Page 100 - cat-vent_drouot18-12-2012

Version HTML de base


pendant je suis charmée qu’il ait tracé en vers si touchans l’histoire bien fidèle de mes infortunés maîtres, rien n’est
plus exact que ce qu’il dit et jamais sujet tragique n’a pu être plus déchirant ». Il commet cependant une erreur « en
donnant l’épithète de
coupable
à la ville de Versailles relativement aux massacres des prisonniers d’Orléans ». Elle
évoque ses souvenirs personnels du 10 septembre 1792 à Versailles : elle affirme « que la garde nationalle étoit sor-
tie de la ville et attendoit les prisonniers à la Messagerie pour y protéger leur installation, que le massacre a été com-
mis par une horde de jeunes paysans sauvages que la levée en masse réunissoit à Versailles en ce moment, qu’il a été
ordonné par des monstres venus de Paris, qu’une de mes sœurs a été condamnée par le peuple à se montrer à un
balcon de son appartement au dessus de la scène de sang qui se passa sous yeux ». Elle a vu le maire R
ICHAUD
« s’élancer sur la charette couvrir de son corps l’infortuné Duc de B
RISSAC
résister longtemps aux coups et à la vio-
lence qui lui étoit faite avant d’abandonner cette intéressante victime »… Elle ajoute que, le lendemain, « quelques
uns des monstres […] vinrent changer le nom de la rue de l’orangerie pour y placer celui de la rue de la
Vengeance
que le maire fit effacer dans la journée »… Voilà pourquoi elle se fait le défenseur de cette ville. Puis elle donne des
nouvelles de sa maison d’éducation, notamment de la visite d’Eliza Monroe, venue revoir sa pension alors que son
père James M
ONROE
est « venu à Paris chargé d’une mission particulière des Etats unis d’Amérique », du mariage
de Constance Dubayet avec le général Charpentier, etc. Elle termine par un reproche : « Écrivez donc mieux Eliza.
En vérité vous n’êtes pas lisible »…
.
Jeanne Louise Genet, Madame CAMPAN
(1752-1822). 2 L.A.S., 1818-1821, au marquis de
L
ALLY
-T
OLENDAL
; 2 et 1 pages in-4.
 ⁄ 
26 décembre 1818
. Elle souhaitait faire un détour par Paris en allant à Mantes « pour vous voir
au moins une fois
l’an
et pour présenter mon tendre et reconnaissant respect à l’Excellente Princesse », mais elle a un « gros rhume »
et s’est blessée à la jambe en montant dans un fiacre ; elle en est désolée. « Puisse cette année Monsieur être
entièrement conforme à tous vos vœux, ceux que je forme pour la prospérité de ma chère patrie s’y trouvent
compris »…
Mantes 9 janvier 1821
. Elle lui souhaite du « succès dans vos travaux d’homme d’Etat et de Philanthrope - gloire
et honneur ne sont point à vous souhaiter – L’un et l’autre sont votre légitime possession »…
.
Giovanni Battista CAPRARA
(1733-1810) cardinal italien, légat auprès du gouvernement français ; il
conclut avec le Premier Consul le Concordat. 4 L.S., Paris 1804-1805, au comte Trophime-Gérard de
L
ALLY
-T
OLENDAL
, avec
MINUTE
de 2 lettres de L
ALLY
-T
OLENDAL
à Caprara ; 4 pages et demie in-4,
une adresse avec cachet cire rouge aux armes, et cahier de 8 pages grand in-fol.
 ⁄ 
Septembre 1804
. Lally intervient en faveur de R
ICASOLI
, l’instituteur employé par sa cousine, Mme de L
A
T
OUR
DU
P
IN
, née Henriette D
ILLON
: il a confié à Lally, qui relate longuement son histoire, qu’il est prêtre, et religieux
dans l’ordre des Serviteurs de Marie ; professeur au collège épiscopal d’Arezzo, il fut réquisitionné par les Français
lors de l’occupation de la Toscane ; à leur départ, il fut arrêté et persécuté par le pouvoir politique puis par le
« Fanatisme monacal […], suspendu même de ses fonctions sacerdotales » ; l’infortuné chercha en vain à obtenir sa
sécularisation, mais sa requête fut plusieurs fois refusée…
28 septembre 1804
. Caprara promet de faire tout ce qui
dépendra de lui pour être utile au religieux Rigasoli, « et pour mettre en repos sa conscience » ; il sollicitera
l’indulgence du Pape, et lui envoie un bref « qui lui offre les moyens d’obtenir l’absolution des censures et de se
mettre en règle »…
13 octobre 1804
. Dès qu’il aura la réponse définitive de Rome, le cardinal l’en instruira…
26 décembre 1804
. « Les vœux de M. Rigasoli sont accomplis. Sa S
teté
a bien voulu lui accorder définitivement ce
que je n’avais pu faire que provisoirement ; et d’après son autorisation j’ai donné un nouveau décret »…
23 février
1805
. « J’ai déposé aux pieds du Souverain Pontife l’hommage respectueux que vous lui avez adressé […] Sa
Sainteté l’a accueillie avec bonté et avec distinction »…
O
N JOINT
une L.A.S. du cardinal C
ONSALVI
, 15 août.
.
Charles-Eugène-Gabriel de La Croix, marquis de CASTRIES
(1727-1801) maréchal de France,
ministre de la Marine. L.A. et L.A.S., et une pièce jointe, 1793-1797, au comte de L
ALLY
-T
OLENDAL
;
3 pages et demie in-4, une adresse avec cachet cire noire aux armes, et 4 pages in-4.
 ⁄ 
I
NTÉRESSANTE CORRESPONDANCE D
ÉMIGRATION
.
Nimègue 2 mars 1793
. Il promet de taire les confidences du marquis au sujet d’une « conversation particulière […]