Lot n° 32
Sélection Bibliorare

CÉLINE (Louis-Ferdinand) — Mort à crédit.

Estimation : 6000 - 7000 €
Adjudication : 13 750 €
Description
Paris, Denoël et Steele [8 mai] 1936. In-8, broché, couverture imprimée. Chemise, étui.
Edition originale du deuxième roman de Céline, dédié à Lucien Descaves. C'est à l'occasion de la préparation de ce roman que Céline embaucha sa fidèle secrétaire Marie Canavaggia.
Ce récit de l’enfance de Ferdinand, perdu dans le Paris d’avant la Grande-Guerre, au sein d’une famille déchirée par la misère, puis aux côtés de l’inventeur Courtial des Pereires, affronta d’innombrables critiques à sa parution. Le titre initial avait été L’Adieu à Molitor.La férocité du récit faisait déjà partie de l’œuvre de Céline, mais le style exacerbé déplut : les expressions argotiques, les néologismes, la « musique célinienne » et le rythme des phrases, les trois points furent interprétés comme autant d’artifices… À cet orage de critiques sans précédent, Céline ne répondit pas, mais pour le défendre, Denoël publia en juillet 1936 Apologie de Mort à crédit, et rappela les violentes attaques qui avaient accueilli L’Assommoir de Zola.
Pour éviter de très vives réactions, l'éditeur Denoël supprima les passages trop érotiques, comme explique au verso du feuillet de dédicace : A la demande des éditeurs, L.-F. Céline a supprimé plusieurs phrases de son livre, les phrases n'ont pas été remplacées. Elles figurent en blanc dans l'ouvrage. (Voir pages 29, 63, 201, 215, à 218, 222 à 224, 259, 283, 326).
Selon la bibliographie de Dauphin et Fouché, et selon les notices bibliographiques habituelles, seuls les 117 exemplaires hors commerce contiennent le texte intégral (voir remarque au numéro suivant) ; ils comportent néanmoins l’avis de l’éditeur au sujet des blancs pratiqués dans le texte.
La version complète ne sera publiée qu’en 1981, dans La Pléiade.
Un des 65 exemplaires numérotés (n°56) sur papier de Hollande, second papier après 47 exemplaires sur japon. Neuf, non coupé.
Complet de la plaquette publiée par l'éditeur, intitulée Petit parallèle, consacrée à ce texte et révélant Quelques autres opinions sur "Mort à crédit" et se terminant par Sans vouloir conclure (un ahier de quatre pages, volant, inséré dans l'exemplaire).
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