Page 74 - CATAL-LIVRES-211112-V1.indd

Version HTML de base

73
Henri de SAINT-SIMON (1760-1825)
“Henri de Saint-Simon dut sa renommée à son analyse incisive de la société industrielle naissante et à son ardeur à réclamer que les “industrialistes”
(par quoi il entendait tous les travailleurs utiles) s’emparent du pouvoir, au besoin par la force. La société serait donc organisée de manière
méritocratique à travers des institutions industrielles ; le pouvoir scientifique y remplacerait les formes plus anciennes d’autorité spirituelle et
militaire, tandis que le “système industriel”, infiniment plus productif et efficace, supplanterait les formes antérieures de “système parlementaire”.
(…) D’une importance considérable du début des années 1830 jusqu’à la fin du siècle, le saint-simonisme contribua à populariser les notions
de malaise culturel aussi bien qu’industriel, auquel pouvait se substituer un nouveau système d’organisation familiale, sociale, industrielle et
politique” (BNF,
Utopie,
p. 217).
227
SAINT-SIMON.
L’Industrie,
ou Discussions politiques, morales et philosophiques. Dans l’intérêt de tous les hommes livrés à des travaux utiles
et indépendans.
Paris, Bureau de l’administration,
[puis
Delaunay
et
Verdière
]
, 1817-1818
.
5 parties reliées en 2 volumes in-8, veau havane, dos à nerfs ornés or et à froid, pièces de titre et de tomaison de maroquin noir, filets dorés et
roulette à froid encadrant les plats avec, sur le premier, en lettres dorées : “Henri Fournel, mars 1833”, tranches marbrées
(reliure de l’ époque).
Édition originale rare.
La collation paraît conforme à celle donnée par Mazzone, pp. 20 à 24. Le tome 3 ne semble avoir paru que sous forme de quatre cahiers de 10 à
40 pp.
“En 1816, Saint-Simon, alors âgé de cinquante-six ans, lance une souscription pour financer la publication par livraisons de
L’Industrie.
Un
polytechnicien de dix-neuf ans, Auguste Comte, va remplacer auprès de lui Augustin Thierry en qualité de secrétaire. C’est le début d’une
collaboration intellectuelle entre deux grands esprits. (…)
Le volume III de
L’Industrie,
paru en septembre 1817, porte les traces de la main de Comte : y est soulignée, entre autres, la nécessité d’établir “une
morale terrestre et positive”. Devant les protestations des souscripteurs, qui appartiennent pour la plupart à l’opposition libérale, Saint-Simon
retourne dès le volume suivant à des doctrines plus convenables. Il fait état d’initiatives prises par son “élève” pour expliquer cette dérive” (Juliette
Grange in
Le siècle des saint-simoniens,
BnF, 2006, p. 33.-
Catalogue of the Kress Library,
B. 7038 : pour le tome I seulement).
Précieux exemplaire d’Henri Fournel, saint-simonien de la première heure, portant son nom en lettres dorées sur les plats, avec la date de
mars 1833. Traces d’humidité sur la reliure.
2 000 / 2 500
227