Page 42 - cat-vent_artemise25-1-2013

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des batteries, des disputes, à toutes minutes des malheureuses victimes qui
reviennent des tribunaux avec leur condamnation, les uns pour la mort, les
autres pour la détention. Aujourd’hui nous avons un homme condamné à
la guilotine et qui subi son sort demain à midi ; et une femme pour 8 ans
de détention. Ma chambre en renferme deux condamnés à la guilotine. Insi
voila en substance le séjour que j’habite et qui malgré sa situation ne me fait
point perdre courage (…). L’on me fait espérer que demain j’aurai mon tour.
Nous ne portons point le nom de citoyen mais celui de monsieur et madame,
jusqu’au jour où la nation nous aura jugés digne d’être au nombre de ses en-
fants. Je ne puis vous en dire plus long (…). Prenez garde en me répondant à
ce que vous m’
écrivés
puisque mes lettres sont portés à la municipalité (…).
Elle recommande de prendre un passeport si ses parents se décident à
venir à Paris, et demande de lui faire parvenir des vêtements.
J’ai bien
envie de dormir, mais bien des choses m’en empêche (…). Nous attendons
ces jours et des rebelles de la Vendée ! C’est un friand morceau (…).
241 /
Jean-Nicolas CORVISART.
1755-1821. Médecin de Napoléon.
L.A.S. à Mlle Élisa Deleval, à Commercy.
Paris 15 novembre 1815
. 3 pp.
bi-feuillet in-4, adresse au verso.
200 / 300 €
Belle lettre de courtoisie à une demoiselle.
Puisque vous êtes ma petite
servante, la belle demoiselle, moi, je serai volontiers votre vieux radoteur
(…) Vous avez beau m’avoir écrit une bonne petite lettre, cela ne suffit pas.
La ponctuation y manque à peuprès en entier, il ya plusieurs fautes d’ortho-
graphe et vous avez oubliez trois ou quatre mots ; à cela près tout est au
mieux (…). Vous me direz, mais Monsieur, toutes les femmes font des fautes
en écrivant ; il est même du bon ton qu’elles en fassent. Je vous répondrai
: taisez-vous, ma petite servante, vous êtes une sotte. Parce que toutes les
femmes font mal, il ne faut pas les imiter (…). Vous me dites qu’il n’entrera
jamais de calcul dans votre attachement pour moi : où diable avez-vous vu
que je vous disais cela ? C’est tout le contraire ; j’ai du dire qu’à votre âge les
sentimens étaient encore purs et sincères, et j’aime à croire que tels sont les
vôtres. Au surplus, soyez tranquille, cela vous passera comme à tant d’autres
; vous n’êtes encore que maligne ; vous ne tarderez pas à être grecque, il y a de
l’étoffe (…).
Cette semonce prouve que s’il ne peut plus la battre, il sait
bien la quereller ;
(…) je ne manquerai jamais d’occasion, grâce à votre
petit caractère taquin et à votre esprit léger. Je sais bien que de prétendre vous
corriger, c’est vouloir débarbouiller un Maure ; cela prouve que je commence
à radoter (…).
Joint : P.S.
Paris 23 vendémiaire IX (15 octobre 1800),
transaction pour
la pension alimentaire de son ex-femme, contresignée par Chauveau-
Lagarde (1 pp. in-4).
242 /
Jean-François COSTE.
1741-1819. Médecin militaire.
L.A.S. au prince de Neufchatel, Major-général de la Grande Ar-
mée.
Au Q.G. à Ulm, 8 mai 1806.
3 pp. bi-feuillet in-folio ; qqs
légères
rousseurs.
200 / 250 €
Lettre comme premier médecin des Armées dans laquelle il rend
compte de la réussite de ses démarches pour obtenir du vaccin à Ulm
et en envoyer au 3e Corps du maréchal Davout.
La matière, prise sur le
même sujet d’un an, au 8e jour des accidens, est assez abondante pour four-
nir à 16 inoculations. Elle arrivera intacte et en quatre parties, presqu’her-
métiquement scellée, dans de petits étuis d’ivoire, parfaitement tournés à ce
dessein. Après les premières inoculations, les autres se pratiqueront, comme
je l’ai recommandé, de bras à bras. L’instruction détaillée que demandait M.
le Mal Davout eût été superflue (…) ; mais je n’ai pas hésité d’extraire d’un
mémoire médical que j’avais demandé à l’un des médecins de l’armée qui
ont le plus d’expérience en cette matière des remarques importantes (…).
