Lot n° 338
Sélection Bibliorare

SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 Nohant, 1876], romancière française Lettre autographe, signée «G. Sand», adressée à Eugène Pelletan. [Nohant, 9 octobre 1841]; 4 page in-4°, avec adresse et cachets postaux.

Estimation : 1 500 - 3 000 EUR
Adjudication : 4 000 €
Description

Lettre autographe, signée «G. Sand», adressée à Eugène Pelletan. [Nohant, 9 octobre 1841]; 4 page in-4°, avec adresse et cachets postaux.

Belle lettre sur l'installation de Chopin, à Paris, chez George Sand dans l'un des deux pavillons de la rue Pigalle: «Mon cher Pélican, je renvoye mes domestiques Moreau et sa femme qui ont leurs meubles et leurs effets chez moi, dans une petite chambre au bout de votre corridor. Ils sont incapables rien emporter qui ne soit pas à eux. Ainsi, je vous prie de les laisser opérer leur déménagement, et même de rester là quelques jours si cela est nécessaire à leurs installation ailleurs. Pourvu cependant que cela ne se prolonge pas indéfiniment, qu'ils n'amènent point d'étrangers dans la maison et que toutes les clefs restent entre vos mains. Ce sont des gens tranquilles et rangés que je ne garde pas, pour cause d'économie, mais qui, je le pense, ne vous gêneront pas. Maintenant, je viens vous prier de recevoir les meubles de M. Chopin qui vont être envoyés chez moi par M. Fontana et de les faire déposer dans les pièces du Ier étage du pavillon que vous occupez. Nous verrons quand nous serons là à nous arranger et à les mettre en ordre. Vous savez que Chopin me loue ce pavillon. Je serai donc obligée de faire à ce que votre chambre par Maurice à qui Chopin cède ce coin [...], vu que l'autre pavillon est trop petit pour contenir moi, mes deux enfants et mes domestiques. Sans ce nouvel arrangement, je vous aurais prié, au cas où vous vous seriez trouvé bien chez moi, d'y rester, vu que c'était une économie pour vous, et aucune gêne pour ma part. Mais les choses s'arrangeant d'autre sorte, je vous averti pour que vous vous précautionnez si vos nouvelles affaires ne vous appellent pas au loin, vous devriez tâcher de ne pas trop vous éloigner de nous. Je ne pense pas être à Paris avant la fin du mois, ainsi vous pouvez prendre votre tems, et d'ailleurs quand même vous seriez encore là quand nous arriverons ce ne serait que mieux.

Maurice va partir pour Guillery chez son père, et ne sera de retour à Paris qu'après nous. Si donc vous n'êtes pas forcé de quitter la rue Pigale avant notre arrivée, attendez-moi y. Vous m'aiderez à m'installer. Seulement, soyez muni d'un logement. Chopin vous prie de dire à mon portier M. Armand qu'il ait à recevoir les lettres qui lui seront adressées et à les faire diriger tout de suite ici. Quant aux miennes, ce n'est pas la même chose. IL faut qu'il les refuse toujours, sans donner mon adresse. Bonsoir, Cher Pelletan, Écrivez-moi. Si vos affaires marchent comme vous le souhaitez et gardez moi le plus profond secret sur les vagues projets dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre et dont je vous parlerai plus au long à Paris. Amitiés des enfants, de Chopin, et tout à vous de coeur, G. Sand.

P.S. Voilà Maurice, qui, vu la mauvais service des diligences d'ici à Agen, a décidé pour économiser le tems, passer par Paris d'où il prendra le courrier. Il reconduira sa soeur par la même occasion»...
G. Sand rajoute dans l'espace libre au début de sa lettre: «Ci-joint un billet dont vous prendrez connaissance. Chopin devant donner ses leçons dans le salon, ne peut pas étaler les nudités de giogione devant nos chastes Miss. Tâchez-donc, cher Pelletan que nous n'ayons pas, au milieu de tous nos embarras de l'arrivée, de déménagement de ces toiles à opérer. Vous me rendrez service»..

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