Lot n° 34
Sélection Bibliorare

DESMOULINS (Camille). Manuscrit autographe intitulé « De la liberté de la presse ». 1 p. 1/4 …

Estimation : 1 000 - 1 500 EUR
Adjudication : 7 250 €
Description
DESMOULINS (Camille). Manuscrit autographe intitulé « De la liberté de la presse ». 1 p. 1/4 in-4 sur papier azuré, quelques manques marginaux. SUR UN SUJET TENANT PARTICULIEREMENT A CŒUR A CE LIBELLISTE ET PUBLICISTE QUI EN USA ABONDAMMENT JUSQU'A EN MOURIR. Camille Desmoulins professa en effet longtemps une foi absolue dans la liberté de la presse, « le meilleur retranchement des peuples libres contre l'invasion du despotisme », estimant que même les libelles anonymes pouvaient se justifier comme utiles aux faibles pour contrebalancer la puissance des élites. Il émit cependant quelques réserves après le massacre du Champ de Mars de l'été de 1791, qui lui fit douter de l'aptitude du peuple à la liberté et, en outre, il ne protesta pas contre la censure de la presse royaliste. Il traita notamment de la liberté de la presse dans son journal Le Vieux cordelier, particulièrement dans le n° 7 du 3 février 1794 (diffusé seulement après la Terreur). UN PARAGRAPHE DU PRESENT FRAGMENT (de « Un scélérat couvert d'infâmie » à « l'éloquence de Démosthène » FUT PUBLIE à deux reprises en 1789, SANS NOM D'AUTEUR : d'une part sous le titre « Idées sur les libelles, la liberté de la presse, les gens de lettres, &c. » dans un recueil collectif publié par Claude-Sixte-Sautreau de Marsy, Tablettes d'un curieux, ou variétés historiques, littéraires et morales ; d'autre part sous le titre « Sur la liberté de la presse et les gens de lettres » dans le recueil Le Pour et le contre sur la liberté de la presse. Par un impartial. La présence ici de ce paragraphe signifie soit que le texte de 1789 est de Camille Desmoulins, soit que ce dernier s'en soit approprié un passage sans indication de source. « L'HONNEUR N'EST CERTAINEMENT PAS AU POUVOIR D'UN LIBELLISTE EN SORTE QU'IL PUISSE LE DISPENSER A SON GRE. Le véritable honneur, c'est la reconnoissance publique, c'est la considération attachée aux services que l'on a rendus à sa patrie, c'est le sentiment intérieur et la conscience de ces services qui suffiroient seuls à consoler de l'ingratitude publique celui qui les a rendus... ASSUREMENT, LA SATIRE ET LE LIBELLE NE RAVIRONT POINT LA RECONNAISSANCE PUBLIQUE A CELUI QUI Y A VERITABLEMENT DROIT. N'avons-nous pas même sous les yeux des libelles, tellement dardés qu'on tremble d'y être loué. Un bon citoyen ne se croiroit-il point perdu d'honneur s'il voyoit son éloge dans les Actes des apôtres [journal pamphlétaire satirique monarchiste de Jean-Gabriel Peltier] ? "Un scélérat couvert d'infamie m'attaque, dit Sénèque, je me demande aussitôt : te sens-tu blessé ? Non, sois donc tranquille, ta conscience est pour toi, reste donc tranquille et tais-toi. Tais-toi, veux-tu te mesurer avec un scélérat [?] Combats pour des vérités importantes, laisse là ta défense, ECRIS DES OUVRAGES UTILES, VIS BIEN ET TA VIE TE JUSTIFIERA MIEUX QUE L'ELOQUENCE DE DEMOSTHENE"... » Il parle également de la susceptibilité des écrivains, plus sensibles aux critiques qu'aux éloges (« la bile de Voltaire contre ses détracteurs... »). Provenance : « SSP » (estampille).
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