Lot n° 56

Maurice Béjart. Manuscrit autographe sur la danse, [vers 1980] ; 2 pages et demie in-4, paginées 2 à 4.. Réflexions sur la danse, et sur sa création, en 1977, de l’École Mudra à Dakar. . « Danser c’est avant tout communiquer,...

Estimation : 800 / 1000
Adjudication : Invendu
Description
s’unir, rejoindre, parler à l’autre dans les profondeurs de son être. La danse est union, union de l’homme avec l’homme, de l’homme avec le cosmos, de l’homme avec Dieu. Le language parlé reste du domaine de l’illusion, les mots, lorsque nous croyons les comprendre, nous cachent des images trompeuses, nous entraînent dans le labyrinthe toujours recommencé de la Sémantique de Babel. Lorsque les Hommes se mettent à parler longtemps, il y a plus souvent dispute qu’accord parfait »… Danser, c’est communiquer pleinement avec la nature, transcender la condition humaine, pour participer à la vie profonde du Cosmos. « Lorsque j’eus la révélation de la Danse africaine, je sentis en moi la joie de la certitude d’avoir trouvé la Danse véritable la plus pure et la plus totale, la plus humaine et la plus proche de la réalité. Aussi créer une école “Mudra” en Afrique était pour moi à la fois une entreprise qui faisait bondir mon cœur d’enthousiasme mais aussi une interrogation cruelle : comment, et surtout pourquoi, apporter ma contribution de danseur à un continent dont je recevais l’évidence de la supériorité ? »… Il ne souhaitait pas non plus tomber dans le piège du folklore, et de la conservation des traditions comme des sardines dans l’huile, mais plutôt, « continuer, vivre, créer, donner à la danse africaine la possibilité tout en gardant ses structures profondes d’être une Afrique de demain et non pas le musée d’hier. Que la tradition soit ce torrent impétueux qui se précipite dans le monde moderne pour le bouleverser et non un lac d’eau dormante »… Au dos de la dernière page, note pour faire dactylographier ce texte.
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