Lot n° 3

MANUSCRIT - Psautier férial a l'usage de l'église de spire (Rhénanie-Palatinat). Allemagne. — XVème siècle.

Estimation : 6000 - 8000
Adjudication : 14 000 €
Description
Parchemin. A-B + 111 ff. non-chiffrés, 255 x 287 mm (justification : 175 x 123 mm), 21 longues lignes par page, réglure à l'encre noire, la piqûre subsiste parfois.
Pas de signature, mais quelques réclames subsistent (f. 46v°, 70v°, 78v°, 86v° et 102v°).
- Écriture gothique ; dans les marges, de nombreuses annotations anciennes un peu plus tardives en écriture cursive gothique (fin XVème).
Composition. Gardes, un bi feuillet [f. A-B], 16 [f. 1-6], 28-148 [f. 7-110], un feuillet fixé par un onglet sous la contregarde inf. [f. 111].
Reliure. Ais de bois recouvert de veau estampé à froid de filets et de petits fers ; remplis avec becquet ; deux fermoirs (refaits) partant du second plat, pattes en cuir avec œillets métalliques, tenons au 1er plat ; dos à 3 nerfs fouettés.
Petits trous de vers sur le premier plat, Un œillet d une patte en cuir se détache.
→ Ex-libris autocollant de Delamotte sur le contreplat, et en dessous, étiquette autocollante de la précédente vacation.

Le texte : o f. 1-6v° : calendrier, à l'usage de l'Église de Spire. o f. 7-102v° : Psautier férial. Nota. Deux systèmes se trouvent combinés dans ce manuscrit, l'un est fondé sur une division du psautier en trois parties (elle est d origine irlandaise) qui a rencontré quelques faveurs en Allemagne, et l'autre sur la division par féries (sans doute d origine carolingienne). Avec la combinaison de la division tripartite et de la division fériale, on aboutit à une division en 10 parties :
- Ps 1-25 (f. 7-21v°) - Ps 26-37 (f. 21v°-31) - Ps 38-51 (f. 31-39v°) - Ps 52 (f. 39v°-40) - Ps 53-67 (f. 40-49v°) - Ps 68-79 (f. 49v°-61v°) - Ps 80-96 (f. 61v°-72) - Ps 97-100 (f. 72-73) - Ps 101-108 (f. 73v°-83v°) - Ps 109-149/150 (f. 83v°-102v°). Nota. Le Ps 150 est dans la continuité du Ps 149, sans même aller à la ligne.o f. 102v°-112 : CANTICA. Confitebor tibi, Domine, quoniam iratus esa (Is XII) - Ego dixi : In dimidio dierum meoruma (Is XXXVIII, 10-21) - (f. 104) Exultauit cor meum in Dominoa (I Sam II, 1-11) - (f. 104v°) Cantemus, Domino, gloriose enima(Ex XV, 1-20) - (f. 105v°) Domine, audiui audicionem tuama(Hab III) - (f. 106v°) Audite, celi, qui loquara (Deut XXXII, 1-44) - (f. 108v°) Quicumque uult saluus essea - (f. 109v°) Benedicite omnia opera Dominia (Dan III, 57-89) - (f. 110) Benedictus Dominus Deus Israela (Luc I, 68-80) - (110v°) Te deum laudamus... (111v°) Laudate nomin. Deum... [fin 112] La décoration : elle repose uniquement sur des initiales que l'on peut, suivant leur fonction, classer en 3 niveaux : au-début de chacune des grandes sections du psautier, une grande initiale de couleur (rose, bleu, rouge orangé, vert, brun) sur un fond de rinceaux et de fleurettes dessinés à la plume d une encre brune plus ou moins diluée, ou bien rouge : B (f. 7), D (f. 21v°), D (f. 31), Q (f. 39v°), D (f. 40), S (f. 49v°), E (f. 61v°), C (f. 72), D (f. 73v°), D (f. 83v°).
La première initiale, au f. 7, est la plus développée et, seule, elle jouit d un encadrement brun. Nota. La présence de 10 initiales ornées est le résultat de la combinaison des divisions tripartites et fériales évoquées plus haut. Au-début des psaumes et des oraisons : de grandes initiales de couleur rouge, parfois très légèrement festonnées. Au-début des versets : initiales de petits modules de couleur rouge.
L’origine : le calendrier incorpore les missionnaires anglo-saxons qui ont œuvré dans le nord-ouest de l'Allemagne : Boniface et ses compagnons (5 juin), Willibald (7 juillet), Willibrord (7 novembre), les deux prêtres Ewald (le 3 octobre) ; il'y ajoute des saints vénérés en Northumbrie, dont les missionnaires étaient originaires : Bède le Vénérable (27 mai), le roi de Northumbrie, Oswald (5 août), et sans doute l'évêque de Durham, Cuthbert appelé ici Gundbertus, (20 mars). On y rencontre aussi des moines qui se sont illustrés dans le sud de l'Allemagne, en Bavière d Augsbourg (Udalric, év. d Augsbourg, en rouge, le 4 juillet ; Afra) à Ratisbonne (Erhard, év., le 8 janvier) et à la Reichenau (Pirmin, év. abbé de Reichenau, le 3 novembre), et en Suisse à Saint-Gall'(Gall'et Othmar, le 16 novembre).
- Mais on y trouve surtout Arbogaste (sans doute l'évêque de Strasbourg, le 20 mars, mais généralement fêté le 21 juillet), Wido (abbé de Pomposa, o.s.B, le 4 mai = cf. la collégiale Saint-Guy de Spire), Godehard (Godard, év., Saxe, Hildesheim, le 5 mai), la Diuisio apostolorum (le 15 juillet), l'Empereur Henri II (le 14 juillet), Lampert (év. de Liège, le 17 sept.), Weneslas, Duc de Bohême (le 28 sept.) et Elisabeth de Hongrie, Duchesse de Thuringe (le 19 novembre), ce qui désigne clairement l'Église de Spire. Le calendrier comporte d ailleurs la dédicace de la cathédrale en rouge : 5 non. Septembris [9 septembre] : Dedicatio ecclesie Spirensis .
- On relèvera enfin un surprenant aspect auxerrois avec Germain (en rouge, le 31 juillet), et les Saints Évêques Pérégrin (l
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