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Une source de Zola
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[POULOT (Denis)]. Question sociale.
Le Sublime
ou le
Travailleur comme il est en 1870, et ce qu’il peut être.
Paris, Lacroix,
Verboeckhoven et Cie, 1870
.
In-8, demi-basane bleu nuit, dos lisse orné
(reliure de l’ époque).
Édition originale.
“Etude d’un manufacturier parisien, ancien ouvrier, sur l’ouvrier
gouapeur et ivrogne qu’il nomme le
Sublime
” (Yve-Plessis,
Bibliographie raisonnée de l’argot,
nº 226).
Ce témoignage sur le milieu des mécaniciens, à la veille de la
Commune, a été utilisé par Émile Zola pour écrire
L’Assommoir.
Lorsque le roman parut, l’écrivain fut accusé de plagiat. Il reconnut
ses emprunts dans une lettre : “II est très vrai que j’ai pris dans le
Sublime
quelques renseignements. Mais vous oubliez de dire que le
Sublime
n’est pas une oeuvre d’imagination, un roman : c’est un livre
de documents dont l’auteur cite des mots entendus et des faits vrais.
Lui emprunter quelque chose, c’est l’emprunter à la réalité. (…) Les
livres sur les ouvriers sont rares. Celui de M. Denis Poulot est un des
plus intéressants que je me sois procurés.”
(Voir Pierre Cogny,
Zola et “Le Sublime” de Denis Poulot
, in
Cahiers de
l’Association internationale des études françaises
, 1972, n° 24. pp. 113-
129.- Quillec, nº 3719 : “Son ouvrage est sérieux et bien documenté,
même si une curieuses classification des ouvriers parisiens d’après leur
degré d’alcoolisme lui a un peu nui”).
Ex-dono autographe signé. Coiffe supérieure usagée.
On joint :
- VOISIN (L. T.).
Bien-être général pour toutes les classes de la société.
Projet d’ordre pour assurer une existence honnête pour tous et par
tous. Paris, chez l’auteur, 1849. In-12, broché, couverture muette.
Frontispice dépliant.
La page de titre porte en tête : “Si on adoptait ce qu’il y a dans cette
brochure, nous n’aurions plus jamais de révolutions ni de mendicité
possible.” 3 planches repliées, dont le frontispice.
- FRACHEBOUD (C. A.).
Extinction immédiate du paupérisme par
la suppression des chômages.
Paris, Imprimerie centrale des chemins de
fer, 1863. In-12, broché.
L’adresse au lecteur est du genre comminatoire : “Veux-tu le style ?
Passe ! Cherches-tu l’idée ? Lis !”
400 / 600
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[PRISON].
Ensemble de pièces sur l’Hôtel des Haricots, prison
de la Garde Nationale,
rue de la Gare.
1837-1864.
Intéressant dossier comprenant :
- Lettre autographe signée de Théodore Muret, homme de lettres,
datée du 7 mai 1841, expédiée de la prison. Il s’excuse auprès de sa
correspondante de ne pouvoir se rendre à la soirée prévue : “Hélas,
la liberté et l’ordre public n’ont pas voulu m’accorder ce bonheur-là.
Ces deux divinités de 1830, personnifiées sous une forme qui n’avait
rien de céleste, je vous assure, sont venues mercredi matin me faire
une visite dont vous devinez le résultat. (…). Jusqu’à demain me voilà
séquestré du monde : je perds jusqu’à mon nom ; je ne m’appelle plus
que le numéro 14, comme la cellule que j’habite. Cette cellule est
la chambre des peintres. Decamps, Deveria, et bien d’autres encore,
l’ont tapissée de fantaisies gracieuses ou bouffonnes : ma seule société
(…)”.
- Quatre actes d’écrou découpés d’un registre, documents imprimés
remplis à la main, recto et verso, concernant le peintre Ernest Cicéri,
l’artiste Alerme, les écrivains Théodore Muret et Frédéric Soulié, le
marchand de bois et charbon Louis Courtiol, etc. Les peines vont de
douze à quarante-huit heures.
- Une eau-forte reproduisant certaines des peintures faites sur les
murs de la prison (dont une par Ernest Cicéri).
- Une lithographie de Bouchot intitulée
L’Hôtel au-z-haricots
(de la
série des
Tribulations de la Garde nationale,
nº 4)
- Un en-tête lithographié de la Garde Nationale.
- Une lettre de Lemire aîné, datée du 8 décembre 1809.
- Une circulaire de la maison Cottiau annonçant la confection de
nouvelles plaques de Schako.
De la collection de
Georges Cogniot.
200 / 300
Pierre Joseph PROUDHON (1809-1865)
215
[PROUDHON (P. J.)].
Le Peuple, journal de la République
Démocratique et Sociale.
Numéro spécimen (septembre 1848),
puis, du numéro 2 au numéro 5 (hebdomadaire de 8 pp.), puis
devient quotidien, du numéro 6 (23 novembre 1848) au numéro 206
et dernier (13 juin 1849).
Paris, Imprimerie Boulé, 1848-1849.
206 numéros et 31 suppléments in-folio, de 4 pp. sur 4 colonnes ,
reliés en deux volumes demi-chagrin rouge moderne.
Rare collection complète du deuxième journal de Proudhon.
Le Peuple
fait suite au
Représentant du peuple
(février-août 1848).
Le plus important et le plus riche parmi les journaux
socialistes de la deuxième République.
Il est rédigé avec la collaboration de Darimon, Langlois, Fauvety,
Duchêne, Chevé, etc.. On y trouve des textes de Louis Ménard
(
Prologue d’une Révolution
), de Pauline Roland, Thoré, Blanqui,
Raspail, George Sand, de Bonnard, J. Benoit, P. Joigneaux, etc..
Quelques rousseurs.
2 000 / 3 000