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164.
ThéophileMaloCorret de LATOURD’AUVERGNE
(1743-1800) célèbre guerrier et érudit, Premier Grenadier
de la République. L.A.S. comme capitaine réformé d’infanterie, retiré à Passy, Passy-sur-Seine 13 germinal VIII
(3 avril 1800), à son petit-neveu de Kersausie ; 1 page et demie in-4.
500/700
Belle lettre de la fin de sa vie sur ses malheurs. Il renvoie à son neveu l’effet qu’il ne saurait accepter comme une avance
de sa part. « Ma détermination de ne jamais recourir à de pareils expédiens vous est depuis longtems assez connüe, elle est
invariable. L’on ne me verra jamais descendre plus bas que mes malheurs ne m’ont réduit ; je veux parler des contrariétés de
tous genres que j’ay éprouvés de la part des miens ; mais comme elles ne sauroient etre regardées comme une punition de mes
fautes, il me reste dans cet état, de bien douces consolations, celles que donne un cœur pur, sans reproche, toujours dévoué à
obliger, quoique presque toujours payé d’ingratitude. Je ne prétends excuser ni condamner la conduite de votre beau-père à mon
égard ; je puis être susceptible comme un autre de préventions, mais je n’en eus jamais d’indignes d’une ame bien née. […] Dans
ma position actuelle vis-à-vis de mes parens, entre les mains desquels je vois s’écrouler les restes de ma très mince fortune, je
ne veux cependant prendre aucun parti précipité »... Il fait part d’opérations financières de son parent Toulgoat qui l’étonnent,
et notamment que Toulgoat « n’ayant point fait liquider sa charge », ait pu « attendre au dernier moment de l’extinction du
papier monnoye, à m’en rembourser le prix ; et que sans égard pour la loi qui interdisait toute action civile contre les défenseurs
de la patrie combattant aux frontières, il ait trouvé la facilité de passer outre, et de consommer ainsi ma ruine. Autant valait
lui donner quittance générale, sans rien accepter de lui. L’abandon de mes propriétés de Plouaré, dont il sera dû 5 levées à la
S
t
Michel prochain est encore un sujet d’étonnement pour moi, ainsi que ma maison de Brasparts tombée en ruine, tandis que
depuis 8 ans n’en ayant pas touché une obole, le revenu aurait pu être employé aux réparations ; &c &c mais aux malheureux
comme dit le proverbe la besace »…
165.
Théophile Malo Corret de LA TOUR D’AUVERGNE
. L.A.S., Passy-sur-Seine 12 prairial VIII (1
er
juin 1800),
à son petit-neveu de Kersausie ; 2 pages et demie in-8 (fente répar., petites taches).
500/700
Belle lettre au sujet de sa nomination comme Premier Grenadier de France (25 avril 1800). Il remercie son neveu de
son souvenir « à l’occasion des honneurs beaucoup trop éclatans dont je suis devenu l’objet de la part du gouvernement. J’ay
accepté avec respect l’arme qui m’a été décernée par les premiers magistrats de la République […]. À l’égard du titre de premier
grenadier de l’armée, ne l’ayant trouvé fondé que sur un mérite et des qualités que je suis le premier à me contester, tout m’a
fait un devoir de m’excuser de l’accepter […]. L’art de guérir les hommes et de conserver leur espèce, est le plus utile le plus
beau de tous les arts ; tandis que celui de détruire, quelqu’en soit le motif, est le plus détestable le plus affreux de tous. Je suis
assez heureux après 34 ans de services, pour que mon épée n’ait jamais été teinte du sang de personne. Elle ne pourra l’être
desormais, mon age et les infirmités m’ayant entièrement mis hors de la carrière guerrière ou meurtrière, comme il vous plaira
de l’appeller »… [Il mourra trois semaines plus tard, au soir d’une bataille.]
Reproduit page 51
166.
Olivier Simon LE BON
(1710-1780) missionnaire, évêque de Métellopolis et coadjuteur au Siam. 14 lettres ou
pièces, la plupart L.A.S., Macao et Siam 1771-1775, au chevalier de Robien, chef du Conseil de direction pour le
commerce de France, à Canton ; 21 pages in-4 ou in-8, qqs adresses (2 avec inscriptions des postes chinoises ; légers
défauts à qqs lettres).
1.200/1.500
Intéressant témoignage sur l’activité du missionnaire à Macao, puis sur la persécution dont il fut victime au Siam.
Macao.
1771
.
29 septembre
. Traduction d’un article de la
Gazette de Macao
: l’arrivée dans cette ville du colonel hongrois
baron Benyorsky a fait sensation : il a fait le voyage depuis la côte de « la Tartarie Russienne », et on lui attribue des
éclaircissements sur l’état des affaires entre les Turcs et les Russes « que l’on n’a pas en Europe et qu’il est sans doute chargé
de porter à l’Empereur et autres princes de differentes cours »…
4 octobre
. Projet du « cher Baron » de se rendre à Canton
avec un capitaine, un adjudant, quatre soldats et un « petit écrivain ». L’évêque déconseille de confier des soldats aux vaisseaux
étrangers : « Les Anglais et les Hollandais ne s’embarrasseront gueres de les renvoyer, et tacheront plutôt de les garder pour
eux », et qui sait si en arrivant en France, « on ne trouvera point la guerre prête à se déclarer »…
27 octobre
. Il souhaite qu’ils
ne trouvent pas de difficulté à « faire reformer la chape pour nos M
rs
hongrois. […] En attendant on continue à faire des contes
et des charades, et on me disoit encore hier qu’on avoit deboursé à Canton 500 piastres pour faire expedier la chape qu’il a fallu
renvoyer »…
7 novembre
. Réponse d’Antonio Joze, par l’intermédiaire du R.P. Manuel de Santa Anna : il consent à laisser 7000
piastres entre les mains du chevalier…
27 novembre
. « Vous aurez vû le moyen qui s’est presenté de vous tirer d’embarras au
sujet des fonds dont M. le Baron a besoin […]. M. de Benyorszky vous repondera pour vous autoriser à traiter de tous les articles
necessaires soit avec M. de Rothe, soit avec M
rs
les capitaines, et au sujet des hamacs &c. comme aussi au sujet des champans »…
Un vaisseau danois doit quitter Canton pour Ostende…
10 décembre
. À propos d’un placement de 15 à 20 mille piastres, et
de la pendaison d’un homme de la division du vaisseau
La Verdy
14 décembre
. Conseils de conduite pour l’affaire des 7000
piastres de M. Joze…
23 décembre
. Ils doivent s’attendre à de « sourdes menées » qu’on ourdira jusqu’à l’embarquement ; tous
les moyens sont mis en jeu. « Quant aux depenses, assurément elles sont excessives. Le Baron n’y entend rien. Il est volé avec
cela, Dieu sçait »…
1772
.
6 janvier 1772
. Annonce de son prochain départ ; il souhaite continuer leur correspondance une fois
par an, entre Siam et Canton…
7 février
. Envoi de lettres à faire passer en Europe par des vaisseaux anglais…
Siam.
20 mai 1773
. Sur les communications avec Siam, et quelques nominations à la procure de Macao, ou à la mission de
Cochinchine et du « Camboje »…
3 décembre 1775
. Saisissante lettre de la prison du palais royal de Bangkok, où sont détenus
depuis deux mois trois mandarins chrétiens, l’évêque et ses deux missionnaires, après avoir subi des outrages et violences par
ordre du Roi : « Après cette flagellation le dos tout dechiré et tout en sang nous fûmes remis dans la prison comme jusqu’à
… /…