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RELIURE AUX ARMES DE FRANÇOIS II, ROI DE FRANCE DE 1559 À 1560.
Elle est à rapprocher de la reliure exécutée pour Sir William Pickering sortant du même atelier parisien qu’a décrite E. Ph.
Goldschmidt (
Gothic and Renaissance bookbindings
, 1928, n° 219, reproduite pl. LXXXVIII). Ces deux reliures possèdent
en commun un décor en forme d’écu dessiné par un filet simple, au centre les armoiries frappées en or et rehaussées de
cire rouge. Goldschmidt pense que sa reliure a été exécutée pour Pickering vers 1553, date à laquelle il était ambassadeur
en France.
Notre reliure porte les armes à trois fleurs de lis attribuables à François II, mais l’on remarquera que celles de Sir Pickering
portent ces mêmes pièces d’armes, plus un chevron. A-t-il été omis sur cette reliure ? Elle porte également un chiffre « M »
couronné attribué à la reine Marie Stuart, ce qui donnerait foi à la provenance François II.
Si l’on retient l’hypothèse selon laquelle ce volume est l’un des livres de François II emportés par Mary Stuart en
Angleterre en 1561 (puisque, selon Guigard, les livres de la reine étaient tous reliés en maroquin noir à ses armes), en
revanche le chiffre couronné qui figure sur les contreplats a été frappé au XX
e
siècle. On retrouve ce même chiffre sur
l’
Isocrate
de 1548 de Thomas Wotton de la collection Wittock (cf. Anthony Hobson et Paul Culot,
La Reliure en Italie et
en France au XVI
e
siècle
, n° 50), qui fut apposé, d’après H. M. Nixon — information relayée par Mirjam M. Foot — par le
bibliographe Sabin, auquel ce volume a appartenu.
C’est probablement pour appuyer cette hypothétique provenance que l’ouvrage a été enrichi de la signature autographe de
Mary Stuart, collée au premier contreplat de la reliure.
Exemplaire provenant de la bibliothèque Charles A. Foster, avec ex-libris, conservé dans une boîte moderne de maroquin
bleu nuit ornée au filet doré signée
Rivière & son
indiquant en grands caractères dorés l’appartenance à Mary Stuart.
Dos refait au XVII
e
siècle, mors, coins et coiffes restaurés postérieurement. Fentes sur les charnières, griffure et petites
épidermures sur les plats, travail de ver marginal sur les premiers feuillets.
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