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9.
[MANUSCRIT.]
Die Rose ohne Dorn.
Das ist geistlische Andachsübung einer nach ihren
geliebtenseuftzenden Turtel-Taub. Oder ausserlesener Morgen, Abendsmesse, Beicht[e],
und Kom[m]union Gebethern und veschiedener Andachten gezieret und zusammen
getragen.
Manuscrit, sans lieu, sans nom, sans date (Allemagne, seconde moitié du XVIII
e
siècle).
In-8 [110 x 173 mm], [2] feuillets et 279 pages finement calligraphiées et illustrées à l’encre
noire. Maroquin noir du xviii
e
siècle, dos à nerfs et fleuronné, roulette et encadrement orné de
palmettes sur les plats, tranches dorées.
Charmant recueil de prières entièrement calligraphié à la plume et orné de fines compositions
dessinées à l’encre. Il offre un ensemble de dix-huit prières en allemand, réunies sous le titre de « la
Rose sans épine »,
Die Rose ohne Dorn
, vouées à l’exercice spirituel d’une «colombe soupirante».
Elles se rapportent à la liturgie catholique romaine, ici centrée autour de l’évocation de la Rose
mystique, sans épine et immaculée, c’est à dire de la Vierge Marie. L’ouvrage s’ouvre sur le titre
général, dans un délicat encadrement rococo, puis sur deux illustrations à pleine page : l’une
représentant une religieuse accompagnée d’un lion, dans un médaillon à entourage luxuriant
de coquilles et de rinceaux [il pourrait s’agir de la Bienheureuse Gertrude, abbesse d’Altenberg
dans la Hesse morte en 1297, fille de sainte Élisabeth de Hongrie, qui sut se faire obéir par un
lion ( ? )] ; l’autre montrant un autel sur lequel sont jetés pêle-mêle les
arma christi
, dominant
des allégories démoniaques vaincues et surmontées d’un buste du Christ en gloire, entouré de
nuées dans lesquelles des têtes d’angelots apparaissent. Sept pages de titre, chacune finement
exécutées, avec des encadrements rococo ou floraux, délimitent des sections de prières liturgiques
ou de dévotion intime : prières du matin et du soir, l’ordinaire de la messe, exercices de prières
précédant et suivant la confession, exercices précédant et suivant la communion, les Quinze
Oraisons dites de sainte Brigitte de Suède, l’office de la Sainte Vierge pour les heures du jour et
des prières choisies pour l’agonie et la mort du Christ. En tête de chaque prière sont placés des
bandeaux finement dessinés à la plume, dans lesquels figurent des paysages, des fleurs (pensées,
lys, roses), que l’on retrouve également dans l’ornement des lettrines, des scènes de l’iconographie
chrétienne (saint Jérôme pénitent…), et autres symboles chrétiens ou motifs ornementaux. Les
prières s’achèvent sur des culs-de-lampe ornés. L’ultime dessin, figurant à la suite de la dernière
prière, montre un angelot devant un paysage de montagnes, tenant un cartouche sur lequel
est inscrit, dans une calligraphie minuscule, le
Notre Père
. Exemplaire légèrement déréglé, dos
frotté, coins usés.
3800 euros
10.
FOURNIER le jeune.
Manuel typographique
,
utile aux
gens de lettres & à ceux qui exercent les différentes
parties de l’art de l’imprimerie.
À Paris, Imprimé par l’auteur et se vend
chez Barbou, 1764-1766.
Deux volumes in-12, XXXII-323-[5] + XLIV-[2]-
306 pages, 2 frontispices gravés, l’un par Gravelot,
l’autre par de Sève et 16 planches dépliantes,
nombreux caractères et polices reproduits à pleine
page dont 10 spécimens dépliants de musique
notée, certains imprimés en noir et rouge. Veau
marbré de l’époque, dos à nerfs et fleuronnés,
pièces de titre et de tomaison havane, triple filet
doré d’encadrement sur les plats, coupes filetées,
dentelle intérieure, tranches dorées.
Créateur d’un ensemble typographique, Pierre-
Simon Fournier (1712-1768) intervint particuliè-
rement dans le domaine de l’italique en introdui-
sant dans le dessin de la lettre des empattements
«romains» et en réduisant au minimum le nombre
de lettres liées qui décelaient encore l’origine cal-
ligraphique du caractère. « La forme des caractères italiques avoit été un peu négligée par nos
anciens graveurs, & ils avoient conservé un goût ancien et suranné. En 1737, j’entrepris de leur
donner une forme plus gracieuse, en ménageant des pleins & déliés qui approchassent plus de
notre belle écriture. Ce goût a été adopté de façon qu’on ne se sert presque plus des anciens
en France » (Tome II, page 263.) Le premier volume est consacré à la gravure et à la fonte des
caractères d’imprimerie, le second présente 250 pages de spécimens de caractères. Ces volumes
devaient être suivis de deux autres dont l’un aurait traité de l’imprimerie et l’autre de l’histoire des
typographes célèbres, mais l’auteur mourut avant de mener son projet à bien. De la bibliothèque
Ernst Kyriss, avec petit cachet à ses initiales. Cohen 409 ; Brunet II, 1359-1360. Audin, 185, 190.
5000 euros
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