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Le tapuscrit de l’ouvrage, complet (230 pages), accompagné de la table des matières, compte 70 chapitres, classés en 9 parties
inégales :
L’Enfance 
;
Le Théâtre 
;
Portraits et images 
;
La Comédie de l’amour 
;
L’Amour, le vrai 
;
La Guerre 
;
La Révolution 
;
Le Monde
nouveau 
;
Mon pays.
Après des chapitres purement autobiographiques sur son enfance, sa vie de danseuse, ses amours, le livre fait
une large part à l’évolution politique de la Russie, à laquelle Trouhanowa est très attachée. Le récit des événements politiques, très
vivant, s’entremêle à des anecdotes plus personnelles, la plupart sous forme de dialogues retranscrits et d’impressions notées sur
le vif dans un style souvent télégraphique…
Trouhanowa a rédigé des chapitres autographes à ajouter aux 2
e
et 3
e
parties, sur sa carrière de danseuse : souvenirs sur Lucien
G
uitry
, sur Jean L
orrain
, sur le maître de ballet S
arracco
, sur S
aint
-S
aëns
, le professeur P
oirier
, sur D
iaghilew
, sur Isadora
D
uncan
, et sur la P
awlowa
… Ces chapitres sont corrigés d’une autre main (Vladimir Bienstock), qui en a recopié ensuite au net
plusieurs. Citons notamment l’hommage rendu à D
iaghilev
, après un exposé minutieux de leurs différends à propos de
Thamar
et
de
La Péri
, de la jalousie et des intrigues hostiles de la troupe des Ballets Russes à son égard : « Je suis convaincue qu’il était un élu
parmi les élus. […] Il n’était pas simplement un manager érudit, un homme habile à soutirer et dilapider des capitaux, à favoriser
des protégés, vaniteux de ses succès, ou un homme malhonnête. Diaghilew était un créateur ! Que d’étoiles créées par lui : que
de satellites mis toujours par lui, au rang d’étoile. Tel était le don surprenant de cet homme hardi et entreprenant. Semblable à
Prométhée, il osa toucher à ce feu sacré qui ne pardonne pas son approche aux profanes ! »…
La fin de l’ouvrage est marquée par l’adhésion de la danseuse à la Révolution russe et au « Monde nouveau », son admiration
pour Staline, et s’achève sur un retour amer en U.R.S.S., après 17 ans d’absence, avant de conclure : « J’ai déjà existé en dehors de
mon pays et j’existerai encore. Je penserai à ce que, là-bas, au loin, il existe un port édifié pour les déshérités auxquels il réserve
leur place au soleil, mais trop petit encore pour y laisser pénétrer tout le monde, même ceux qui y auraient droit, sinon plus, du
moins autant que les autres !... Bonjour la France !...Hardi les gars de l’U.R.S.S. ! »
O
n
joint
le
manuscrit
autographe d’une conférence sur
Le Théâtre en U.R.S.S.
, faite le 19 mars 1935 à Lyon au Cercle des
relations intellectuelles (62 pages in-4) ; le manuscrit autographe de 2 chapitres d’une traduction de mémoires : chap. 4
Les Corps
des Pages, Couronnement de Nicolas II
, et chap. 5
Chevaliers-Gardes
(1894-1899 ; 54 p.) ; sa photographie (carte postale, avec menu
autographe au verso).
Reproduction page 70