Lot n° 88
Sélection Bibliorare

INCUNABLE- AUGUSTINUS DE ANCONA (Triumphus). — Summa de ecclesiastica potestate. — S.d. pet. in-folio vélin ivoire à rabats de 261 ff (sur 262) (Rel. du XVIe siècle usagée)

Estimation : 300 - 400
Adjudication : 620 €
Description

Texte en caractères gothiques à deux colonnes.

Inscriptions manuscrites anciennes dans les marges.
Incomplet du titre.

Traces de mouillures et réparations grossières aux premiers ff.

Augustinus Triumphus (1243 à Ancône - 1328 à Naples ), également connu sous le nom d'Augustin d'Ancône ou Agostino Trionfo, était un ermite de Saint Augustin et écrivain. Il est célèbre pour son ouvrage Summa de potestate ecclesiastica , imprimé en 1484. Dans la dernière partie du XVIe siècle, selon William J. Bouwsma, il est devenu «un dépositaire standard des arguments papalistes» ; et a été réimprimé plusieurs fois. Il est souvent lié à Alvarus Pelagius, qui a écrit dans le même domaine des droits papaux et de l'Église. Et en développant ses thèses théocratiques dans lesquelles il prétend que le pouvoir du pape, in spiritualibus et temporalibus, dérive directement de Dieu tandis que celui des empereurs et des rois leur est donné par le pape en ministerium pour la partie temporelle, A., en plus ce théologien, il se montra aussi un bon canoniste et un polémiste piquant, en défendant les droits du pape contre les usurpations laïques.

l'ouvrage principal sur les autorités du pape. Écrit par l'érémite augustin Augustinus de Ancona vers 1320. Dans son livre, il aborde, entre autres, la canonisation par le pape. Sa définition introductive de la canonisation comprend l'épiphanie de sainteté d'un candidat, de sorte que sa sainteté puisse être confirmée et qu'il puisse être adoré par tous les chrétiens et être appelé comme intercesseur par l'église.

DU POUVOIR PONTIFICAL LE PAPE CHEZ AUGUSTIN D'ANCÔNE sur le Grand Schisme d'Occident (ou Grand Schisme) la crise pontificale qui touche le christianisme latin au tournant des XIV e et XV e siècles (1378-1417), divisant pendant quarante ans l'Europe chrétienne en deux courants rivaux. Celui-ci, inscrit dans une crise profonde du sentiment et de la pensée religieuse, est marqué par deux successions pontificales simultanées, l'une à Rome et l'autre en Avignon.

Au plus vif du conflit que les premières années du XIVe siècle virent se déchaîner entre Boniface VIII et Philippe le Bel, deux maîtres illustres de l'Ordre des Augustins, Gilles de Rome et Jacques de Viterbe, avaient déjà su présenter la « thèse » pontificale, chacun à sa manière, avec la force et l'ampleur d'un véritable traité. Une vingtaine d'années plus tard, un autre docteur du même Ordre, Augustin Trionfo d'Ancône (1243 ?-1328), allait donner son plein épanouissement à l'œuvre doctrinale dont ils furent les initiateurs.

Condisciple de Gilles de Rome à l'école de saint Thomas d'Aquin, après avoir lui-même enseigné à l'Université de Paris, Augustin d'Ancône occupait une situation importante à la cour du Roi de Naples Charles II. Son œuvre, qui est considérable, mais presque tout entière inédite, embrasse l'ensemble classique des questions de philosophie, de théologie ou d'exégèse que comportait le cadre scolaire du temps. Mais les problèmes d'actualité avaient aussi retenu son attention : on a publié de lui quelques opuscules plus ou moins relatifs à la politique religieuse de Philippe le Bel ; il prit surtout la plume (vers 1307-1308) pour défendre la mémoire de Boniface VIII dans le procès posthume que le Roi de France prétendait faire ouvrir contre lui par Clément V.

Tous ces titres, d'ailleurs, s'éclipsent aujourd'hui pour nous devant celui que lui vaut le grand ouvrage qui couronne sa carrière et qui devait immortaliser son nom : savoir la Summa de potestate ecclesiastica. C'est par là qu'Augustin s'inscrit dans l'histoire comme un des plus importants parmi les théoriciens du droit pontifical.

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