Lot n° 435
Sélection Bibliorare

JOUHANDEAU, Marcel — Importante correspondance amoureuse. — 1948-1968. — Plus de 580 lettres et documents réunis en 17 classeurs pet. in-folio.

Estimation : 8 000 - 12 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Ensemble de 17 classeurs regroupant plus de 580 lettres, documents et photographies de et autour de Marcel Jouhandeau entre 1948 et 1968. Pour la plupart, les lettres sont présentées avec leur enveloppe.

Au travers de ce précieux ensemble, se lit la relation intime entre Marcel Jouhandeau et Robert Coquet, un jeune militaire rencontré dans le train d’Avignon en avril 1948. De cette rencontre, naît une passion amoureuse d’une dizaine d’années entre l’écrivain établi, âgé de 60 ans, et le jeune homme de 20 ans.

Cette relation inspira deux livres à Marcel Jouhandeau : L’École des Garçons, paru en 1953 et Du Pur Amour, en 1955.

Plus de 400 lettres sont échangées entre Jouhandeau et l’écrivain et poète Henri Rode qui va tenir un rôle de confident auprès des deux amants. Dans cette correspondance, Marcel Jouhandeau fait état de ses sentiments enflammés pour le jeune militaire, mais aussi de ses peines.

En effet, le romancier fût souvent éprouvé par la réserve et le détachement de son amant : « tu m’as donné la fleur de tes 20 ans et 3 années de bonheur, parce que pour moi le bonheur c’est la pureté », « Mon Henri, vous qui nous connaissez l’un et l’autre, seul, vous devinez à quel point les rivages que nous abordons, Robert et moi, sont merveilleux, merveilleux et pour lui et pour moi. Maintenant l’intimité entre nous est complète, l’abandon sans réserve, l’unité consommée. »

En parallèle, Jouhandeau va donner des conseils d’écriture à Rode : « la règle unique et constante pour bien écrire c’est de ne pas écrire… », il faut se débarrasser de « tout mot inutile, tout ce qui n’est pas essentiel et propre ». Il va également lui apporter un soutien financier en échange de relectures et de corrections de ses manuscrits.

Les derniers classeurs de cet ensemble regroupent des correspondances variées entre Jouhandeau et Robert Coquet, ainsi que des photographies des deux amants.

On trouve également une note sur Aragon, mais aussi de nombreuses lettres échangées entre Rode et d’autres membres de la revue Les Hommes sans
Épaules fondée en 1953 par Jean Breton, tels que Frédérick Tristan, Jacques Réda, André Marissel ou encore Serge Brindeau.

Rode, auteur prometteur de l’après-guerre suscitait l’admiration de ses
contemporains comme Roger Nimier ou encore Jean Paulhan.

C’est d’ailleurs dans une lettre adressée à ce dernier que Rode lève le voile sur
une supercherie de plusieurs années de correspondance. Il était en effet l'auteur des lettres d’amour de Robert Coquet à Marcel Jouhandeau. Il écrivait les lettres plusieurs jours à l’avance avant de les communiquer à Robert afin qu’il les recopie : « il n’est pas une ligne qui ne soit sortie de la bouche de Robert… »

Détails complémentaires sur demande.
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