Lot n° 116
Sélection Bibliorare

Léon BLOY (1846-1917). Deux manuscrits autographes, Le Révélateur du Globe, Christophe Colomb …

Estimation : 6 000 - 7 000 EUR
Adjudication : 7 808 €
Description
Léon BLOY (1846-1917). Deux manuscrits autographes, Le Révélateur du Globe, Christophe Colomb et sa béatification future, [1879-1884] ; 32 pages petit in-4 montées sur onglets et reliées percale rouge ; un cahier petit in-4 de 23 pages, plus 13 pages montées sur onglets, dos de toile noire, chemise et étui.

Précieux manuscrits du premier livre publié de Léon Bloy, sur Christophe Colomb.
C’est en 1879 que Léon Bloy, enflammé par la lecture des ouvrages du comte Roselly de Lorgues, commença à se passionner pour Christophe Colomb et la cause de sa béatification. Il écrivit alors une étude pour la Revue du Monde catholique, qui la publia les 15 et 30 mars (« De la Béatification de Christophe Colomb ») et 15 juillet (« Obstacles à l’Introduction de la Cause ») 1879, en refusant la partie plus polémique de ce texte. Léon Bloy reprit, développa et amplifia son ouvrage qui parut en janvier 1884 sous le titre Le Révélateur du Globe, Christophe Colomb et sa béatification future chez A. Sauton, avec une préface de Barbey d’Aurevilly, qui prédisait : « c’est un esprit de feu, composé de foi et d’enthousiasme, que ce Léon Bloy inconnu, qui ne peut plus l’être longtemps après le livre qu’il vient de publier »...
Figurent ici :
A. De la Béatification de Christophe Colomb. Manuscrit autographe, signé deux fois « Léon Bloy », du texte publié en mars 1879 dans la Revue du Monde catholique. C’est le manuscrit qui a servi pour l’impression, soigneusement calligraphié par Léon Bloy, mais présentant des ratures et corrections. Il est écrit au recto de 32 feuillets, paginés par Bloy au crayon rouge [1-1 bis], 2-18, [18 bis], 19-30 ; à la fin de chacune des deux parties, belle signature de Bloy qui demande de lui envoyer les épreuves 22 rue Rousselet.
Ancienne collection William Froehlich (1963, n° 21 ; ex-libris). Exposition Léon Bloy, Bibliothèque nationale 1968, n° 62.
B. Le Révélateur du Globe. Manuscrit autographe de premier jet et de travail.
On a monté en tête, sur onglets, le premier jet de l’étude primitive de Léon Bloy, intitulée ici « Christophe Colomb par M. le Comte Roselly de Lorgues » (c’est le texte paru en mars 1879 dans la Revue du Monde catholique), sur 7 feuillets (paginés par Bloy [1] à 13) couverts d’une fine écriture et abondamment raturés et corrigés.
Le cahier (portant l’étiquette de J. Courville, Papeterie et Fantaisie, 132 Rue du Bac) comprend 12 feuillets paginés par Bloy au crayon bleu 1 à 23, plus le revers du premier plat, couverts d’une très fine écriture à l’encre violette puis noire, et présente d’innombrables ratures, corrections, additions marginales, et suppressions. On peut saisir Bloy au travail, reprenant et développant son étude pour en faire un livre, ordonné en trois parties : Exposé et Historique de la Cause ; Le Serviteur de Dieu ; Obstacles à l’introduction de la cause.
C. Jules BARBEY D’AUREVILLY. Manuscrit autographe de premier jet pour sa Préface (2 pages in-fol., encres rouge et noire et crayon, nombreuses ratures, corrections et additions) dont il donne la première moitié, s’achevant sur l’espoir que « cet atome de préface [...] sera la première étincelle qui luira sur un talent ignoré fait peut-être, dans un temps prochain, pour tout embrâser ! »

On joint :
D. Notification préalable aux Spadassins du Silence. Manuscrit autographe (1 page et demie petit in-4 au dos du faire-part de mariage de Bloy avec Johanne Molbech, 27 mai 1890) du texte liminaire pour Christophe Colomb devant les taureaux (A. Savine, 1890).
« Ce nouveau livre qui serait mon dernier soupir littéraire, si le vœu d’un assez grand nombre de mes contemporains était exaucé, s’annonça, dès l’incubation, comme devant procurer à son auteur l’enviable réconfort du plus parfait insuccès ». Il sera considéré comme « une assommante réitération » du Révélateur du Globe tombé dans l’oubli, « première publication d’un inconnu dénué d’opulence, orphelin de tout protecteur d’En Bas [...] on y parlait de Dieu et de l’Eglise Cathol. sans aucune des précautions cafardes et judaïques indispensables, parait-il, à l’intromission de la Vérité dans les cerveaux équilibrés que Pilate synthétise. [...] J’avais l’audace évidemment inouïe, de ne point adorer les simulacres et de conspuer sans façons les phallophores et les massacreurs d’innocents ». Contre lui s’organisa la conspiration du silence. Pourquoi cesserait-elle ? Cette œuvre, qui « ne contient pas une pincée d’excréments ni de pourritures », ne peut intéresser les journalistes. « Il s’en faut que j’ai dégorgé tous les mépris que j’ai sur le cœur ! [...] Demain ou après demain, je m’occuperai à nouveau de qq français que je n’ai pas oubliés et comme dit le proverbe chaque chien aura son jour ».
Anciennes collections Daniel Sickles (XI, n° 4190) ; puis Philippe Zoummeroff (15 mars 1995, n° 282).
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