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« Il y a dans ce film une petite chanson à laquelle j’avoue ne plus avoir songé. Figure-toi qu’on a commencé de la chanter en
dehors du film et qu’elle est devenue – en trois mois – une des œuvres actuellement les plus populaires aux États-Unis. On
a déjà vendu plus de deux mille disques ». Ses droits d’auteur vont lui rapporter une grosse somme. Il doit écrire la musique
du prochain film de Viviane Romance
Ni Dieu… ni Diable
, et Nora prépare une exposition pour novembre.
1954
. Il est l’objet
d’un concours d’une émission musicale pour les enfants, à qui l’on demande d’envoyer « une lettre pour dire ce qu’ils savaient
de moi. Les meilleures réponses auront un prix ! » En mai, il rentre enchanté d’un voyage à Naples et il est nommé Président
de la SACEM « ce qui signifie une très grande responsabilité, un grand travail et beaucoup d’obligations. […] Ce titre me
donne – dans le monde artistique – une position de premier plan et je peux t’avouer que beaucoup de mes confrères ne
demanderaient qu’à prendre ma place ! »… En juin, il se rend en Norvège pour une Conférence internationale des Sociétés
d’Auteurs, et il trouve le pays magnifique, avec ses paysages de mer et montagne et ses nuits si courtes. Il donne des nouvelles
de Jean Cocteau qui « vient d’être victime d’une grave crise cardiaque. Pendant deux jours, on l’a cru perdu. Et même
aujourd’hui, il est impossible de savoir s’il parviendra à s’en sortir ». Même s’il s’en sort, il devra considérablement diminuer ses
activités ; «  si j’ajoute qu’Arthur Honegger et Darius Milhaud sont eux aussi très fortement touchés, il faut convenir que mes
plus anciens amis ne sont pas en excellente posture »…
1955-1956
. Il termine la musique d’un nouveau film,
Du Rififi chez les
Hommes
, et a été réélu président de la SACEM, ce qui l’emmènera à Hambourg pour un congrès international. Il a composé la
musique du film de Clouzot sur Picasso : « Je suis très content du résultat auprès du public. Car on avait le droit de craindre
que celui-ci soit un peu troublé par le sujet. Malgré cela – et au contraire à cause de cela – il y a (jusqu’à présent en tout cas)
beaucoup de monde ». Il s’occupe aussi de
Notre-Dame de Paris
(avec Mme Lollobrigida) et de
Till
(avec Gérard Philipe). Il a
écrit la musique de
Gervaise
qui est un triomphe et va commencer celle des
Sorcières de Salem
. Il s’inquiète des événements
politiques (crise de Suez) et redoute la pénurie d’essence. Il se réjouit de l’installation de la télévision chez sa mère…. Etc.
Reproductions page ci-contre
10.
Georges AURIC
. L.A.S., Jeudi [Paris 12 juin 1942], à sa femme Nora Auric à Antibes ; 1 page obl. in-8, adresses au
verso (carte postale).
150/200
Il est retenu à Paris pour la sonorisation du film de Jean Delannoy [
L’Éternel Retour
] : « tout le monde en parle dans
le milieu cinéma où Delannoy a maintenant une très grosse position ». Il a dîné chez Pierre Colle : « Derain, Henri, Marion,
Marcel »... Il est passé chez Misia où il a rencontré « Jean God. [Godebski] qui m’a raconté ton séjour à Fourques »…
On joint 3 L.A.S. de Nora Auric à ses beaux-parents (1951-1952), racontant le triomphe des
Fâcheux
à Enghien, s’inquiétant
de la santé de M. Auric père et donnant des nouvelles de Georges en plein travail pour ses ballets ; plus un télégramme et
deux photographies.
11.
Henry BARRAUD
(1900-1997). Manuscrit musical autographe signé,
Préludes pour Orchestre à cordes
 ;
22 pages in-fol. en cahier broché.
700/800
Ensemble de six pièces pour orchestre à cordes, dont deux sont restées inédites.
Composés de 1928 à 1935, ces six
Préludes
forment un ensemble ; après suppression de deux d’entre eux et remaniement
de l’ordre, les
Quatre Préludes pour orchestre à cordes
ont été créés le 2 mai 1938 à la Salle Gaveau par l’Orchestre de la
Société Philharmonique de Paris sous la direction de Charles Munch.
Le manuscrit, d’une petite et minutieuse écriture à l’encre noire sur papier de la Néocopie Musicale à 28 lignes, présente
les six
Préludes
, dont deux avec l’indication « à supprimer » ; outre quelques traces de grattage, une grande collette de
8mesures a été collée dans l’actuel n° 2. Le manuscrit, signé à la fin du prélude V (le VI figure sur un cahier ajouté), a servi pour
la gravure de l’œuvre, publiée chez Alphonse Leduc en 1939. Il porte en tête la dédicace : « à Charles Münch ».
L’effectif comprend : 1
ers
Violons, 2
es
Violons, Altos, Cellos, Contrebasses. L’ordre des pièces a été modifié après
suppression des Préludes II et V, comme l’indique une note au dos de la couverture. Le manuscrit comprend les six Préludes
(nous donnons entre crochets le n° définitif) : I [N° 3]
Andante
 ; II (à supprimer)
Cursif
 ; III [N° 1]
Moderato
 ; IV [N° 2] ; V (à
supprimer)
Allegro
 ; VI [N° 4]
Violento
.
Discographie : Orchestre de chambre Jean-François Paillard, dir. Jean-François Paillard (Erato).
Reproduction page 11
12.
Conrad BECK
(1901-1989). Manuscrit musical autographe signé,
Intermezzo
pour cor et piano
, 1948 ; titre et
5 pages in-fol.
200/250
Pièce pour cor et piano du compositeur suisse, « pièce de concours » écrite comme « Morceau imposé au Concours
international d’exécution musicale » de Genève en 1948, ainsi qu’il est noté sur la page de titre, qui porte également le cachet à
l’encre rouge du Concours. La pièce, pour cor en fa et piano, commence
Sostenuto
, puis
poco piu largo
, que suit un
Allegretto
,
avant un retour au
Tempo I
. Le manuscrit, très soigneusement noté à l’encre noire sur papier Hug à 16 lignes, a servi pour la
gravure de l’édition chez Heugel en 1948.