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Marie Stuart, reine d’Ecosse dès son plus jeune âge,
passa son enfance à la Cour de France où elle eut pour
précepteurs Ronsard et Du Bellay. Promise au dauphin
François, elle l’épouse le 24 avril 1558, apportant à
celui-ci la couronne d’Ecosse en apanage. Ils ne sont
alors âgés que de 14 et 16 ans.
Au décès d’Henri II roi de France, le 15 juillet 1559,
ils deviennent roi et reine de France, d’Irlande,
d’Ecosse, et prétendent à la couronne d’Angleterre
dont ils portent le blason sur leurs armes, déclenchant
ainsi la fureur d’Elisabeth d’Angleterre. Leur règne
sera cependant de courte durée, François II décédant le
5 décembre 1560 ; il s’agit du règne le plus court de
l’histoire de France.
De retour en Ecosse, Marie Stuart poursuivra un destin
hors du commun qui la mènera dans les geôles de sa
cousine Elisabeth, où elle sera finalement décapitée
dans des circonstances dramatiques – le bourreau
devant s’y reprendre à trois fois – le 8 février 1587.
Ce manuscrit,
La Vie de sainte Marguerite
, porte le sceau
sous papier utilisé par François II entre le 17 novembre
1558 et le 10 juillet 1559, laps de temps durant lequel
Marie Stuart pense attendre un héritier pour le trône de
France, allant jusqu’à porter la robe des reines enceintes.
Sainte Marguerite, dont les reliques se trouvaient à Saint-
Germain-en-Laye, était l’objet d’une dévotion particulière
pour les femmes enceintes. La tradition voulait que l’on
apposât le récit de la vie de la sainte sur le ventre des futures
mères, afin qu’elles aient une grossesse sans encombre et un
délivrement heureux, à l’image de la sainte sortant indemne
des entrailles du dragon. Cette coutume était particulièrement
observée par les reines de France : Marie de Médicis, en 1608,
offre une statue reliquaire en argent à l’abbaye de Saint-
Germain, et Marie-Thérèse fait transporter à Fontainebleau les
reliques de la sainte alors qu’elle arrivait à terme.
Les souvenirs, objets et livres ayant appartenu à Marie Stuart dans sa période française sont d’une grande
rareté et se trouvent à présent tous dans des institutions nationales (BNF, Reims, Saint-Pétersbourg,
Edimbourg).
Aucune pièce de cette importance n’est à notre connaissance passée en vente depuis près d’un siècle.
Il est émouvant de songer à la correspondance entre le supplice de sainte Marguerite et la tragique fin de
Marie Stuart qui, à l’âge de 45 ans, périt de la même manière sous la hache du bourreau, sur ordre de sa
cousine Elisabeth d’Angleterre. Détail touchant : le manuscrit porte sur la première page, en haut à droite,
des traces d’usure dites traces de baisers de dévotion, ayant légèrement altéré la peinture des rinceaux.
Fiche complémentaire et prix sur demande.