Lot n° 433
Sélection Bibliorare

JACOB, Max — Réunion de 70 manuscrits autographes. — S. l. n. d. — 133 p. sur 70 ff. in-folio et in-4 (dimensions diverses).

Estimation : 6 000 - 8 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Important ensemble de 70 manuscrits autographes de Max Jacob.

8 feuillets sont illustrés de croquis, à l’encre et au crayon.

Ces manuscrits, qui présentent peu de ratures, se rapportent à l’exercice des méditations religieuses de Max Jacob, qui s’est converti en 1915 au catholicisme.

Pendant plus de trente ans, il rédige chaque matin, parfois à l’aube, un texte sous forme de réflexion spirituelle. La parole d’un homme profondément croyant jaillit de ces textes : « La mort. 7h25. Ne pas regarder la mort en païen car alors elle est terrible et abominable. […] Mais si je regarde la mort à la lumière de N.S.J.C., tout change. Je vois la vie comme une préparation à la mort et de deux choses l’une ou j’aurais satisfait à cet examen et je n’ai rien à craindre du jugement de Dieu ou je n’aurais pas satisfait et je peux espérer en la loi qui est la loi de pardon et dont pas un iota ne sera dans l’oubli. »

Jacob évoque tour à tour les grandes questions et les piliers de la foi chrétienne. Chaque feuillet présente, dans la marge supérieure gauche, le thème de la méditation du jour, accompagné de l’heure de la rédaction : « La mort » et « Le sépulcre » (8 ff.), « But de la vie » (6 ff.), « L’amour de N. S. pour nous » (2 ff.), « Bienfaits de Dieu » (5 ff.), « Excellence de l’Esprit » (4 ff.), « Excellence des vertus » (5 ff.), « Exemple des saints » (3 ff.), « Les pêchés » (8 ff.), « Situation de l’homme » (5 ff.), « Création » (1 f.), « Les deux bandes » (3 ff.), « Le Jugement dernier » (7 ff.), « Choix entre paradis et enfer » (5 ff.),
« Le Paradis » (3 ff.), « L’Enfer » (5 ff.).

Certains feuillets débutent par un verset de la Bible : « Les paroles que je vous ai dites sont esprits et vie. St Jean, VI, 64 ». Jacob s’en sert de fondation pour bâtir son propre texte, qui s’apparente à une homélie : « Que mon corps se penche vers vous, au-dessus de moi-même, car c’est en moi que je vous trouverai. Vous habitez en moi et si je vous abandonne c’est que je m’abandonne moi-même. »

Jacob apparaît transfiguré par la foi : « Je l’ai dit comme l’Évangile ! Je l’ai répété avec lui. Celui qui a la foi sera sauvé. Foi peuvent la vie et bonheur de la vie. Foi peuvent la mort et espérance du salut dernier. Je voudrais que vous fussiez bien persuadés que la Foi est le seul but de la vie. Alors vous cesserez d’en chercher un autre. »

Le poète et l’homme de foi se rejoignent en une seule parole : « Poète en tous lieux, ses méditations quotidiennes unissent poésie et religion. […] Célébration du monde, célébration de la foi, célébration de la diversité font de Max Jacob un des plus grands lyriques de la première moitié de notre siècle » (Robert Sabatier, La Poésie du XXème siècle, Albin Michel, 2014).

Taches, rousseurs, déchirures marginales.
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