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[ENQUÊTES OUVRIÈRES].
Ensemble de 4 ouvrages.
- CORBON (Anthime).
Le Secret du peuple de Paris.
Paris, Pagnerre,
1863. In-8, demi-basane de l’époque, dos lisse orné.
Édition originale de ce “chef-d’œuvre de compréhension de ce qu’était
la classe ouvrière de Paris au XIX
e
siècle” (
Dictionnaire biographique
du mouvement ouvrier français,
V, 170). Corbon fut, avec Buchez, un
des fondateurs du journal
l’Atelier
et vice-président de l’Assemblée
constituante de 1848. Rousseurs.
- CUSENIER (Marcel).
Les Domestiques en France.
Préface de Louis
Puech. Paris, Arthur Rousseau, 1912. In-8, demi-maroquin rouge,
dos à nerfs, tête dorée.
- DU CELLIER (M. F.).
Histoire des classes laborieuses en France
depuis la conquête de la Gaule par Jules César, jusqu’à nos jours.
Nouvelle édition. Paris, Didier, 1866. In-8, percaline de l’époque.
Reliure de prix de la ville de Paris. Mors fendus. Rousseurs.
- ROBERTS (Henry).
Des habitations des classes ouvrières.
Traduit
et publié par ordre du président de la République. Paris, Gide et
J. Baudry, 1850. In-4, demi-chagrin moderne, dos à nerfs.
L’auteur, anglais, était architecte honoraire de la Société d’amélioration
du sort des classes ouvrières. On joint une lettre manuscrite du
traducteur à Léon de Chazelles alors député.
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Alphonse ESQUIROS (1812-1876)
Ecrivain et homme politique, élu député à plusieurs reprises, Alphonse
Esquiros était lié avec Lamennais. Son
Évangile du peuple
considère
Jésus comme un précurseur des réformes sociales.
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ESQUIROS (Alphonse).
Les Vierges folles.
Avec :
-
Les Vierges sages
-
Les Vierges martyres
. Seconde édition.
Paris, Delavigne, 1842.
3 volumes in-16, demi-percaline, couvertures conservées au premier
et au troisième volume
(reliure de la fin du XIX
e
siècle)
.
Édition originale des
Vierges martyres
(Carteret I, p. 253) et collection
complète des trois volumes de la série des
Vierges.
Poète romantique gagné aux idées socialistes, Alphonse Esquiros
(1812-1876) prône l’utopie humanitaire. Sa trilogie milite pour
l’émancipation de la femme, liant étroitement sa libération à celle du
prolétariat. Exilé sous l’Empire il devint sénateur de l’extrême-gauche
sous la troisième République.
On joint, du même auteur :
-
La Vie future au point de vue socialiste.
Paris, Bry, 1850. In-8, broché.
Édition originale.
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Un évangile révolutionnaire interdit
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ESQUIROS (Alphonse).
L’Évangile du Peuple.
Paris, 1840.
In-12, broché.
Édition originale condamnée à la destruction par arrêt de la cour
d’assises le 30 janvier 1841 “comme contenant des outrages à la
morale publique et religieuse ainsi qu’aux bonnes mœurs”. Elle valut
à l’auteur 500 francs d’amende et un emprisonnement de huit mois.
Esquiros y soutient que Jésus fut le premier républicain ayant prêché
la liberté, l’égalité et la fraternité. “C’est lui, je vous le dis en vérité,
qui est le libérateur et le révolutionnaire”.
Exemplaire défraîchi. Dos brisé, rousseurs. Mention fictive de
seconde édition sur la couverture.
On joint :
L’Évangile du Peuple.
Paris, J. Bry aîné, sans date [1851]. In-4,
cartonnage moderne à la Bradel.
Édition populaire illustrée, imprimée sur deux colonnes pour la
collection “les Veillées littéraires illustrées”. La figure sur la première
page présente la Cène : le Christ est entouré d’hommes politiques et
de philosophes en habits du XIX
e
siècle.
Une pièce à conviction.
Cette seconde édition connut le même sort que celle de 1840 : elle
fut à nouveau saisie et condamnée par arrêt de la cour d’assises, en
date du 18 septembre 1851 (Drujon,
Catalogue des ouvrages poursuivis,
supprimés ou condamnés,
1879, p. 155).
Exemplaire enrichi d’une feuille de notes manuscrites (2 pages
in-4), qui renferme le plan de la réquisition du procureur
lors du procès d’Esquiros du 18 septembre 1851. (Cour d’assises
de la Seine, sous la présidence de Poinsot).
Le scripteur rappelle les condamnations antérieures de
L’Évangile
du Peuple
et du
Banquet des égaux.
Mention de François Hippolyte
dit Gabriel Nicolas, âgé de 36 ans, librairie passage du Saumon 2,
chez qui ont été saisis les deux livres interdits d’Esquiros. La loi n’a
pas été respectée. Puis le procureur propose d’analyser l’ouvrage :
“Citer quelques passages”, note-t-il, mentionnant la première et la
dernière phrase des passages à reprendre. Il établit son argumentaire :
“Chercher jusque dans la morale de l’Evangile des armes ou des
prétextes pour les plus mauvaises doctrines de la démagogie” ;
“Lithographie représentant l’image du Christ à côté de la hideuse
figure de Robespierre!” ; “L’Évangile du peuple appartient à cette
détestable école”, etc.
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