Lot n° 245
Sélection Bibliorare

CAMPAN Jeanne Louise Genet, Madame (1752 1822) Lectrice de Mesdames filles de Louis XV, secrétaire et confidente de Marie Antoinette, institutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d'éducation de l…

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Adjudication : 2 860 €
Description
2 L.A.S. «G.C.» et «G. Campan», 1802 et s.d., au comte Trophime-
Gérard de LALLY-TOLENDAL; 7 pages et demie in-4, et 3 pages petit in-4 avec dresse.
Évocation de ses souvenirs sur MARIE-ANTOINETTE.
15 janvier 1802. Le projet du bon M. WEBER [frère de lait de Marie-
Antoinette: Mémoires concernant Marie-Antoinette, 3 vol., Londres, 1804-1809] l'attendrit. «Il se rencontre avec celui que mon coeur a formé depuis longtemps. Moi aussi, je déposerai sur la palette de l'histoire des couleurs vraies et pures, et dont une main plus habile que la mienne viendra par la suite se servir pour peindre le caractère noble, touchant et généreux, de l'infortunée et illustre Marie-Antoinette», mais elle veut se consacrer à «l'instruction de la jeunesse», et ces mémoires paraîtront après sa mort; on connaîtra alors l'importance des services qu'elle eut le bonheur de rendre à sa maîtresse et bienfaitrice.
«M. Weber étoit presque tous les jours dans les appartemens de la
Reine. Il connoissoit ses habitudes intérieures»: travaux d'aiguille, soins maternels, promenades solitaires... «L'inconcevable histoire du Collier, doit aussi lui être connue, il sait comme moi que la Reine n'a jamais parlé à Mde LA MOTTE, n'a pas même vu cette intrigante célebre par la nature de l'intrigue qu'elle avoit ourdie»... Elle souhaite que Weber rende justice aux serviteurs de la chambre, gens qui «sans orgueil, sans espoir, même par le sacrifice de leurs jours de trouver un nom dans l'avenir, ont été capables du plus grand dévouement»...
Le mariage de son élève Hortense de BEAUHARNAIS lui fit voir le Premier
Consul: «Il m'a parlé comme à l'ordinaire d'Eliza et de votre retour, je lui ai demandé s'il avoit lu votre dernier ouvrage, il m'a répondu qu'il n'en avoit pas eu le temps»... Elle cite au père d'Eliza des remarques de sa fille témoignant de sa préférence pour la littérature et la lecture d'agrément; elle espère la voir «mieux placer ses gouts quand elle consultera sa raison»... Les «livres d'école» anglais qu'il lui a envoyés pour ses petites filles sont charmants (dans ce genre, «nous n'en sommes encore qu'à l'imitation»), et la jeune Miss Pavie est attachante, quoique «plutôt une écoliere qu'une maîtresse de classe expérimentée». Elle voudrait trouver en Angleterre une sous-maîtresse expérimentée, «bien remplie des maximes d'ordre, de tenue, de maintien décent des petites angloises. - Je ne crains point le stif que l'on reproche aux jeunes filles de ce pays. Mylord Chesterfield crioit à son fils jusqu'à l'étourdir et même à en fatiguer les autres graces, boy, graces et encore graces. Hélas graces abandon, légereté tout cela se trouve ici je crois dans la barcelonette, aussi suis-je bien plus occupée qu'elle fut douce, imposante très recherchée en propreté, et qu'elle ne sut pas un mot de françois, pour l'age vingt cinq ans»... [Vers 1802 ?, chez Mme d'Hénin, à Paris]. Elle demande encore quelques prospectus pour Spa, et prie Lally de faire venir de Londres un ouvrage sur l'éducation décrit comme comportant les réflexions de tous ceux qui ont écrit sur ce sujet depuis Montaigne jusqu'à ce jour. «Tout ce qui touche une partie aussi essentielle que celle à laquelle je me livre de tout mon coeur, m'interesse vivement, et il me semble que ce recueil me sauvera des recherches que je n'aurois pas le loisir de faire»...
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