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Natalia T
rouhanowa
(1885-1956)
Natalia Vladimirovna Trouhanowa, danseuse russe, sortie du Conservatoire de Moscou, s’illustra d’abord au théâtre de
Monte-Carlo dans le ballet-pantomime
Mariska
de Jean Lorrain et Louis Narici (1905), puis en créant le ballet de Jules
Massenet
Espada
en 1908, sur un livret du baron de Rothschild. Elle avait fait ses débuts à l’Opéra de Paris en 1907, et
participa aux Ballets Russes, avant d’organiser ses propres « Concerts de danse », où elle créa notamment
La Péri
de Paul
Dukas en 1912. Ayant abandonné la scène, elle se fit traductrice ; elle épousa l’attaché militaire russe, le colonel comte
Ignatieff, et embrassa la cause de la révolution et de l’U.R.S.S.
194.
Gabriele d’ANNUNZIO
(1863-1938). L.A.S. « Gabriel », [à Natalia T
rouhanowa
] ; 1 page in-4 au crayon, à sa devise
Me ne frego
.
150/200
Il prévient sa « chère douce amie » qu’il n’aurait pas dû marcher : « ce matin le docteur m’a trouvé un épanchement synovial
et m’a obligé à l’immobilité par un énorme bandage. J’espère être guéri demain. Je suis triste et furieux ». Il la remercie du « don
merveilleux. J’ai possédé la Déesse dans un nuage, comme Ixion. Votre grâce est égale à votre beauté »…
195.
Jurgis BALTRUSAITIS père
(1873-1944) poète symboliste russe. L.A.S., Pension Nuss à Vevey (Suisse) 27 octobre
1911, à Natalia T
rouhanowa
 ; 2 pages in-8 ; en russe.
250/300
« G
ordon
C
raig
m’a brièvement fait savoir que votre rendez-vous avec lui dont je m’étais préoccupé à Paris a eu lieu, malgré
la brièveté de votre passage à Londres ». Il s’en réjouit et ajoute que « de tous les prophètes de la scène », Craig est à ses yeux le
seul grand. Cette rencontre sera très profitable. Il propose d’envoyer à Natacha les livres de Craig et les articles parus sur lui. Il lui
rappelle également qu’elle a promis de lui envoyer un portrait d’elle. Leur relation n’est pas fortuite. Il a souvent pensé au travail
de Natacha, et il se propose de partager avec elle les idées qui lui sont venues à ce sujet. En la saluant, il la remercie pour sa danse
inspirée, un certain matin, à Paris…
Reproduction page 73
196.
Albert BARTHOLOMÉ
(1848-1928) peintre et sculpteur. 7 L.A.S., 1910-1912, à Mme Natalia T
rouhanowa
 ;
9 pages in-8, 3 adresses.
300/400
I
ntéressante
correspondance
au
sujet
d
un
projet
chorégraphique
de
T
rouhanowa
inspiré
du
M
onument
aux
M
orts
de
B
artholomé
au
P
ère
L
achaise
.
13 juin 1910
 : « Le Monument aux Morts appartient à la Ville de Paris, mais le modèle du
monument appartient à l’État ». C’est le sous-secrétaire d’État des Beaux-arts qui doit donner l’autorisation qu’elle demande…
14 juillet
. Trois choses le préoccupaient dans ce projet : « 1° la crainte d’une sorte de réclame pour mon œuvre 2° la difficulté d’une
reproduction peinte 3° enfin je me demandais quelle danse pourrait faire corps avec l’immobile sculpture » ; il est rassuré sur les
deux premiers points ; quant au troisième, « c’est votre talent qui évitera les écueils et triomphera des difficultés »…
30 juillet
. Il
est désolé de tous ces ennuis : « aucun projet artistique n’est facile à réaliser et la danse n’échappe pas au sort commun de tous les
arts. Je suis très touché que vous ayez voulu m’exprimer vos regrets pour ce projet abandonné »…
5 février 1911
. « Nous serions
allés vous applaudir dans
Nabuchodonosor
si je n’étais en ce moment surmené de travail » ; il préfère payer ses places « comme
un simple provincial venu du lointain Auteuil pour vous applaudir »…
2-16 avril 1912
, au sujet des concerts où il ira l’admirer…
Reproduction page 75
197.
Isaac de CAMONDO
(1851-1911) banquier et collectionneur. L.A.S., 23 février 1911, [à Mlle Natalia T
rouhanowa
] ;
2 pages obl. in-12 à son adresse
82, Avenue des Champs-Élysées
.
150/200
« À titre de sympathie, […] j’orchestrerai pour votre festival la
Mazurka
de Chopin, mais avec une grande liberté d’interprétation
(sur le texte que vous m’avez remis) et qui vous troublera peut-être. Je tiens à vous en avertir ne voulant pas m’accrocher à une
rétribution
que j’accepte à titre de fétichisme »…
198.
Ricciotto CANUDO
(1879-1923) écrivain et critique d’art. 9 L.A.S., [vers 1912], à Mlle Natalia T
rouhanowa
 ;
13 pages formats divers (3 à en-tête de la revue
Méditerranée
), enveloppe et adresse.
400/500
Vendredi
. Il ne l’oublie pas comme elle a eu tort de le penser « lorsque j’eus le plaisir, avec mon ami R
avel
, de vous “entrevoir”
dans notre loge. Je songe à votre rêve d’art musical. J’en dis un mot dans ma critique de la
Revue Indépendante
, mais je serais
heureux, pour la nouvelle édition de ma
Psychologie Musicale
– d’en parler avec vous. Le livre est en préparation », et il lui
demande rendez-vous pour parler « de votre “fière volonté de renouveau” Cela aurait un grand intérêt »… – Il la prie d’envoyer à
Méditerranée
« votre portrait pour le reproduire au cours de ma chronique »… – « Je suis content que vous soyez contente. Votre
portrait passera dans le prochain numéro de
Méditerranée
. Il est très beau, très noble ». Il veut lui parler d’un grand projet qui
l’intéressera… – Il demande de l’aide pour un ami, un « grand et malheureux artiste […] que la fortune adverse fait tant souffrir ».
Ce malheureux ami serait disposé à donner en gage à la personne qui voudrait bien l’aider dans l’horrible crise qu’il traverse, « un
ou deux des petits chefs-d’œuvre du Maître qu’il possède ». Il la supplie en outre de lui envoyer un portrait d’artiste d’elle-même
« pour illustrer
dignement
mon étude sur la
Danse
dans la grande publication dont je vous ai parlé »… Etc.