Sélection Bibliorare
DROUET Juliette (Juliette Gauvain, dite) [Fougères, 1806 Paris, 1883], actrice française, maîtresse de Victor Hugo pendant presque cinquante ans
Estimation :
500 - 800 EUR
Adjudication :
700 €
Description
Lettre autographe signée, [adressée à Victor Hugo]. «30 janvier jeudi matin 8h» [1851]; 4 pages in-8, encadrée.
«Bonjour mon rouge, bonjour crétin, bonjour montagnard, bonjour démagogue, bonjour, je vous conseille d'aiguiser votre scie et de tâcher de vous en faire 3000 livres de rente si vous pouvez. Quant à moi je n'ai pas besoin de ces instruments matériels pour entamer votre peau rouge.
Il me suffit de vous piquer DE MA FINE IRONIE pour vous faire faire les plus atroces grimaces. Ma légitimité m'inspire d'aller jusqu'aux TRAITS ACÉRÉS parce que je ne veux pas vous faire crier de douleur et humilier votre dignité de souverain au dix millionième de majesté. Voisin, voisin, prenez garde que je ne tire le nez à votre auguste personne à défaut de la queue qui s'en est allée avec la monarchie constitutionnelle. En attendant il fait un soleil éblouissant ce qui me réjouit les yeux et me réchauffe les épaules. J'espère qu'il fera beau tantôt et que je pourrai barbotter à mon aise avec vous. J'espère encore que vous pourrez revenir le soir ne fasse que pour m'empêcher d'avoir réponse à tout et me faire bisquer dans cette espérance.
Je vais écrire tout à l'heure un bout de lettre à Montferrier pour l'avertir que nous dînerons probablement samedi. Je le ferai savoir aussi à Vilain afin qu'il en profite. Si le coeur lui en dit après quoi je déjeunerai et je ferais mes affaires avec emportement pour ne pas être en retard. Vous ne sauriez croire combien il faut que je me démène pour faire tenir tous les jours ma journée dans la matinée. C'est un tour de force beaucoup plus étonnant que la réponse à tout.
Baisez-moi, vous, cela vaudra mieux que de faire l'olibrius et le fanfaron à l'oeil. Jusque là tenez-vous pour averti que j'ai réponse à tout et des triques de rechange absolument comme la société du dix décembre. Juliette.»
«Bonjour mon rouge, bonjour crétin, bonjour montagnard, bonjour démagogue, bonjour, je vous conseille d'aiguiser votre scie et de tâcher de vous en faire 3000 livres de rente si vous pouvez. Quant à moi je n'ai pas besoin de ces instruments matériels pour entamer votre peau rouge.
Il me suffit de vous piquer DE MA FINE IRONIE pour vous faire faire les plus atroces grimaces. Ma légitimité m'inspire d'aller jusqu'aux TRAITS ACÉRÉS parce que je ne veux pas vous faire crier de douleur et humilier votre dignité de souverain au dix millionième de majesté. Voisin, voisin, prenez garde que je ne tire le nez à votre auguste personne à défaut de la queue qui s'en est allée avec la monarchie constitutionnelle. En attendant il fait un soleil éblouissant ce qui me réjouit les yeux et me réchauffe les épaules. J'espère qu'il fera beau tantôt et que je pourrai barbotter à mon aise avec vous. J'espère encore que vous pourrez revenir le soir ne fasse que pour m'empêcher d'avoir réponse à tout et me faire bisquer dans cette espérance.
Je vais écrire tout à l'heure un bout de lettre à Montferrier pour l'avertir que nous dînerons probablement samedi. Je le ferai savoir aussi à Vilain afin qu'il en profite. Si le coeur lui en dit après quoi je déjeunerai et je ferais mes affaires avec emportement pour ne pas être en retard. Vous ne sauriez croire combien il faut que je me démène pour faire tenir tous les jours ma journée dans la matinée. C'est un tour de force beaucoup plus étonnant que la réponse à tout.
Baisez-moi, vous, cela vaudra mieux que de faire l'olibrius et le fanfaron à l'oeil. Jusque là tenez-vous pour averti que j'ai réponse à tout et des triques de rechange absolument comme la société du dix décembre. Juliette.»
