Previous Page  14 / 72 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 14 / 72 Next Page
Page Background

40.

Jean COCTEAU (1889-1963). Manuscrit autographe (brouillon). Sans date. 1 p. ½ petit in-4.

Réflexions sur la noblesse des valeurs

qui s’inscrivent dans le cadre de sa publication :

Le Rappel à l’ordre : lettre à Jacques Maritain

(1926).

« Le noble consiste à respecter toutes les valeurs que la société ne respecte pas, elle qui respecte l’ignoble qu’on lui présente comme le noble.

Nietzsche a raison de dire que si la noblesse prenait figure du fruit défendu, on verrait l’ignoble pratiquer le noble

[…]. Dans la Lettre à

Maritain, j’avais essayé une revalorisation des valeurs mortes. On fit à cette lettre anarchiste une lettre morte […] ».

300 / 400 €

41.

Jean COCTEAU (1889-1963). L.A.S.

à Alfred Vallette

. Sans date [1910]. 1 p. in-4, en-tête de Schéhérazade

(adresse de la rue de Richelieu biffée remplacée par celle de la rue d’Anjou).

Sur la publication de son livre [

Le Prince Frivole

, paru au Mercure de France en 1910]

: « Je suis horriblement inquiet – Si nous tardons

trop, le livre est perdu! C’est très grave pour moi et j’ai le sens de ces choses autant qu’il est possible […]. Je vous supplie de me répondre

par pneu. Si le volume peut paraître dans 5 jours au plus. J’attends votre réponse avec beaucoup d’émotion. »

300 / 400 €

42.

Jean COCTEAU (1889-1963). L.A.S. « Jean » à des « très chers amis ». Novembre 1939. 1 p. in-4.

Sur les

Monstres sacrés

parus chez Gallimard en 1940 avec trois dessins de Christian Bérard

. « Voici mes épreuves. Soignez-les.

Revoyez-les. J’y dois laisser mille fautes. Faites vérifier mon ortographe [sic] néfaste. Mettez de l’air. Et surtout tâchez d’apprivoiser cette

censure qui verra des monstres (à juste titre) partout.

C. Bérard propose une édition illustrée ce serait sublime

».

200 / 300 €

43.

Jean COCTEAU (1889-1963). L.A.S. à Raymond Cogniat. Milly, 15 janvier 1950. 1 p. in-4.

Le Cinéma, un art populaire. « Votre entreprise m’intéresse beaucoup.

Il m’importe de prouver que le cinématographe n’est pas un

produit industriel mais un grand art populaire

. Écrivez-moi des détails. Je parlerai de vos séances aux personnes qui se chargent du

côté́ pratique de mon travail ».

200 / 300 €

44.

Jean COCTEAU (1889-1963). 2 L.A.S. à Cyril des Baux. 14-20 février 1956. 2 pp. in-4 très remplies en divers

sens. Une enveloppe.

Sur

Roméo et Juliette

et le projet de remonter la pièce

. « Comme avec toutes mes œuvres théâtrales le problème est difficile à résoudre en

ce sens qu’elles furent toutes écrites en vue d’un certain mécanisme de mise en scène trop spécial et trop « implacable » dirais-je pour n’être

qu’accessoire. Par ailleurs cela limite les chances de spectacle et empêche les reprises.

Je vous avoue que j’aimerais découvrir un jeune

metteur en scène capable d’imaginer un autre mécanisme que le mien et propre à s’adapter à ce genre de textes

. Hélas il n’existe pas

en France. Roméo était par excellence un prétexte de mise en scène. Levinson le jugea comme une chorégraphie et chaque geste, chaque

costume, chaque élément de décor appartenaient au système ». Il aimerait voir ses œuvres revivre sur scène, mais deux ou trois expériences

malheureuses l’ont dégouté, « par exemple, sans son mécanisme de « jeu », la voix humaine semble avoir pris de la longueur avec l’âge. C’est

inexact. La pièce aurait paru longue jadis sans l’horlogerie à quoi l’actrice devait se soumettre. La musique était à l’époque élisabéthaine et

orchestrée, dirigée par Désormière actuellement paralysé.

On jouait dans le noir et on ne voyait des costumes construits par Jean Hugo et

des éléments de décors promenés autour de nous que les taches blanches et les arabesques vives

. Les démarches obéissaient à un rythme.

Bref c’est un monument en poussière et il me faudrait une autre santé pour le reconstruire. Vous avouerais-je que tout ce que font Vilar

et Barrault ont l’air d’enfantillage et d’amateurisme à côté

». Il poursuit dans une seconde lettre : « C’est une erreur. J’ai monté seul Roméo

(Herrand jouait le rôle de Roméo) (soirée à Paris). Jamais aucune autre mise en scène n’a été faite. En outre j’aime beaucoup Jeanine

mais

elle est aussi loin que possible du style de cette œuvre

. Du reste, sauf les 4 moments du bal pour lequel Massine m’avait prêté des danseurs,

il n’y avait pas de danse. Le geste était d’ordre chorégraphique, par exemple la démarche des jeunes gens élégants de Vérone et une autre

démarche propre à Roméo qui ne suivait pas leur mode etc... Je jouais moi-même le rôle de Mercutio et l’article de Levinson parle du duel

comme de spectacle de Sada Yako. Je ne vous empêche pas de monter ce Roméo mais vous demande d’y penser longuement.

Une époque

inculte ne permet pas qu’on fasse la moindre faute justement parce qu’elle y serait invisible

. »

Il est joint un portrait photographique de Cocteau par Richard de Grab (13 x 18 cm, tirage argentique, cachet du photographe au dos).

600 / 800 €

45

46

47

48

14

LIVRES & MANUSCRITS