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il doit faire face à un surcroît de travail ; le 8 mai, il a terminé l’enregistrement de
Farandole
, et il achève
le Bossu
. En juillet,
Cocteau doit commencer un nouveau film,
La Belle et la Bête
, dont il doit composer la musique. Il fait également la critique
dans trois journaux :
France
, qui paraît à Londres,
Les Lettres françaises
et
Libération
, et aussi dans
Paris-Presse
que dirige
Philippe Barrès. Il fait partie du Conseil supérieur de la Radio, et participe à de nombreuses commissions officielles. Il doit
écrire la musique du prochain film de Jean Delannoy.
1945
. Malgré les problèmes de chauffage (Nora et lui vivent à Paris
dans une seule pièce), il continue à travailler. Il recommande l’émission de Roland-Manuel,
Plaisir de la Musique
, où il doit
parler et qui diffusera sa musique. Dès janvier, le travail afflue : il doit écrire la musique de deux nouveaux films : l’un sur la vie
de Villon, l’autre de Jean Delannoy. « On joue en ce moment à Paris avec beaucoup de succès trois films nouveaux dont j’ai
composé la musique :
le Bossu
,
Farandole
et
la Belle Aventure
(ce dernier avait été interdit par les Allemands). Dullin rejoue
depuis décembre
Volpone
. Je fais également la musique de
Federigo
, une pièce d’un nouvel auteur : René Laporte […] du
Songe d’une Nuit d’été
de Shakespeare qui sera monté au début d’Avril au Théâtre Antoine, et d’une nouvelle pièce de Steve
Passeur »… Il est à Londres pour des musiques de films, notamment pour
César et Cléopâtre
[de Gabriel Pascal] : « Il a coûté
des millions pour être tourné, et ce sera un des événements, je crois, de la production cinématographique. À ce sujet, j’ai
déjà été interviewé et photographié par toute la presse anglaise et américaine. Si je réussis ma musique, je suis certain que
cela sera une très grande chose pour moi au point de vue international ». La première du film doit avoir lieu au Caire et il doit
composer une
Ouverture
pour ce jour-là. Nora expose à la Galerie Charpentier. Manuel Rosenthal doit diriger
les Fâcheux
pour un concert à la radio, et Désormière dirigera un concert en hommage à Diaghilev : « On donnera
Petrouchka
,
Parade
et
Le Tricorne
et je vous signale que les petites notices lues avant chaque œuvre seront de moi »…
1946.
La Symphonie pastorale
de Jean Delannoy obtient un prix au festival de Cannes, et les propositions affluent. Il
termine la musique de
La Septième Porte
, « dans le genre conte de fées », tourné au Maroc, et il va commencer un ballet pour
la troupe des Ballets des Champs-Élysées, « les décors seront de Jean Hugo ». Il a écrit « une petite marche pour la nouvelle
pièce de Jean Cocteau :
L’Aigle à deux têtes
 » qui se joue au Théâtre Hébertot. « C’est un triomphe extraordinaire ». En
décembre, il donne des conférences et des concerts en Belgique et fait part de nouveaux projets de musiques de films pour
Torrents
[de Serge de Poligny], et
Ruy Blas
de Jean Cocteau.
1947
. Il est à Vienne en Autriche pour une conférence sur la
musique française, puis à Londres pour enregistrer la musique du film de Jean Delannoy
Les Jeux sont faits
, sur un scénario
de Sartre. Ensuite, il sera à Paris pour
Ruy Blas
de Jean Cocteau, et
L’Aigle à deux têtes
, et pour
La Fontaine de Jouvence
,
spectacle de Jean-Louis Barrault. « Je vous assure que, ces derniers jours, je me demandais si j’allais encore arriver à trouver
une note, tellement j’en ai aligné depuis toutes ces semaines »…
1948
. En mai, il leur écrit de Noizay, chez Francis Poulenc,
« en face de la Loire et d’Amboise ». Lui et Nora ne cessent de travailler, avec succès. Le 13 août, il fait le point : « Pour cette
année 1948, j’ai déjà composé la musique de
l’Aigle à deux têtes
et des
Parents terribles
de Jean Cocteau […]. En juillet, un