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Nous présentons ici une quarantaine de lettres écrites de la main de S.A.R.
Madame la Duchesse de Berry, à Bernardin de la Rochemacé, lequel avait
commandé une partie de l’Insurrection vendéenne de 1832 destinée à chas-
ser Louis-Philippe d’Orléans et à faire reconnaître Henri V comme roi de
France.
Cette émouvante correspondance, qui commence par une rarissime lettre
écrite à l’encre invisible, nous révèle deux aspects méconnus de la person-
nalité de Madame : d’une part, la sollicitude constante qu’elle portait aux
Vendéens qui avaient participé à l’Insurrection et dont beaucoup avaient
tout perdu dans cette aventure ; d’autre part, ses relations avec son fils, dont
on apprend ici qu’elles furent meilleures que ce qu’on prétend.
148 / Lettre autographe, signée «Marie Caroline Régente de France »,
[à Mr de La Rochemacé]. Écrite à l’encre sympathique. Le révélateur a
bruni le papier et fait apparaître l’écriture en bleu.
«
J’ai lu Monsieur avec beaucoup d’intérêt le rapport que vous m’avez fait
remettre, j’y vois que vous avez fait dans tous les mouvements de cette courte
et malheureuse campagne tout ce qu’on peut attendre d’un brave et dévoué
serviteur (...). Je vous prie de me faire connaître ceux qui se sont le plus dis-
tingués et surtout ceux qui sont blessés ou compromis (...). Je ferai pour eux
tout ce que me permet ma position. Je n’ignore pas non plus, Monsieur, les
sacrifices que vous avez fait ainsi que Mde de la Rochemacé depuis la révo-
lution pour la cause de mon fils Henri V (...).
»
Une des rarissimes lettres de Madame en tant que Régente
de France, écrite probablement sitôt après l’échec de la
campagne de 1832.
2 000 / 3 000 €
149 / Deux lettres :
• Lettre autographe signée «Marie Caroline », à Mr de La Rochemacé.
Venise, 28 septembre 1833.
«
Mr de Charette se chargeant de vous faire parvenir cette lettre, je ne veux
pas tarder d’avantage a vous remercier du zèle et du devouement que vous
n’avez cessé de montrer à la cause de mon fils. (...). J’ai pu vous envoyer
quelques faibles secours pour les Vendéens qui sont à Genève, dites leur bien
à eux comme a tous, que la mère de Henri V n’aurait qu’une obole qu’elle
le partagerait avec ses amis. Je me rends auprès de mon fils, il partage mon
admiration pour ces contrées si souvent malheureuses, mais toujours fidèles
(...).
»
• Lettre autographe signée «Marie Caroline », à Mr de La Rochemacé.
Grätz, 27 décembre 1833.
«
(...). Soyez bien persuadé (...) que je n’oublie ni vous ni aucuns de nos
braves amis de la Vendée (...).
»
600 / 800 €
150 / Billet autographe signé « Marie Caroline », à Mr de La Roche-
macé. Grätz, 11 février 1834. Cachet de cire rouge.
«
J’autorise Monsieur de Larochemacé a toucher et a distribuer tous les
fonds qui lui auraient été remis pour le soulagement des officiers vendéens
qui se trouvent en Suisse (...).
»
300 / 400 €
151 / Lettre autographe signée «Marie Caroline », à Mr de La Roche-
macé (à Lancy, près Genève). Brandeis, 21 juillet 1834. Cachet de cire
rouge.
«
(...) j’ai lu avec beaucoup d’intérêt dans votre lettre du 9 avril les details
que vous m’y donnez sur les resources que vous etes parvenu a realizer en
faveur de ceux de nos amis qui souffrent sans pouvoir rentrer dans leur pays.
(...). Vous ne pouvez douter de tout le plaisir que j’aurai a vous revoir, et qui
sera partagé par Henri (...).
»
500 / 600 €
152 / Lettre autographe signée « Marie Caroline », à MM. de La Ro-
chemacé et de Pontfarcy. Brandeis, 27 août 1834.
«
(...) L’idée d’établir une caisse permanente de secours à Genève et à Jersey
pour les Vendéens victimes de nos malheurs est trop conforme à mes propres
sentimens pour que je ne m’empresse pas d’y concourrir, si mes resources
étaient plus grandes je voudrais etre seule à secourrir de si nobles infortunes,
mais je ne suis pas riche et je ne puis que verser mon offrande entre vos mains
(...).
»
600 / 700 €
153 / Lettre autographe signée « MC », à Mr de La Rochemacé.
Brandeis, 25 novembre 1834. Cachet de cire rouge.
« J’ai recu mon cher L. M. votre lettre du 25 7bre et je y ai lu avec beaucoup
d’interet tout ce que vous me dites sur le sort des officiers et des soldats de la
division que vous avez commandée avec tant de devoument et de courrage.
Je n’ai qu’a louer le zèle que vous ne cessez de montrer pour soulager ceux
qui ont été les victimes de leur fidelité ; ils sont heureux d’avoir un chef tel
que vous, qui veille sur eux de loin comme de près. Continuez vos soins et
soyez sûr que je prends toujours une vive part à tout ce qui concerne nos
compagnons d’armes (...). »
600 / 700 €
154 / Lettre autographe signée «MC», àMr de La Rochemacé. Lindz,
22 juin 1835. Cachet de cire noire.
«
Je serai charmée mon cher Larochemacé, de vous voir mettre à exécution
l’intention que vous avez annoncée de venir me voir à Ischel (...). Voici mon
adresse : A Madame la Comtesse de Sagana, ou bien Mme Ferrari, sous le
couvert de Monsieur Sigismond Hoffner (banquier
)
, à Salzbourg.
»
300 / 400 €
155 / Lettre autographe signée « MC », [à Mr de La Rochemacé].
Brandeis, 24 février 1835.
«
(...). C’est m’obliger beaucoup que de concourir à soulager les malheu-
reuses victimes de la fidélité, aussi j’inscris et je garde les noms de toutes
les personnes que vous me designez comme ayant contribué à seconder vos
efforts. Je ne puis que deplorer avec vous la conduite de ceux qui pour tacher
d’excuser leur tiedeur et leur funeste inertie jetent un blame injuste sur la
conduitte des plus courageux de mes amis. En effaçant de mon souvenir la
faiblesse qui empêcha les premiers de repondre à mon appel, je ne saurais
Correspondance adressée par la Duchesse de Berry, Régente
de France, à Bernardin Maurice de La Rochemacé, dit Cédric
.
(1832-1850)