Page 108 - cat-vent_drouot18-12-2012

Version HTML de base


.
Élie, duc DECAZES
(1780-1860) ministre et homme politique. 27 L.A.S., 1817-1822, au marquis de
L
ALLY
-T
OLENDAL
(avec 3 minutes de ce dernier) ; 53 pages in-4 ou in-8, quelques adresses avec cachets aux
armes (qqs lignes déécoupées à la fin d’une lettre).
. ⁄ .
B
ELLE CORRESPONDANCE AMICALE ET POLITIQUE
«
AU MEILLEUR DES HOMMES
,
DES AMIS
,
DES FRANÇAIS ET DES
ROYALISTES
».
20 février 1817
, au sujet d’un sous-préfet auquel on a « reproché de n’avoir pas déployé assez de fermeté »…
31
[décembre 1818]
. Réponse à la proposition de Lally (minute jointe) que la Chambre des Pairs supplie le Roi d’ac-
corder une récompense héréditaire, « honorifique et utile », au duc de R
ICHELIEU
, « premier auteur, après le Roi, de
la libération du sol français »… Decazes trouve que « le mot utile est facheux », et recommande de remplacer cette
proposition par celle déposée à la Chambre des Députés par Benjamin Delessert… – Lally réplique (minute jointe) :
« pourquoi donc le mot
utile
est-il facheux, quand c’est un hommage de plus au
désintéressement
, au dévouement,
quand précisément on ne se souvient de la fortune de M
r
de Richelieu que parce qu’il l’oublie toujours lui-même ?
[…] Racheter Richelieu faire reconstruire Richelieu y joindre des domaines [...] voilà qui serait royal, national aussi
beau et aussi grand que les services rendus »…
17 octobre
1819
, Decazes pense que M. de B
ONNECHOSE
« n’est pas
capable d’être un bon Préfet », mais il promet de plaider la cause de Mme d’A
RBLAY
auprès du Roi…
1
er
novembre
,
pour remettre l’honneur que le duc d’O
RLÉANS
veut bien lui faire : dimanche, il a le cardinal de Périgord et 32
évêques…
21 novembre
: « Je vous laisse le plaisir d’annoncer au D. de B
ASSANO
[Hugues M
ARET
] que le Roi auto-
rise sa rentrée »…
7 février
1820
. Bonnes nouvelles de Madrid, « & du 27 de Cadix qui n’étoit pas au pouvoir des
rebelles. Ceux-ci désertoient & alloient être attaqués par le g
al
Freire »…
14 février
,
ASSASSINAT DU DUC DE
B
ERRY
:
« vous savez quel crime horrible vient de nous frapper. Les amis du Roi ont besoin de se voir et déplorer ensemble
un tel malheur. Tâchez de venir avant midi chez moi où les M
res
sont réunis »… [Copie jointe par Lally-Tolendal
d’une lettre anonyme du 18 février, transmise à Decazes, sur la défaveur de ce dernier près de Louis XVIII et de la
« malheureuse Princesse ».]
3 [mars]
, disant « ma tendre & inviolable amité & ma reconnaissance pour tout l’att[ache-
men]t dont vous m’avez donné tant de preuves pendant ma carrière politique »…
Le Gibaud-Figeac 30 mars
, ex-
pression de fidèle amitié du ministre déchu : « Vous aurez attiré sur vous bien des haines, mais votre belle âme
trouvera en elle-même un dédomagement et une consolation. J’ai été heureux de celles que le Roi vous a données
d’avance & ce m’a été la plus douce récompense de ma fidélité & de mon dév[ouemen]t à sa personne »…
Londres
14 septembre
. Remarques sur la situation politique critique avant les élections : « Jamais le Roi & le pays n’eurent
tant besoin d’hommes qui sachent allier la sagesse & la force, la fermeté des principes & les ménagemens que com-
mandent les circonstances et les hommes. Vous êtes depuis la restauration celui qui avoit le moins compris & le plus
franchement suivi cette ligne qui est la seule pour le salut »… La politique française suscite l’incompréhension chez
les Anglais de tout parti ; Decazes s’indigne devant « le nouveau tour qu’a pris le procès de la Reine » Caroline…
14 novembre
. Longue lettre politique de conseils de modération jusqu’au baptême [du duc de Bordeaux] ; il parle
également du duc d’O
RLÉANS
: « Combien j’aurois voulu qu’on eut saisi celle de cette naissance innesperée pour rap-
peller que cet auguste rejetton [le duc de Bordeaux] n’est point isolé et que ce n’est pas sur lui seul que reposent les
esperances de la France et la durée de la dinastie »…
24 novembre
, sur la politique anglaise, un entretien avec C
AN
-
NING
, la vie mondaine à Londres…
9 janvier
1821
, relation d’une fête à Londres en l’honneur de Sir David D
UN
-
DAS
, pour lui remettre son vase [voir n° 136] et le portrait «
donné par le Roi
»…
12 janvier
. Longues réflexions sur
la question de compétence, à propos de l’arrêt rendu par la Cour des Pairs contre les conjugés de 1820 : il est de
l’intérêt de la Chambre des Pairs « de ne pas rejetter loin d’elle l’importance et le pouvoir que lui donneront à l’ave-
nir la connoissance des grands crimes d’état […] et de ne pas déjuger le M
al
Ney & Louvel »… Sans « se suicider »,
elle ne peut permettre à une autre autorité à se prononcer sur sa compétence ; et d’évoquer l’affaire de V
AUVERSIN
,
« la honte des espions », les conspirations, et le texte « formel » de la Charte…
La Grave 1
er
octobre
, sur un séjour
de V
ILLEMAIN
chez lui, et leur visite à Montaigne, où la librairie est dans un triste état… 3
0 octobre
, nouvelles fa-
miliales.
6 janvier
1822
. Craintes sur les conséquences d’une guerre, et félicitations à Lally pour son discours sur le
budget, et surtout ses notes : « Il y en a une qu’on citera dans 10 ans, comme la condamnation du sistême actuel &
l’indication prophétique de la nécessité de revenir à celui auquel on sera certainement revenu alors »…
9 octobre
, il
se réjouit à l’idée d’une visite de Lally à son château dans la Gironde ; au début de la semaine, avec son beau-père,
« nous aurions fait ensemble un pèlerinage à Montaigne & au tombeau du grand Talbot, que le vandalisme a ren-
versé ou laissé détruire et que je me propose de faire réparer »…
7 décembre
, sur la prochaine guerre d’Espagne : « Où
la mène-t-on cette chère France avec cette guerre insensée ? & quelle ne sera pas notre position, nous autres servi-
teurs loyaux du Roi, qui comprendrons que tout en déplorant cette guerre, nous devrons éviter que des jacobins ne
s’en fassent un moyen de destruction et que notre devoir sera, d’abord d’éviter qu’une fois déclarée elle ne soit trop
impopulaire, ensuite de fournir au gouvernement tous les moyens de la faire avec avantage de quelque blame que
nous accablions les Ministres pour une aussi inconcevable conduite ! »… Etc. O
N JOINT
la minute autographe d’une
note de L
ALLY
-T
OLENDAL
(juin 1821), vibrante défense de son vieil ami M
ADIER DE
M
ONTJAU
, et de son fils Pau-
lin [auteur d’une pétition à la Chambre des Députés dénonçant la violence de la réaction royaliste dans le Midi, mais
refusant de nommer les coupables], transmise par Decazes au Roi.