Lot n° 18
Sélection Bibliorare

Marcel PROUST — À la recherche du temps perdu.

Estimation : 20000 - 30000 €
Adjudication : 38 750 €
Description
Paris, Nouvelle Revue Française, 1919-1927. 8 tomes en 13 volumes petit in-4, brochés, non rognés, chemises et étuis en demi-maroquin marine [Danielle Mitterrand].Édition originale de tous les volumes sauf Du côté de chez Swann, paru chez Grasset en 1913.
Un des très désirables exemplaires du tirage de tête réimposés sur vergé pur fil Lafuma-Navarre.
L'ampleur de ce tirage varie selon les tomes entre 108 et 133 exemplaires. Celui-ci est composé comme suit :
I. Du côté de chez Swann, 1919, ex. n°103/128.
II. À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, ex. n°14/128 ; exemplaire nominatif de Louis Meyniot, bien complet de l'errata.
III. Le Côté de Guermantes I, 1920, ex. n°CXIV/133, avec le double feuillet d'errata joint.
IV. Le Côté de Guermantes II. Sodome et Gomorrhe I, 1921, ex. n°CIV/133.
V. Sodome et Gomorrhe II, 1921-1922, 3 vol., ex. n°IV/108.
VI. La Prisonnière, 1923, 2 vol., un des 8 ex. hors commerce, lettré D/112.
VII. Albertine disparue, 1925, 2 vol., ex. n°VI/128 ; exemplaire nominatif de Marcel Monteux.
VIII. Le Temps retrouvé, 1927, 2 vol. Un des 4 exemplaires nominatifs tirés spécialement pour la famille de Marcel Proust, celui-ci pour M. et Mme Mante, les beaux-parents de Suzy Proust, la nièce de Marcel.
Exceptionnel et émouvant exemplaire provenant de la bibliothèque François Mitterrand, avec ex-libris, conservé dans des chemises-étuis de maroquin marine, couleur préférée du Président, réalisés par son épouse, et dorés dans l'atelier Daniel Mercher.
Dans la vente aux enchères de 2018, seul figurait le Swann de Grasset, car notre Recherche complète avait été vendue auparavant.
François Mitterrand nourrissait une passion particulière pour l'œuvre de Marcel Proust, dont il devait goûter l'acuité psychologique, la satire sociale ou la réflexion sur la littérature et le temps, comme en témoigne le nombre significatif d'éditions de la Recherche qu'il avait réunies.
C’est ainsi qu’il écrivait à Anne Pingeot, dans une lettre du 19 avril 1964 : « Je suis seul. La nuit est tombée. Le silence s’établit dans la rue Guynemer. [...] Vous êtes le beau jardin de ma vie. Un jour je chercherai dans Proust ce passage que je ne puis lire sans une émotion profonde et qui évoque « les petites déesses allégoriques » vers lesquelles se tourne l’adoration des hommes – et leur plus vivace espérance. » (Lettres à Anne, Gallimard, 2016, p. 158).
Très bel exemplaire en parfaite condition.
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