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beaux-arts

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CALDER ALEXANDER (1898-1976).

Lettre autographe avec grand DESSIN aquarellé,

[Paris 13 décembre 1926], à Marcel GIZARDIN; 1 page in-4

(26,5 x 20,5 cm), à l’encre de Chine et aquarelle, enveloppe

autographe signée ornée d’un DESSIN original.

6 000 / 8 000 €

Belle lettre illustrée d’un amusant autoportrait en pirate, avec son

enveloppe illustrée

.

La lettre est adressée à l’acteur puis antiquaire Marcel GIZARDIN

(1891-1976). Arrivé depuis peu en France, Calder écrit sa lettre à l’encre

de Chine et au pinceau, dans un français encore approximatif, pour

fixer rendez-vous à son ami Gizardin :

« Si vous ne serez pas ici demain soir (Mardi 6h30), je changerai mon

nom à “gizardin” (c’est un mot anglais). Et c’est meilleur que vous

changerez votre nom à “dodge” (aussi un mot anglais) ».

[Le nom de Gizardin évoque pour Calder un verbe anglais du voca-

bulaire de la piraterie :

to gizzard

, c’est égorger ou étriper. Il menace

donc son ami de l’égorger s’il ne vient pas au rendez-vous ; Gizardin

devra esquiver (

to dodge

) ses coups.]

La lettre est illustrée d’un amusant autoportrait de Calder en pirate

,

dessiné à l’encre de Chine, lavis et aquarelle : torse nu, boucles

dorées aux oreilles, nez rouge, bottes noires, un grand sabre à la

main, le pirate Calder menace Gizardin qui s’enfuit effrayé. En haut

de la scène, un phonographe à pavillon, et les drapeaux français et

américain croisés.

L’enveloppe aussi est illustrée

: au-dessus du nom de Gizardin,

Calder a représenté un homme portant un étendard, et a collé dans

le drapeau des timbres bleu et rouge pour composer un drapeau

français; un autre drapeau, à l’encre de Chine, porte le mot

PNEU

-

MATIQUE

. Au verso, Calder a noté ses nom et adresse : « Calder 22 r.

Daguerre Paris »…

On peut penser que cette lettre est une invitation à une représentation

du fameux

Cirque

de Calder, dans son atelier du « 22 rue Daguerre »,

adresse qui figure au verso de l’enveloppe.

Marcel Gizardin fut d’abord acteur (parfois sous le nom de Girardin) :

il joua dans les films

L’Enfant roi

(Jean Kemm, 1923),

L’Aube de sang

(Joseph Guarino, 1924),

La Joueuse d’orgue

(Charles Burguet, 1925) ;

puis il se lança dès 1926 dans le métier d’antiquaire (voir J.-Fr. Camus,

« Marcel Gizardin, un Limousin à l’affiche, in

Généalogie en Limousin

,

n° 71, décembre 2010).

provenance

Vente Artcurial, 13 décembre 2012, n° 15.