonavita précise
qu’il a pu rencontrer le cuisinier Lepage, qui,
de retour de Sainte-Hélène où il travaillait
pour Napoléon, lui donna des nouvelles plus
fiables. L’abbé parle aussi du comportement
mondain et arrogant d’Antommarchi,
lequel n’aimait pas Vignali et travaillait à sa
propre gloire dans les milieux intellectuels
londoniens en jouant de la renommée que
lui avait acquise la publication des planches
anatomiques de Paolo Mascagni....
Une dernière lettre est datée de l’Île de
France (Maurice) du 30 août 1831. Buonavita,
alors titulaire de la cure de Port-Louis, à l’île
Maurice, terre conquise par les Anglais en
1810, y donne son opinion sur les problèmes
rencontrés par l’évêque du lieu avec son
clergé, dont certains membres, bénéficiant de
hauts appuis à Rome, se montraient indociles
à l’autorité épiscopale...