Si Votre Altesse sérénissime daigne y jetter les yeux, Elle se convaincra facile-
ment de l’avantage qu’il y aurait à les répandre parmi les officiers de Santé
de l’Armée (…).
243 /
François-Aimé DEJEAN.
1749-1824. Général, ministre de
l’administration de la Guerre.
Apostilles autographes signées sur une note adressée au ministre
de la Guerre.
Paris, 3-7 avril 1807.
3 pp. bi-feuillet in-folio.
150 / 180 €
3 renvois successifs d’une note adressée au ministre de la Guerre,
concernant le traitement et la position du général Léopold Berthier ; le
chef de bureau du ministère demande s’il doit être traité sur le pied de
guerre ou de manière ordinaire selon son grade, sans frais de représen-
tation et de bureau, ce à quoi Dejean répond qu’on ne peut répondre à
la question,
est-ce sur le pied de guerre ? est-ce sur le pied de paix (…). Il
importe que la mesure soit commune, il n’ya pas de raison ni de motif pour
que cela soit autrement (…).
Il ajoute de manière sévère :
Si l’erreur a été
commise, l’inspecteur qui a autorisé le payement excédentaire est respon-
sable. Les bureaux doivent être plus précis (…). Je n’ai pas de tems à perdre
en lectures oiseuses et en répliques (…).
244 /
Géraud-Christophe-Michel DUROC.
1772-1813. Duc de
Frioul, Grand-Maréchal du Palais, mort à Bautzen.
L.A.S. au citoyen Yvan,
chirurgien du 1
er
Consul.
S.l.n.d.
1 pp. bi-feuil-
let in-4, adresse au verso.
100 / 150 €
Je vais de mieux en mieux (…) mais votre emplâtre du quatre fondant
m’empoisonne et je crois qu’avant de partir, vous m’avez fais une opération
de barbier pour que je me rappelle de vous. Aussi, cela me fait endiabler du
matin au soir et au matin (…).
245 /
[ECOLE IMPERIALE]. Bernard-Germain de Lacépède.
1756-1825. Grand Chancelier de la Légion d’Honneur.
L.S. àM. Charlot,
colonel de la 34
e
Légion de Gendarmerie Impériale.
Paris, 13 juin 1812.
1 pp. ½ in-folio, en-tête du Grand-Chancelier de la
Légion d’Honneur ; légère brunissure.
200 / 250 €
Relative à la scolarité de la fille du colonel ;
(…) Le 7 avril dernier,
j’avais prié Mad. Campan surintendante de la Maison impériale d’Ecouen
de remettre Mlle Charlot à Mad. D’Aubignose lorsqu’elle se présenterait à
la Maison Impériale ; mais d’après ce que renferme la lettre que vous venez
de m’écrire, Mlle Charlot pourra rester dans la Maison Impériale jusqu’au
départ pour Hambourg. Au reste Mlle Charlot laissera beaucoup de regret
(…).
Joint :
« Carte de Contentement » pour une demoiselle de la Légion
d’Honneur (carton gravé) ; Prospectus de rentrée des classe du Lycée
de Versailles en 1807, et de la Maison d’éducation rue de Clichy sous la
Direction de M. Bintot, professeur du Lycée Bonaparte ; 4 quittances
de scolarité pour le Lycée Impériale puis Royale pour l’élève Eblé en
1813, 14, 15 et 17 (avec en-tête à l’aigle impériale).
246 /
Joseph FOUCHE.
1759-1820. Ministre de la Police, duc
d’Otrante. &
André-Joseph ABRIAL.
1750-1828. Ministre de la Jus-
tice.
P.S.
Paris, 4-10 thermidor an 10 (23-29 juillet 1802).
2 pp. bi-feuil-
let in-folio en partie imprimée, en-tête du Ministère de la Police avec
vignette, cachet du ministre de la Justice.
200 / 300 €
Certificat d’Amnistie pour le nommé Philippe Odoard du Hazé, signé
par Fouché ministre de la Police, contresigné et délivré par Abrial, mi-