Lot n° 27
Sélection Bibliorare

PAUL V (Camillo Borghese, dit). Lettre signée en tête « Paulus Papa [quintu]s » (secrétaire), …

Estimation : 4 000 - 5 000 EUR
Adjudication : 5 625 €
Description
PAUL V (Camillo Borghese, dit). Lettre signée en tête « Paulus Papa [quintu]s » (secrétaire), en latin et en italien, adressée au roi de France HENRI IV. Frascati, 13 octobre 1609. 2/3 p. in-folio en italien avec une ligne en latin, adresse au dos avec cachet armorié de cire rouge. À LA SUITE DE L'AFFAIRE DE LA LETTRE DU PASTEUR DIODATI, LE PAPE REMERCIE HENRI IV DE SON GESTE EN FAVEUR DE ROME AUX DEPENS DE VENISE. En ce début de siècle, un conflit opposait Rome à la République de Venise, alors que cette dernière avait pris des dispositions pour contrôler les nominations ecclésiastiques sur son territoire, qu'une partie de son Sénat penchait pour un soutien tactique aux puissances réformées en Europe, et que Paul V avait alors frappé d'interdit la Sérénissime. La France était une alliée traditionnelle de Venise, et un fort courant gallican s'y montrait favorable au « vénitianisme » contre l'absolutisme romain. La tentative d'assassinat perpétrée en février 1609 sur la personne de Paolo Sarpi, figure vénitienne de l'opposition à Rome, avait soulevé en France l'indignation. Henri IV, inquiet d'un rapprochement de Venise avec les protestants contre Rome qui le mettrait en porte-à-faux, se rapprocha alors de la Curie par un geste significatif. Le théologien calviniste italien Giovanni Diodati avait écrit en janvier 1609 au protestant Philippe Duplessis-Mornay pour se féliciter des perspectives favorables à une diffusion de la réforme à Venise, mais sa lettre avait été interceptée par les autorités françaises : le roi ordonna en août 1609 de la remettre au nonce apostolique à Paris, Roberto Ubaldini, et d'en transmettre une copie au Sénat vénitien par l'intermédiaire de l'ambassadeur de France Jean Bochard de Champigny. Cet action permit aux partisans de Rome de reprendre la majorité au Sénat. « Char[issi]me in Christo fili n[oste]r, salutem et apost[olic]am benedictionem. Fossimo avvisati da Venetia degl'offitii che haveva passati con quella Repubblica il s[igno]re di Ciampigni, amb[assado]re di V[ostra] M[aes]tà per ordine suo, avvertendola in spetie della LETTERA PERNITIOSA DI GINEVRA IN MATERIA DI MUTATIONE DI RELIGIONE. Noi ce ne consolassimo sommamente et per l'opera in se et per l'avumento di merito et di gloria che ne riceve la M[aes]tà V[ostra] ; et inviassimo ordine al nuntio di ringratiarnela in nostro nome ; ma non contenti in noi di questo solo off[iti]o, ne la ringratiamo affettuosamente anco per noi stessi, certificandola che havremo stimolo tanto magg[io]re di ringratiarnela, pure con gl'effeti alle occasioni, quanto che nella pia et veramente regia attione di V[ostra] M[aes]tà riconosciamo et consideriamo principalmente il serv[iti]o di Dio n[ostro] S[igno]re et della sua Chiesa S[an]ta . Et perche habbiamo commesso al sodetto nuntio che le dica in voce quel più che ci occorre in simili materie, ci riportiamo a lui, et alla M[aes]tà V[ostra] pregiamo felicità continua... »
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