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238. [
Natalia TROUHANOWA
]. P
rogramme
 :
Concerts de Danse N. Trouhanowa
, [avril 1912] ; petit in-fol. broché et lié
par un cordon, couverture illustrée (petits accidents à la couv., mouill. sur un bord).
300/350
T
rès
beau
programme de
luxe
, imprimé par Maquet, pour les spectacles de Natalia T
rouhanowa
au Théâtre des Arts en avril
1912, avec
Istar
de Vincent d’I
ndy
,
La Tragédie de Salomé
de Florent S
chmitt
, et en première audition
La Péri
de Paul D
ukas
et
Adélaïde ou le Langage des fleurs
de Maurice R
avel
. Le programme est illustré par les décorateurs du spectacle : René P
iot
(qui a
dessiné aussi la couverture), Georges D
esvallières
, Maxime D
ethomas
et D
résa
, avec de belles planches en couleurs des décors.
Reproduction page 70
239.
Albert T’SERSTEVENS
(1885-1974) écrivain. 4 L.A.S., Paris 1919-1920, [à Mme Natalia T
rouhanowa
] ; 8 pages
in-8, 3 à ses armes.
180/200
P
iquante
correspondance
en
voisin
du
quai
B
ourbon
.
7 juin 1919
. Dans un style exquis quoiqu’un peu sec, il se plaint du
bruit occasionné par le « forum tapageur que vous faites
chaque soir
de votre beau jardin », qui dérange la quiétude du voisinage et
trouble son travail : « Je le regrette, tant pour moi qui chéris la paix et le silence, que pour vous, Madame, que je voudrais voir un
peu plus soucieuse de la quiétude d’autrui. […] Peut-être est-il très aristocratique de ne pas s’occuper de ses voisins, mais il l’est
plus encore de ne pas les importuner : c’est du moins la coutume en France, pays du savoir-vivre, de la délicatesse et des mœurs
policées »…
9 juin
. Il regrette la dureté de sa lettre, où il défendait son seul bien : la méditation. Sa longue réponse lui révèle « un
caractère si délicieux et une urbanité que j’avais méconnue. Répondre à des reproches par une invitation, cela serait paradoxal
si ce n’était de vous, si ce n’était exquis »… Il ne sait comment refuser : « Pardonnez encore au pauvre poète trop amoureux du
silence »…
11 juin
. « Vous avez beaucoup d’esprit, Madame, et vous maniez la plume mieux que vous ne le pensez. Certes, puisque
vous le voulez, ni Morgane, ni Mélusine, ni même Dame Habonde, fée blonde (pour rimer) ne m’empêcheront de vous venir voir
mercredi ». Il ne se plaindra plus : « Vous m’avez pris dans les rets dorés de votre charme, ou simplement capté, moi vieil ours, par
ce miel insidieux qui plait tant aux poètes : le sourire. Mais je crains votre rire »…
30 décembre 1920
. « Vous étiez bien belle, hier
soir […] J’ai fort admiré ce vêtement d’oiseau, tout de plumes et reflets de lune […] L’entracte surtout est prodigieux : c’est à en
devenir bolchevik tant le bourgeois est écœurant »…
240.
Maximilian VOLOCHINE
(1877-1932) poète russe. 4 LA.S., 1919-1923, à Natalia T
rouhanowa
 ; 6 pages et demie
in-8 ; en russe.
700/800
Paris 17 rue Boissonade 11 décembre 1919
. Il regrette qu’elle ne soit pas à Paris, et espère qu’elle reviendra bientôt, car grâce à
elle « toute une sphère de ma vie a complètement changé », et d’autre part il doit bientôt rentrer en Russie. « Bon gré mal gré :
La
Gazette de Moscou
qui m’entretenait a cessé d’exister. Je ne lui en veux pas, car elle m’a permis de revenir à Paris ». La vie à son
atelier est maintenant des plus animées du matin au soir : une foule de gens viennent apprendre à dessiner. Deux danseuses d’Ida
Rubinstein sont venues danser, on joue du piano, on lit des vers. Il aura bien du mal à quitter cette vie agitée. Il n’arrive pas à
trouver le temps d’écrire son article. Et il lui est même difficile de trouver une minute pour écrire une lettre. Il aimerait beaucoup
montrer à Natacha, lorsqu’elle reviendra, ses danseuses. Mais il lui demande de ne pas être trop sévères avec elles, car elles sont
débutantes, mais charmantes. Des révolutionnaires chinois fréquentent son atelier. Il n’a pas vu M
akovski
depuis quinze jours.
Sa correspondante a-t-elle reçu l’almanach
Apollon
qui contient sa traduction d’un poème d’Henri de R
égnier
 ? Il regrette que
G
oumerdink
ait si mal exploité pour elle la légende de Béatrice. Il établit une comparaison avec Maeterlinck, évoque les chrétiens
qui ont transformé Vénus en Vierge Marie, etc. Il conclut qu’hélas, il ne lui reste plus qu’à aller à Londres pour voir ses spectacles.
12 janvier 1923
. Il la prévient que doit se tenir un banquet en l’honneur de Constantin B
almont
à
La Taverne du Nègre.
Boulevard Saint-Denis
 ; il serait très heureux de l’y voir. – 2 lettres en français pour signaler une séance de cinéma chez Holstein.
Reproduction page 73