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109.
LITTÉRATURE OCCITANE - MANUSCRIT DU XVII
e
SIECLE
Manuscrit en français et langue d’oc, avec quelques mots en latin et en grec, sur papier, 368 ff. numérotés de 1 à 365
(avec trois bis ; numérotation moderne, un f. dérelié) suivis d’une quarantaine de ff. blancs, reliés à l’époque en un vol.
plein vélin à lacets, d’une seule main à la réserve, peut-être, du dernier feuillet, avec ratures, corrections et surcharges
mais très lisible, composé des parties suivantes :
- Traduction en vers français des satires de Juvénal, f° 1 à 287.
- Farce des ivrognes, morceau truculent où le vigneron, le gus (annoncé comme « cousin de Gusman d’Alfarache et de
Lazarilhes de Tormes ») et le maréchal s’expriment en langue d’oc, les autres personnages (dont Silène et Bacchus) en
français, f. 288 à 310.
- Divers divertissements, f° 311 à 324, commençant par « Genefve aux mariés », poème de deux pages favorable aux
protestants, suivi de « Sixains sur la perte d’un mâle pucelage », puis, en langue d’oc, de deux chants royaux (Cant
Rouyal) , d’allégories, de vers pour Madoumaisello Cecilo de Roucqueto per estreno de cap d’an, plusieurs des poèmes,
tant en français qu’en langue d’oc, étant franchement érotiques, voire salaces.
- À partir du f° 325, ce sont des divertissements, parfois libres, sur diverses métamorphoses inspirées d’Ovide, avec
encore un refrain en langue d’oc pour le corbeau et la corneille f° 364.
L’origine toulousaine du manuscrit est attestée, au f°136 v°, par une réflexion en vers sur la satire VI de Juvénal, violemment
misogyne et visant nommément les femmes de Toulouse, leur passion du jeu et leurs maladies : « Je trouve ces femmes romaines/
Au respect de nos tolosaines/ véritables femmes de bien : car la satyre ne dit rien/des cruautés, yvrogneries,/ poisons, philtres,
sorceleries,/…car nos femmes outre cela/Bien qu’elles aient ces vices là/ jouent dans un’ après disnee/tout le revenu d’une année/… Les
chaudespisses, la rougeole/les polins, chancres et vérole/ ny les autres maux de Vénus/ Ne devoient pas estre cognus… » Cette origine
toulousaine est confirmée par une note marginale au f. 312 v°, signalant que les vers sur la perte du pucelage ont été faits pour le
mariage de la fille de Soubiran de Thle (Toulouse). Le nombre de variantes et corrections, de la même main que le texte, permet de
penser qu’il s’agit non d’une copie mais d’un manuscrit original, très probablement inédit, très influencé par la littérature baroque,
et provenant peut-être (voir la lettre de Genefve aux mariés) d’un milieu protestant. Le CCFr ne donne aucune référence pour le titre
« Farce des Ivrognes ».
1 800 / 2 800€
(Voir les reproductions en page précédente)
110.
LITTÉRATURE OCCITANE
GOUDELIN Pierre (1580-1649),
Las Obros, augmentados noubélomen de forço pessos, ambé le dictiounari sur la Lengo
Moundino…
Toulouse, Le Camus, 1713.
Un vol. in-12, rel. pastiche pleine basane, tranches rouges, portrait gravé en frontispice.
Le livre, dédié à Adrien de Monluc comte de Carmain (un auteur « retrouvé » par les surréalistes), comporte non seulement de
nombreux poèmes, mais aussi un prologue pour un bal dansé par le duc de Montmorency devant Madame.
150 / 250€
111.
[LITTÉRATURE OCCITANE]
ÉCOLE TOULOUSAINE DE LA FIN DU XVII
E
OU DU XVIII
E
SIÈCLE (probablement entourage de Guillaume CAMMAS, 1688-
1777)
Portrait présumé de Pierre Goudelin
Huile sur panneau.
40,5 x 32,5 cm
(Restaurations, le panneau ayant été fendu ; l’étiquette d’identification
qui figurait sur l’ancien dos a été récupérée et refixée).
Reprise représentant l’auteur en buste, de trois quarts, avec une collerette
blanche et portant barbe et moustache, comme on le voit sur les frontispices
des éditions anciennes de ses œuvres publiées à Toulouse. Ce portrait sur bois
pourrait être l’une des deux peintures - celle signalée comme sur bois - que
Jean Penent, conservateur du musée Paul Dupuy à Toulouse, évoque sans les
avoir vues dans une note de son essai sur l’iconographie de Goudelin parue
en 1983.
2 500 / 3 500€
111