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Cemanuscrit, d’une présentation soignée, a appartenu à Jean-Charles-NicolasAmé de Saint-Didier (Sisteron 1740-Versailles
1781). Entré dans l’administration de la Marine dès 1756, il devint ordonnateur dans l’escadre de l’amiral de Bauffremont
avant d’être nommé, en 1773, premier commis au bureau des Consulats à Versailles, ayant en charge la direction de ce service.
Cf. Anne Mézin,
Les Consuls de France au siècle des Lumières (1715-1792)
, pp. 19, 90-91 et 751-752.
Ex-libris armorié
Mr. Amé de St. Didier
dans chaque volume.
194.
MARINE
. Manuscrit autographe signé et cahier de dessins originaux par Jean-Léonard Billard, Quillebeuf
1765 ; 2 cahiers cousus in-fol. de 98 pages et de 23 pages sous couvertures cartonnées.
4.000/5.000
Bel ensemble avec des dessins de poissons.
* Cahier d’exercices pratiques de calculs de navigation, orné de 65 dessins, croquis, et schémas, soigneusement
exécutés. Les premières et dernières pages sont calligraphiées en lettres capitales : « Commencé du 16 janvier 1765 fait par moy
Jean-Léonard Billard de-meurant à Quille-Beuf » ; « Troisième papier finit du p
er
de mars 1765 ». Les exercices portent sur la
détermination ou la correction de routes maritimes, les variations introduites par les vents et la dérive d’un navire, la manière
de trouver l’accroissement des degrés de latitude « comme sir les cartes reduittes », etc. « Exemple 3. Etant party de l’équateur
& de 6 degrés de longitude, on a cinglé, par estime, sur la route de l’oüest quart sud-ouest 80 lieuës, & par la hauteur on est
arrivée par 30 minutes de latitude sud : on demande la route & la distance corrigées, & la longitude arrivée »… D’autres pages
traitent des méthodes : « On se sert encore du Lik qui est un morceau de bois taillé en forme de petit bateau et chargé de plomb,
auquel on attache une petitte ficelle marquée precedament de 6 en 6 toises, et presentement de 8 en 8 toises un peut moins par
des neuds dont voicy l’usage, on laisse filer cette ligne pendant l’ecoulement d’un sable d’une demie minute ou 30 secondes, et
autant de neuds qu’il s’ecoule, ce sont autant de quart de lieuës par heure que le navire fait sy la distance entre les neuds est de
6 toises, et sy les neuds sont distans de 8 toises le navire fera un tiers de lieuës par heure pour chaque neud filé. Cette methode
est fort en usage dans les voyages de long cours mais il faut de temps en temps repeter cette opération de peur que le vent
ne devienne plus fort ou plus foible ce qui feroit marcher le navire plus ou moins vitte. Si enfin lorsqu’un pilote a beaucoup
d’expérience et qu’il connoît bien son navire il peut juger du chemin qu’il a fait en voyant passer l’eau le long du bord sous le
vent »… De très belles pages illustrées sont aussi consacrées à la construction de l’astrolabe, de la flèche ou de l’arbalestrille,
du quartier anglais ou du quartier astronomique, ainsi qu’à la démonstration du quartier de proportion ou réduction, et à celle
« des airs de vent des cartes à plattes et réduittes »…
* Cahier de dessins à la plume et au lavis, avec page de titre calligraphiée en lettres capitales : « Commencé du 29 janvier
1765 fait par moy Jean Léonard Billard de Quille-beuf ». Billard fait de multiples dessins, sur le même feuillet, du même sujet :
voiliers, maisons au bord de la mer, rochers, falaises… Suivent des dessins légendés de poissons : égrefin, lieu, « molû », baleine
(« prises à la côte de Biscayie de 200 pieds de long en 1710 »), mouchette, marsouin, colac, diable de mer, etc., plus un « chien
ferme » et une « battemar », et plusieurs grands navires vus de près, ou figurés en proie à une tempête. On relève aussi des
représentations du château de Montbron et d’un couvent…