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(3 mai), de Neumark (5) ; défense et reddition de Vienne ; passage du Danube (19 mai) ; bataille d’Essling (21-22 mai) et mort
de Lannes ; bataille de Wagram (5-6 juillet) ; le 5
e
cahier est consacré à l’expédition des Anglais contre Anvers.
Le 8
e
cahier commence en septembre 1812 : « Les Russes se deffendent à Wiasma, pour y mettre le feu. Renforts que
reçoit Kutusow dans la position de Borodino »… Récit détaillé des préparatifs et de la bataille de la Moskowa ou Borodino (7
septembre) ; retraite des Russes et entrée des Français à Moscou ; incendie de Moscou (14-20 septembre) : « Les incendiaires,
dans leur atroce barbarie, ne respectèrent rien. Les hopitaux, sacrés même pour les ennemis, pendant les horreurs d’un siège,
éprouvèrent le sort commun, et plusieurs milliers de ces malheureux soldats, qui venoient de combattre, avec tant de valeur,
dans les champs de Borodino, y trouvèrent leur tombeau, au milieu des flammes. Cette barbarie du reste ne nous étonna pas :
[…] depuis Smolensk jusqu’à Moscou, il n’est pas de hameau, pas de maison isolée qui ne nous eut offert ce hideux spectacle. Au
moment de l’événement, la voix publique à Moscou, accusa de ce crime (c’est ainsi qu’on l’y qualifioit) Rostopchin, Kutusow
et quelques autres nobles ; les agens de l’Angleterre n’y furent pas étrangers, peut-être, même, en furent-ils les premiers
auteurs. Mais le gouvernement y donna-t-il son assentiment ? Je l’ignore ; les dépêches de Kutusow à son souverain, qui
nous sont connues, ne sont pas claires ; elles cherchent même à excuser cette mesure, en la présentant comme le sacrifice d’un
membre devenu nécessaire à la conservation du tout »…De longues pages relatent les événements de l’incendie, puis analysent
les responsabilités de ce drame, et la position délicate des Français ; suit le combat de Polotsk (18 octobre)… Les cahiers 10 à
12 sont en copie avec de nombreuses corrections et additions, et vont de la fin d’octobre au 18 novembre 1812 : c’est le récit
détaillé de la retraite de Russie, avec le combat de Tschachniki (31 octobre), le départ de Napoléon de Moscou et l’évacuation du
Kremlin, les combats deWiasma (3 novembre) et de Krasnoï (17). Le manuscrit s’interrompt lors du passage du Dniepr par Ney.
On joint un ensemble de brouillons et notes autographes sur ces deux campagnes, et sur la Prusse orientale en 1807 (près
de 40 p., formats divers) ; plus un petit cahier avec l’état du 9
e
Corps de la Grande Armée, l’itinéraire de la 12
e
division depuis
Wesel jusquà Witepsk et récit des combats sanglants au bord de la Bérézina, annoté par Berthezène (15 pages).
25.
Édouard BIGNON
(1771-1841) diplomate, homme politique et historien. 7 L.A. (minutes, dont 2 fragments)
et 1 minute de lettre avec corrections autographes, Carlsruhe 1807-1810, [au ministre des Relations extérieures
Talleyrand puis Champagny] ; 18 pages in-fol. ou in-4.
150/200
Nouvelles diplomatiques et rumeurs de la Cour de Bade. Sont évoqués la composition du ministère, une visite à Paris du
Grand Duc héréditaire, la présence à Bade de la Reine de Hollande et de la Princesse Stéphanie, l’attitude des catholiques et
des pays conquis envers l’Empereur et Roi, les mouvements de l’armée autrichienne, la séquestration et la taxation de denrées
coloniales, la bonne exécution des intentions de S.M., le baron d’Edelsheim, M. de Narbonne, etc. On joint une L.S. à lui
adressée par le duc de Gallo, Naples 20 février 1821.
26.
Louis BLANC
(1811-1882) historien et homme politique. L.A.S., 29 décembre 1848, à l’éditeur Escudier ; 2 pages
in-8, enveloppe (sous verre).
100/150
Intéressante lettre, quelques jours après les résultats de l’élection présidentielle, qui vit la victoire écrasante
de Napoléon Bonaparte, élu au suffrage universel. Fort mécontent, Louis Blanc s’inquiète de la diffusion de sa brochure de
propagande socialiste [
Le Socialisme : droit au travail, réponse à M. Thiers
] : « Je vous avais bien dit qu’en mettant notre petite
brochure à 1 fr., vous risquiez de tuer cette publication ». L’édition bon marché est venue bien trop tard, et il s’inquiète du
nombre d’exemplaires vendus : « l’importance que j’attache à cette propagande est extrême. Ces idées sont si peu connues et
ont été si horriblement calomniées ! J’attends la
Revue du Progrès
et la
Revue républicaine
avec une impatience croissante ».
Il réclame d’urgence un volume de cette dernière revue« qui contient un article sur le livre de
La Démocratie en Amérique
par
M. de Tocqueville »…
27.
LéonBLOY
(1846-1917). L.A.S., Samedi matin [1883], à Rodolphe Salis ; 2 pages in-8 sur papier rose (contrecollée).
200/300
Il a vu « Magnard qui ne veut pas de mon article
Ramollot
, mais qui m’a
demandé
formellement un article sur le Père
Didon, saltimbanque prêcheur que je brûlais précisément d’immoler ». Cet article étant très urgent, il ne peut lui donner
Mendès cette semaine. « Cependant, je ne tiens pas à rater mon
Chat noir
. Veux-tu mon
Ramollot
? Je t’assure que c’est un bon
travail qui ne souillera pas ton journal. Il est vrai que tu veux ménager ce polisson de Leroy » (le créateur de Ramollot). Bloy
suggère de faire précéder son article d’une note indiquant « en gémissant que tu es forcé de me subir parce que tu me dois cent
mille francs. Cela est vraisemblable et nous ferait du crédit »…
28. [
François Barbuat de Maison-Rouge de BOISGÉRARD
(1767-1799) général du génie]. Manuscrit signé
par le major Costanzo,
Notes rélatives à la mort du Général Boisgerard dans les Etats de Naples
, Mantoue
30 ventose X (21 mars 1802) ; cahier grand in-fol. de 5 pages et quart.
100/120
Récit des circonstances dans lesquelles le jeune général de Boisgérard fut mortellement blessé lors d’une reconnaissance
dans la nuit du 7 janvier 1799, près du village de Caiazzo (Campanie), surpris par un détachement napolitain, « et n’ayant point
repondu plusieurs fois au
qui vive
on lui tira un coup de fusil qui lui traversa la poitrine au poulmon. Il ne tomba pas et eut
encore la force de se relever. […] le major Costanzo se chargea d’aller en reconnoissance sur la grande route de Capoue avec une
escorte de trente chasseurs »… Mais le général « resta au pouvoir des Napolitains », le major, entendant des plaintes, s’avança
et vit qu’on dévalisait le blessé qui « fut conduit à un couvent de Capucins », où on le fit soigner par un chirurgien français : « il
n’a vecu qu’une trentaine de jours encore »…