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succombait, le 22 avril 1540. Il assista aux obsèques, suivit le corps « porté en terre de nuict
et sans semonce, à une torche ou deux seulement », conformément à son testament. La gloire
de celui qui venait de disparaître fut célébrée par ses contemporains dans de nombreuses épi-
taphes latines, grecques ou françaises. Le Roy fit mieux : il écrivit cette vie de Budé, qu’il dédia
au chancelier de France Guillaume Poyet, ce qui lui valut ses entrées à la cour et un emploi à
la chancellerie qu’il garda après la fameuse disgrâce de Poyet, sous François Errault et François
Olivier qui devint son protecteur.
Provenance : inscription manuscrite de l’époque :
P. Hameliis & Amicorum. Ex dono Gastonis
Olivarii…
Le jeudi 12 août 1552 mourrait à Paris dans son hôtel de la rue de Jouy l’un des aumôniers
ordinaires du roi Henri II. Gaston Olivier avait été pendant de nombreuses années archidiacre
et chanoine d’Angers, en même temps qu’aumônier de Saint-Denis, avant d’être nommé peu
de jours avant sa mort. Il est vraisemblable que Gaston Olivier, qui occupa diverses charges
dans l’église d’Angers, séjourna auprès de son oncle l’évêque d’Angers Jean Olivier. Jean semble
d’ailleurs avoir été attaché à son neveu, puisqu’il lui laisse une partie de sa chapelle, des vêtements
épiscopaux, son pontifical.
Gaston Olivier s’était préoccupé dès 1544, du règlement de sa succession. N’ayant ni frère, ni
neveu de son nom il avait donné la nue-propriété de sa maison de Paris à son cousin germain
le chancelier François Olivier, réglé l’attribution de ses biens meubles et nommé ses exécuteurs
testamentaires : maître Christophe de Thou, et Pierre Du Hamel, seigneur de Guibeville, audi-
teur à la Chambre des comptes à qui il fit don de ce volume. De la bibliothèque de l’historien
allemand de la reliure Ernst Kyriss (avec le petit cachet à ses initiales). Inscriptions manuscrites
anciennes. Quelques traces de restauration. Lacune anciennement comblée au plat inférieur,
quelques taches d’encre en début de volume.
Cioranescu 13460 & 16748, Mouren, 36. Emmanuel Buron : « La Nouvelle Pandore. L’invention
d’Eva prima Pandora de Jean Cousin le père et les lectures de la fable de Pandore au moment de
sa redécouverte en France »,
Journal de la Renaissance
, I, 2000, 275-304. Françoise Lehoux,
Gaston
Olivier, aumônier du roi Henri II (1552). Bibliothèque parisienne et mobilier du
XVI
e
siècle
, 1957.
8000 euros
3.
BIBLE.]
Novum D. N. Iesu Christi testamentum.
Latinè olim à Veteri interprete,
nunc denuo à Theodoro Beza versum : cum eiusdem anotationibus, in quibus ratio
interpretationis redditur.
[Genève], Oliva Roberti Stephani, 1556 [au colophon : mars 1557].
In-folio de 336-41 feuillets. Vélin souple à recouvrements, tranches dorées. Exemplaire réglé à
l’encre rouge.
D’après Renouard, « Le nouveau Testament se trouve quelque fois séparément, et il paroît que
ces exemplaires séparés sont datés de 1556. » Bel exemplaire. La version de Théodore de Bèze
paraît ici pour la première fois.
Provenance : famille Bignon (avec ex-libris gravé à la devise
Vinea mea Elceta
). Nous pensons
pouvoir attribuer cet ex-libris à Thierry Bignon, second fils du grand maître de la bibliothèque
du roi Jérôme II Bignon. Avocat général au Parlement de Paris, né en 1632, Thierry Bignon fut
successivement conseiller à ce parlement, maître des requêtes, président au Grand Conseil et enfin
premier président de cette cour (en mars 1690). Il mourut à Paris le 19 janvier 1697, ne laissant
œuvre à qui la fable sert d’argument exclusif. La lecture qu’Olivier propose du mythe de Pandore,
et sa mise en parallèle avec la Genèse, participe du néoplatonisme chrétien de la Renaissance :
l’équivalence des deux premières femmes dans les traditions grecque et chrétienne, exprimée
ici, véhicule le parallélisme entre les figures d’Adam et Ève dans la Genèse et celles d’Epiméthée
et Pandore chez Hésiode.
Jean Olivier est issu d’une famille de grands magistrats, son père Jacques, était premier président
au Parlement de Paris, et son neveu, François Olivier, sera chancelier de France de 1545 à 1551.
Jean naît à Paris à une date inconnue. Abbé de Saint-Médard de Soissons (au plus tard en 1512),
il devient évêque d’Angers en 1532. Il meurt le 12 avril 1540.
Pandora
reste son ouvrage le plus
célèbre. Le texte fut probablement composé avant qu’il ne devienne évêque d’Angers et circula
sous forme d’édition manuscrite avant cette première édition parue posthume chez Etienne Dolet.
Le second ouvrage est l’œuvre de l’helléniste Loys Le Roy (né vers 1510 à Coutance). François
I
er
venait de fonder le Collège des trois langues, Le Roy prit place avec Amyot, Dorat, Turnèbe,
parmi cette élite de curieux qui se pressaient aux leçons de Pierre Danès. Il étudia ensuite le
droit à Toulouse, avant de regagner Paris où il arriva au moment même où Guillaume Budé
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