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103.
Marcel PAGNOL
(1895-1974). 2 L.A.S., à Jean-Jacques B
RICAIRE
; 1 page in-8 à son en-tête et 1 page in-4. 300/400
Didier G
REGH
, « ancien directeur du budget et fils de mon cher Fernand Gregh » téléphonera pour lui demander 2 places, ainsi
que Georges N
EVEUX
« qui n’a pas été invité »…
Cagnes 21 septembre 1967
. « La télévision de
Topaze
[dans l’émission
Au Théâtre ce
soir
le 8 avril 1967] m’a valu deux douzaines de lettres indignées ; quant à mes amis, ils m’ont injurié pour avoir toléré un pareil
massacre. Donc, plus jamais ce
Topaze
, dont les comédiens, qui étaient excellents sur la scène, ont été ridicules sur l’écran ! »…
104.
PEINTRES
. Ensemble de L.A.S. et de livres avec envois.
1.000/1.200
Jean-Michel A
TLAN
. Catalogue de l’exposition
Atlan
au Musée d’Antibes (1957), dédicacé à J.P. Crespelle par André Verdet,
et par Atlan avec un petit
DESSIN
aux feutres bleu et jaune.
Max E
RNST
. 2 livres avec envois a.s. :
Max Ernst
, textes de Joe Bousquet et Michel Tapié (René Drouin, 1950, mouill.), envoi
à Jean et Marcelle Ballart ;
Journal d’un astronaute millénaire
(Alexandre Iolas, 1969), envoi avec petit dessin : « mon cher René
l’astronaute vous salue Max ».
Alberto G
IACOMETTI
. Livre de Jacques Dupin, maquette d’Ernst Scheidegger,
Alberto Giacometti
(Maeght, 1963), avec envoi
a.s. de Giacometti à Colette Gustin en 1964.
Hans H
ARTUNG
. L.a.s. à M. Touraou, 1953.
Jean H
ÉLION
. 3 l.a.s. à André Parinaud, 1962-1977. Catalogue de son exposition chez Spencer A. Samuels à New York (1976)
avec envoi a.s. à Jacques Lassaigne. Livre de René Micha,
Jean Hélion
(Flammarion, 1979), avec envoi a.s. de Jean Hélion à Henri
Flammarion.
Charles L
APICQUE
. 3 l.a.s. à André Parinaud, 1962-1966.
105.
Roger PEYREFITTE
(1907-2000). L.A.S. (paraphe), 15 novembre 1940, à Henry de M
ONTHERLANT
; 3 pages et demie
in-4 à l’encre verte.
700/800
L
ONGUE
LETTRE
PLEINE
DE
SOUS
-
ENTENDUS
PÉDÉRASTIQUES
.
« Enfin, c’est fini ! Si cela avait continué, je serais tombé malade, oui, de digestions manquées. Torturé, comme vous, de ce
labourage d’entrailles, que nous cause la perspective de plaisirs tout faits, et qui nous sont interdits. Depuis trois jours, en effet, la
Radiodiffusion Nationale Française […] offrait à ses auditeurs, pour accompagner leur dessert – ou fantôme de dessert – de midi,
un reportage sur les dernières fêtes du Ramadan à Tunis. Jamais, je vous jure, je n’ai trouvé si maussades nos pommes rustiques,
si amer notre “café national”, qu’en entendant parler de ces montagnes de pâtisseries découlantes de miel, de ces terrasses noires
de monde, de ces rues illuminées toute la nuit (par dérogation à nos mesures de défense passive) ». Et le désir était exacerbé par
l’insistance du reporter à parler des « petites Arabes » dans l’ombre de la nuit… Bref, « vous voyez qu’on ne s’embête pas à Alet avec
un poste de radio, et qu’on risque tout autant d’y mourir de rage et de consomption. Grâce à Allah, tout cela, comme je vous disais,
a pris fin aujourd’hui, et je vous écris à la fois exaspéré et soulagé ». Quant à la capitale, « il nous faut faire notre royaume là où nous
sommes, comme je vous le disais de la chèvre, à mon arrivée ici. Kitou élance vers les Gobelins vos esprits animaux ! Et moi, qui
ai laissé, après la première rencontre, la plus délicieuse des Kitous (sachant son adresse), et à qui notre demoiselle de Beaum écrit
que, dans la pension où je l’ai inscrite pour ses cours de repêchage, elle a pêché une bonne camarade (bonne, souligné) ! Comme
notre demoiselle n’a pas les austères principes des filles de Niké, a deux fois déjà (une, je vous l’ai dite, l’autre, au cours de mon
dernier passage, et l’une et l’autre, hélas, sans lendemain), tenté de m’être “agréable” de ce côté-là, je compte donc beaucoup sur
cette 3
e
, soulignée. Et je suis ici ! Et hélas, j’y dois rester ! […] si des occasions particulières sont toujours possibles, il m’a paru
que le marché général était sérieusement restreint, Il règne là-bas une extrême méfiance des gens entre eux […] Chacun sait que le
public civil est truffé de gens de la Gestapo en civil, et, j’ai bien pu m’en rendre compte, la moindre avance (à une exception, celle
que je mentionne plus haut) est esquivée […] La jeunesse, d’ailleurs, se sent menacée, dirait-on, par la perpétuelle crainte du camp
de concentration : on va vite dans les rues, on détale dès qu’on se sent suivi, etc. […] Ayons une douce pensée pour les “bonnes
camarades”, et attendons des jours meilleurs. […] Le voisinage est assez riche pour me faire prendre patience. Comme je vous l’ai
dit, en effet, je poursuis dans la vallée mon œuvre apostolique, et je commence à grouper un certain nombre de fidèles, disons
plutôt des néophytes, noyau local de cette Sacrée Congrégation des Rites qui, à une lettre près, est notre entreprise essentielle »... Il
a célébré excellemment l’anniversaire de sa démission... Il a appris qu’André G
IDE
a séjourné dans ses parages au cours de l’été, et se
trouve à Cabris non loin de Montherlant : « Puis-je voir, dans le voisinage de l’ancien grand homme de la N.R.F. et du nouveau, un
heureux augure pour mon avenir dans ce domaine ? » Il prie Montherlant d’intervenir en sa faveur auprès de Jean V
IGNEAU
: « Un
argument à faire valoir, s’il vous paraît sortable, serait que mon ex-carrière m’a en quelque sorte à demi ruiné, mon père, presque
nonagénaire, ayant vendu, à des conditions déplorables, les biens importants que son âge, l’état de sa santé et mon éloignement
ne lui permettaient plus de gérer. Il faut bien faire flèche de tout bois – et surtout quand on n’a plus de hautes futaies ». Etc. Il
évoque enfin un projet de pèlerinage à Antibes : « Il me rappellera celui que j’accomplis, le cœur battant, au tombeau d’Hyacinthe,
à Amyclées, près de Sparte, et que j’espère, un jour, refaire avec vous. Il y a des idées, et des réalisations, qui nous font, pour un
instant magique, l’héritier unique des siècles »...