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sur la régence de France, avec une personne considérable, et considérée », et comme il met du prix à suivre son opi-
nion, il lui communique « les motifs qui avoit fixé mon sentiment sur le titre dont Monsieur s’est investy », pour
en faire l’usage qu’il voudra. « J’espere que les injustices multipliées, comme les atrocités qui se commettent qui ont
devellopé la noblesse, et la génerosité de la nation angloise envers les françois fideles à leurs devoirs seront partagés
par son gouvernement. Nous devons etre jaloux de meriter l’estime et l’approbation d’une nation contre laquelle
nous avons sans cesse combattu sans avoir cessé de lui rendre la justice qui lui appartient. Elle doit avoir une grande
influence dans les dispositions qui termineront la guerre, ainsi que dans les dispositions qui la precéderont […], il
ne sera pas difficile de lui persuader que nous aurons toute confiance à elle. Mais cest à la puissance qui a les forces
dans ses mains à s’ouvrir, et à faire connoitre ses moyens et ses intentions »… Il évoque « la deffense que vous avés
préparée » [
Plaidoyer pour Louis XVI
, 1793], éloquente pour dénoncer l’injustice, « mais rien n’auroit pu empecher
la consommation du crime abominable qu’on méditoit »… Il joint le
MANUSCRIT
d’une «
Notte, sur les motifs qui
ont dû déterminer Monsieur, à s’investir de la Régence
», faisant valoir que sans régence, la dynastie mourait, et que
pour constater avec force « l’existence politique de son neveu » Louis XVII, Monsieur [L
OUIS
XVIII] devait se don-
ner le titre de régent…
Wolfenbüttel avril 1797
, à propos de la
Défense des émigrés français, adressée au peuple français
de Lally-Tolendal
.
Dans les ouvrages anciens et modernes, « je n’ai lu aucun plaidoyer qui presentat plus de force, de logique et d’es-
prit que celui que vous venes d’ecrire pour la cause des émigrés. En me concentrant dans leurs interets privé et pre-
sent je n’aurois que de la reconnaissance et de l’admiration à offrir à vos talents et aux sentiments d’humanité à leur
plus grande élévation. Mais il faut vous le dire, cet ouvrage laisse un grand regret, celui que les circonstances vous
ayent engagé […] à changer la marche que vous aves projetté de suivre. L’epoque si rapprochée sans doute d’une
paix g
ale
eut été plus convenable à choisir. Il resulte de cette anticipation, un prejugement, sur la grande question
qui interesse l’Europe, dont la solution n’est point encore resolüe, par lui vous aves séparé l’interest de l’emigration
de celui de la monarchie par lui vous aves paru adopter si ce n’est préférer un genre de gouvernement qui aux lu-
mieres de votre raison, ne scauroit présenter, ni sureté ni tranquillité. […] adopter prématurément des bases, dont
le dévelopement est d’un genre à devoir servir à la subversion de tous les gouvernements, c’est appuyer de toute la
force de votre éloquence les germes dangereux qui ébranlent toute Europe »…
O
N JOINT
3 minutes autographes de lettres de L
ALLY
-T
OLENDAL
au maréchal de Castries, 1795-1797, plus le ma-
nuscrit autographe d’un «
Projet de manifeste
» envoyé au maréchal le 21 juin 1795 à Vérone (8 p. in-fol.),
PROJET
DE MANIFESTE DE
L
OUIS
XVIII
APRÈS LA MORT DE
L
OUIS
XVII : « Louis XVII n’est plus ; et dans le même moment
où il a cessé d’exister, nous nous sommes trouvés investis de son héritage » ; il appelle le peuple français à se réunir
autour de son Roi pour établir « le nouveau pacte nécessaire entre la Nation et son chef »...
.
CAYENNE
.
André-Aimé PARISET
(1795-1872) administrateur colonial. 2
MANUSCRITS
signés et 3 L.A.S.,
Cayenne 1828-1829, au marquis de L
ALLY
-T
OLENDAL
; 52 pages in-fol. ou in-4, une adresse (qqs mouill.).
 ⁄ .
I
NTÉRESSANT DOSSIER DU COMMISSAIRE CONTRÔLEUR ET FUTUR GOUVERNEUR DE LA
G
UYANE FRANÇAISE
.
20 août 1828
. Long plaidoyer pour l’émancipation des hommes de couleur dans les colonies : la « classe inter-
médiaire » proposée par les législateurs froisserait l’homme de couleur libre et en ferait un ennemi. Des particulari-
tés démographiques ont permis à Cayenne les rapprochements entre les races, et promettent « un nouvel ordre des
choses auquel tient dans l’avenir le salut de la colonie »… (Copie jointe d’une lettre d’Hyde de Neuville).
Cayenne
12 septembre 1828
. Manuscrit d’une proposition de prononcer pour Cayenne « l’émancipation civile & politique
de la classe de couleur (quand je propose tous les droits j’entends parler des libres de naissance seulement) afin de
la relever à ses propres yeux et de l’attacher davantage à la France & à la colonie »…
1
er
mai 1829
.
Projet pour la for-
mation à la Guiane française de grands établissemens de culture au moyen d’associations de familles libres
. Exposé d’une
alternative à la concentration actuelle de la culture profitable dans de grands domaines, à l’exclusion d’individus li-
bres et d’immigrés. Pariset donne l’exemple d’une sucrerie, passant en revue les besoins en main-d’œuvre, adminis-
tration, police, investissement, frais d’outillage et de bouche, traitement du directeur, écoles, etc. ; il envisage la
construction d’une grande ville, la transmission de la fortune créée par le travail, des travaux de desséchement et de
défrichement en avançant vers les plateaux de l’intérieur, la possibilité d’y attirer des immigrés blancs…
19 mai 1829
.
Lettre d’envoi du
Projet
, avec proposition de nommer la grande ville
Erin
, et de consacrer les deux premières com-
munes avoisinantes à la mémoire de « ce noble pair, fidèle à son roi comme ses ayeux, qui premier citoyen sous Louis
XVI venait se réunir, sans croire déroger, à la représentation nationale » et « gentilhomme Irlandais réfugié », etc.
(long commentaire critique en marge de Lally-Tolendal sur son retour en France sous le Consulat, et son entrevue
avec Louis XVIII à Gand).
19 juin 1829
. Les dernières mutations administratives en Martinique et en Guyane lui
font espérer le poste d’inspecteur (autrefois « contrôleur »)… O
N JOINT
une L.A.S. de L
ETOURNEUR
, à propos de
deux barriques de café envoyées à Lally par son beau-frère Pariset.