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LIVRES & MANUSCRITS
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Gaston CHAISSAC (1910-1964). Lettre autographe signée à « cher monsieur ». Vix (Vendée), sans date [vers
1962]. 3 pp. in-4 sur papier d’écolier quadrillé, d’une écriture très désordonnée.
Très intéressant lettre parlant de son parcours et de son art
. « Je baptisais mes bonhommes tout bonnement de peinture rustique moderne.
Plus
avisé Dubuffet parla d’art brut, le mot fit fortune et je restais chocolat
. Dans ma pauvre situation il eut été préférable que je ne me fasse pas
remarquer de la sorte ». Il aimerait que son correspondant fasse une mise au point sur lui. « On a tellement pris pour moi des initiatives comme si
j’étais un mineur et je n’ai pas digéré d’être chocolat pour tout potage […]. « Aujourd’hui » me remit sur le tapis, j’en entrais du coup dans la galerie
le Guillou et l’Argos de Nantes frappai à ma porte, mais en ignare de la psychologie des gens de mon espèce.
Il me reste indifférent d’écrire pour
ou contre l’art moderne. Et je me sens plutôt déshonoré d’être dans les inspirés et leur demeure
. C’est venu bien trop tardivement et je n’en
suis plus au même stade que si c’avait été publié sans retard. Je ne réclame pas d’encens mais que de la mise au point.
Je n’ai été qu’un imbécile,
un nigaud, un con de plus de mon époque, bien peu de chose en définitive
. »
800 / 1 000 €
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Gaston CHAISSAC (1910-1964). Lettre autographe signée à « Mademoiselle » [Marot, de la galerie Michel
Colomb, à Nantes]. Vix (Vendée), sans date. 2 pp. in-4 sur papier d’écolier quadrillé.
Importante lettre sur l’incompréhension dont il est l’objet de la part de sa belle-famille, illustrée d’un dessin original sur ½ page
.
« J’ai trop subis de « pas de pitié pour les canards boiteux » pour ne pas être démoli en conséquence. Une foultitude tomba des nues
que Camille [son épouse] se marie avec ça et on lui prédit que je lui causerais les pires ennuis. Mes beaux-parents étaient d’arbitraires
entichés de laïcité qu’un petit fonctionnaire de gendre aurait comblés,
mais ma peinture, culture et virginité de mon casier judiciaire
ne leur étaient que pets de lapin
. Leur dépit que Camille se fut « mésallié » avec moi fût à son comble et Annie [leur fille] en entendit
des : « ton père est un si, ton père est un sa [sic] ». Une personne présente à mon arrivée me dit par la suite : « Vous arrivez là comme
un pavé dans la mare aux crapauds » […] ». Le dessin représente un crapaud très stylisé.
800 / 1 000 €
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Gaston CHAISSAC (1910-1964). Lettre autographe signée à l’écrivain et critique d’art Michel Ragon. Vix (Vendée),
[1963]. 4 pp. in-4 sur papier d’écolier quadrillé (la dernière porte un dessin original au stylo à bille).
Belle lettre évoquant de son art, illustrée d’un dessin
. « Ma maladie évolue à ravir et c’est avec assez d’indifférence et
plutôt même avec joie
que je vois m’arriver la mort qui me débarrassera définitivement de la misère
. Et je regrette peut-être qu’il ne me fût pas donné de publier des
reportages. Je me suis trouvé en de si excellent belvédère, miradors, poste d’observation d’où le panorama avait une telle magie que de publier
des reportages aurait peut-être eu pour moi quelque signification. Mademoiselle Marot, qui est l’honnêteté incarnée est venue hier à Vix chercher
mes œuvres de ma dernière manière pour mon exposition Michel Colomb à Nantes en octobre prochain.
J’apprends tardivement que c’est
Dubuffet qui avait exhorté Mlle Marot à m’exposer avant 1950. Ma meilleure exposition car c’était les œuvres de ma meilleure époque,
mais les nantais n’en furent guère impressionnés. Arts vient de parler de mes totems du temps du foyer de l’art brut pavillon Gallimard
au frais de Dubuffet. Mais je n’en ai pondu que longtemps après. Il semble même que ce sont ces totems qui m’ont remis sur le tapis alors
que je semblais mort et enterré et que certains en firent un sale nez
. Ma peinture moderne rustique est indéniablement postérieur à Nénette
et Rintintin et j’avais visité les grottes d’Arcy sur cure avant. Mon esprit s’en arrêta en conséquence à la vie des troglodytes en conséquence et j’ai
vécu dans le voisinage d’Asnost en pleine démarche des temps futurs. » Le dessin représente un homme debout.
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