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longue série d’impressions, d’abord accaparées par les officines strasbourgeoises – Grüninger publia
la première traduction allemande en 1501 -, puis par les ateliers de Nuremberg, dominés par la
famille Koberger. La collaboration de ces derniers - Antoine, Jean et Antoine II – avec l’imprimerie
lyonnaise de Jean Clein ou Schwab, originaire d’Ulm en Allemagne, remonte à 1511 pour les
impressions de l’
Hortulus
: elle a produit une dizaine de ces livres de prières à partir de cette date
et jusqu’en 1520. Toutes les éditions se distinguent par une illustration abondante et composite,
figurant des scènes du Nouveau Testament et des saints, ainsi que les figures du Soleil et de la
Lune dans le calendrier liturgique. Elle est l’œuvre des artistes les plus importants de l’école dite
de Nuremberg, marquée par l’influence de son représentant le plus éminent, Albrecht Dürer.
Notre édition, pour le texte et l’illustration, est faite sur la précédente donnée en 1516, par
Jean Koberger : on y dénombre 83 bois de formats différents, dont 53 sont des compositions
spécialement créées, tandis que les autres figures, de format moyen, proviennent d’un
Hortulus
plus ancien, imprimé par Jean Clein en 1513. Quelques encadrements portent la date de 1515
dans un cartouche. La vignette de titre, représentant la Vierge à l’Enfant assise sur un croissant
de lune, est répétée deux fois. Parmi les nouvelles illustrations, trois portent le monogramme du
graveur Hans Springkingklee, élève de Dürer (actid entre 1512 et 1522)
:
l’Adoration des Mages
(fol. CxLiv r.), sur laquelle figure également le monogramme W[olfgang] R[esch],
la Résurrection
du Christ
(fol. CxLvi r.) et
l’Adoration des Bergers
(recto du feuillet 101, numéroté par erreur
CxL). Par extension et par comparaison stylistique, tous ces nouveaux bois lui ont été attribués.
Des petits signets de cuivre ont été pincés dans la marge extérieure de 23 feuillets. Le dernier
feuillet (F
4
) manque, mais la marque typographique a été conservée, découpée et contrecollée au
recto d’un feuillet rajouté. Trous de vers à la reliure, coins usés. Découpe d’un ancien ex-libris en
tête du feuillet de titre, surcharges anciennes à l’encre sur quelques figures, lacunes angulaires sans
perte de texte à 4 feuillets, une petite déchirure sans manque à un autre. Annotation ancienne à
l’encre sur la première garde blanche. Cachet d’une bibliothèque particulière à Metz.
Muther, p. 163 et suiv. - Bohatta,
Bibliographie der Livres d’Heures
, p. 73, n° 60 - British Museum,
Catalogue of Books printed in France
, 232 - Baudrier XII, p. 297 - Didot,
Catalogue raisonné
I,
474 - Brun, p. 223 - VD 16 ZV 26582. Silvestre, marque n° 132.
6500 euros
2.
OLIVIER Jean [relié avec] Loys LE ROY.
Pandora.
Iani Oliverii Andium Hierophatae
Lugduni, Apud Steph. Doletum,
1541.
50 pages et [1] feuillet portant la marque de Dolet au verso.
G. Budaei viri Clariss.
Vita
per Ludovicum Regium, ad Gulielmum poietum magnum franciae cancellarium.
Parisiis, apud Ioannem Roigny, 1540.
[74] pages (avec des erreurs).Deux ouvrages en
un volume petit in-4 [220 x 162 mm]. Veau brun de l’époque, dos à nerfs, roulette à froid de
feuillages Renaissance, avec fleuron au centre et dans les angles.
Les auteurs latins s’étaient peu intéressés au mythe de Pandore, et la fable, restée liée à la langue
grecque, fut ignorée du Moyen Âge. Le personnage de Pandore, dotée par les dieux de toutes
les qualités, mais dont la curiosité répandit les calamités sur la terre, ne prend véritablement
consistance qu’en 1541, année de la publication de la
Pandora
de Jean Olivier. C’est la première
1.
[HORTULUS ANIMAE.]
Hortulus Anime
cum aliis [quam] plurimis orationibus pristine impressioni
superadditis : ut tabulam in huius calce annera[m] intue[n]ti pare[n]tissimu[m] erit.
Nuremberg et Lyon, Jean Koberger et Jean Clein, 1517 [v. Idus novembris, 9 no-
vembre].
In-8 gothique [105 x 162 mm], [20]-CCX-[9] feuillets [signatures : a-b
8
, c
4
, a-b
8
, c-d
4
, e-z
8
,
A-E
8
, F
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], titre en rouge et noir orné d’une Vierge à l’Enfant, encadrements Renaissance variés
à chaque page, 83 figures et quelques petites vignettes [17 x 22 mm], l’ensemble gravé sur bois.
Texte gothique, impression en rouge et noir.
Peau de truie estampée à froid sur ais de bois, fermoirs en laiton, dos à trois nerfs, ornements
de roulettes florales et une plaque figurant Hercule combattant le lion de Némée sur le plat
supérieur. Restes de dorure dans les creux du motif central. Reliure de l’époque.
Seconde édition latine de l’
Hortulus
donnée par le libraire Jean Koberger
de Nuremberg et
l’imprimeur Jean Clein de Lyon. Ce recueil de courtes prières, précédées d’un calendrier des fêtes
mobiles, connut de son temps en Allemagne un succès comparable à celui des livres d’heures
en France. Les premières éditions remontent à l’extrême fin du xv
e
siècle et l’on dénombre une
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