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55.
Louise COLET
(1810-1876) femme de lettres, maîtresse (entre autres) de Flaubert. Poème autographe signé,
Portrait
, Nîmes août 1834 ; 3 pages in-4 (bords un peu effrangés).
200/250
Ce portrait, en 7 sizains, est celui d’un mauvais écrivain :
« C’est un de ces frelons de la littérature,
Qui d’auteurs en auteurs, butinent leur pâture »…
56.
COLETTE
(1873-1954). 2 L.A.S. sur cartes postales, 1925 et s.d. ; 2 cartes illustrées, une avec adresse, l’autre d’une
page.
200/300
[Souillac 30.IV.1925]
, à Léopold Marchand : « Recettes magnifiques, mon Léo. Et quel temps ! Je vais du Mont-Dore à
Ax-les-Thermes, un bout de chemin »…
Saint-Tropez
, [à la princesse de Polignac ?] : « Ici tout est furieux d’azur. Quel beau
pays ! Quand un nuage passe ou que le vent se lève, les gens du pays frissonnent, couchent les oreilles, et geignent : “Ah ! ce
mauvais temps !” »…
57.
COLETTE
. L.A.S.,
Château d’Ardenne, Belgique
, à son amie Hélène ; 2 pages in-8 à en-tête.
200/250
« Il neige, il pleut, il fait vaguement suisse, mais le pays est très beau. […] le trajet de Paris-Ardenne n’a pas duré moins de
onze
heures. C’est un record. Il fait un silence où on entend battre son sang. Aussi je suis la proie d’un sommeil enchanteur.
L’hôtel est quasi désert, le château est affreux, je suis d’une humeur charmante ! »…
58.
COLETTE
. L.A.S., à Jean-Gabriel Daragnès ; 1 page in-4, enveloppe.
200/250
Elle lui adresse son « jeune ami Willy (non, non, ce n’est pas le même !) Willy Michel. Il a une ambition : être présenté à
Daragnès. Avouez que ça vaut mieux que d’être zazou. Mais il est affreusement bibliophile… Je n’en dis pas davantage, qu’il se
débrouille pour la suite »…
59.
COLETTE
. L.A.S., [1944 ?], à un ami ; 2 pages in-4 sur papier bleu (sous verre).
200/300
Elle est fâchée « que ma main ne vous ait donné qu’une dédicace, et non le livre tout entier. Mais en même temps je suis
contente que ce mince livre de prospection parisienne [
Paris de ma fenêtre
?] ait trouvé le chemin de votre cœur et de votre
mémoire. Je viens de le signer, venez le prendre quand vous voudrez ». Son arthrite ne fait qu’empirer, mais elle se bat : « J’avoue
que je souffre beaucoup, et que je ne peux plus marcher. J’en profite (?) pour me former le caractère, et ne me permettre ni
humeur ni tristesse apparente ». Elle tentera peut-être, pour faire plaisir à son mari, un traitement en Suisse au printemps. « Ne
passez pas chez moi sans demander à Pauline si je suis montrable, j’aurais bien du plaisir à vous serrer la main »...
60.
CONFRÉRIE DU ROSAIRE
. Manuscrit,
Avantages du Saint Rosaire et méthode pour le réciter avec fruit
,
[début XIX
e
siècle] ; carnet in-12 de 26 pages, rel. basane rouge (bords int. renforcés).
150/200
Préambule consacré à la « Dignité » de la confrérie, à ses règles et à sa méthode pour réciter le rosaire, suivi de prières et
oraisons, et de considérations sur les quinze mystères de notre salut. « Il est tres utile et profitable (et cependant pas necessaire) »
de dire le rosaire avec les considérations, afin de rendre les prières « plus ferventes, et les unir avec les mérites de la S
te
Vierge,
et de notre Seigneur » … On a monté à la fin un billet de piété impr. de Saint Donat à Nivelles.
61.
CONVULSIONNAIRES
. 2 recueils manuscrits de lettres et visions des Sœurs de Sainte-Brigide puis
Angélique Babet, 1744-1748 et 1773-1787 ; 9 volumes in-8 (5 formant 2299 p., et 4 de 1502 p.), en reliure de
l’époque uniforme veau brun, dos ornés de motifs floraux (qqs trous de vers, rel. usagées).
4.000/5.000
Important ensemble de témoignages sur l’œuvre des convulsionnaires. La Sœur Sainte-Brigide était convulsionnaire
de l’Hôtel-Dieu de Paris, et observée par l’oratorien Michel Pinel (†1772) ; Sœur Angélique Babet suivit le P. Pinel en province
et lui succéda à la tête de son œuvre de convulsionnaires, les Amis de l’Œuvre de la Vérité. Les deux manuscrits sont écrits de
la même main, très lisible.
*
Lettres et visions de la Sœur Sainte-Brigide
[ou
de Sainte-Brigide
], pendant les années 1744-1745, 1746 (2 vol.), 1747
et 1748. Ces 5 volumes font suite aux
Lettres et visions
de l’année 1743 conservées à la BnF (n.a.fr. 4262). Ils se composent
de lettres, des observations et interpellations de la sœur par le Père Pinel, parfois de terrifiantes pratiques sado-masochistes,
avec le procès-verbal d’étonnantes manifestations des convulsions. Nous en citons quelques exemples.
13 février 1744
. « Mon
cher petit papa, je vous prie, par grace et non par mort de me promettre d’approcher de J.C. Je meurs de faim ici papa je ne
peux trouver de paix ny de repos qu’à l’ombre de J.C. Faites m’en approcher ou je mourray. Car je meurs tous les jours par la
separation de J.C.
(En convulsion)
Oui moy meurs, mpapa, vous a le pain moy bien faim […] car moy languis, moy tout maigre
depuis 3 mois bientôt »…
12 septembre 1745
. « Comme c’etoit un dimanche le petit papa après avoir foulé la sœur aux pieds
pendant les 7 ps. se contenta suivant l’usage de luy donner 50 coups de pierre sur le cœur 50 sur la tête et 50 soufflets et recita
aussi un ps. tenant un pied sur le collier et se portant entierement dessus »…
17 mai 1746
. « Je comptois procurer à la s
r
un
troisieme entretien avec son père en luy crachant au visage […] Je liay icy les mains de la s
r
ayant oublié de le faire plutôt, elle
dit à ce signe eh bien je voudrois etre toujours liée comme ça ce n’est qu’une corde mais c’est toujours bon, puis reprenant le fil
de son pr
er
discours, mon père les tient tous liés, ils ont les yeux ouverts et ne voyent pas clair, ils voudroient mieux qu’ils ne
fussent pas ouvert, parce qu’ils voyent la beste, et la prennent pour mon BB (grands souffles par tête) j’ay mal au cœur, oh oh oh,