Page 50 - cat-vent_auction-art26-03-2013-cat

Version HTML de base

48
153
VOLTAIRE.
Œuvres complètes. [Kehl],
de l’Imprimerie de la Société Littéraire-Typographique, 1785-1789
. 70 volumes
in-8, maroquin rouge à long grain, guirlande dorée autour des plats, dos lisse orné, fers antiquisants dorés, petite pièce de
tomaison verte, roulette sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées (
Reliure de l’époque
).
25 000 / 30 000
Cohen, 1042-1047.
É
dition
monumentale
des
Œ
uvres
de
V
oltaire
,
la
plus
belle
jamais
donnée
. E
lle
comprend
,
en
édition
originale
,
la
précieuse
correspondance
de
l
auteur
,
contenue
dans
18
volumes
. Ceux-ci renferment les 3329 lettres du philosophe lui-même, ainsi
que les 1162 lettres échangées avec le roi de Prusse Frédéric II, la grande Catherine II de Russie, Jean le Rond d’Alembert,
collaborateur de l’
Encyclopédie
, et un petit nombre d’autres personnalités.
Magnifique édition, dont le projet fut conçu par Voltaire et l’éditeur parisien Panckoucke, mais dont les droits et les
matériaux pour son exécution furent cédés à Beaumarchais, désireux de déguiser l’origine d’une fortune qu’il avait amassée
grâce à l’envoi de fournitures aux insurgés américains lors de la Guerre d’Indépendance. Toutefois, en dépit d’une situation
confortable, ce dernier chercha un appui financier auprès de la cour impériale russe par voie de souscription de nombreux
exemplaires.
Pour l’impression de ce monument digne de Voltaire, Beaumarchais acheta les caractères d’imprimerie de la veuve du
grand typographe anglais J. Baskerville, ainsi que trois papeteries dans les Vosges, où il fabriqua lui-même un papier de
grande qualité, suivant les procédés d’élaboration des artisans hollandais. Par la suite, il s’adjoignit la collaboration de
Condorcet, chargé d’annoter l’édition, et de Decroix, avec qui Panckoucke avait fait le pèlerinage de Ferney en septembre
1777, désigné pour revoir et corriger les épreuves.
Ainsi équipé et épaulé, Beaumarchais installa sa société littéraire et typographique près de Strasbourg, dans la forteresse
de Kehl, sur le territoire du margrave de Bade, à l’abri de la censure royale française et de la « douane des pensées des
Lumières ».