Page 12 - cat-vent_drouot18-12-2012

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
.
Claudine Guérin de TENCIN
(1682-1749) femme de lettres, animatrice d’un salon littéraire influent.
2 L.A., [été 1734], à M
ONTESQUIEU
à Paris ; 1 page in-8 et 3 pages petit in-4, adresses avec cachets cire rouge
aux armes (brisés, lég. mouill. à la 2
e
lettre). [CM 407 et 408]
. ⁄ .
I
NTÉRESSANTES LETTRES FAISANT ALLUSION À LEURS ROMANS
. Mme de Tencin termine la rédaction de son roman
Mémoires du comte de Comminge
(publié anonymement en 1735), qu’elle donne à lire à Montesquieu, et fait allu-
sion au roman (resté longtemps inédit) de Montesquieu,
Histoire véritable
, que Montesquieu vient lui lire, et qu’elle
commente dans la seconde lettre.
« Vous savés mon cher ami que vous pouvés disposer de tout mon temps. C’est reculer mon plaisir que de retar-
der celuy de vous entendre. Il ne seroit peut etre pas impossible que juse aussi dans trois cemaine quelques chose à
vous montrer. Je suis flatté de votre confience et je trouve une douceur infini à en avoir pour vous. A demain et à
aujourdhuy je ne sorois vous voir assez ».
Lundy
. « Voissi deux petis rienss dont vous ferés usage si vous jugés quils en vaille la peine. Je voudrois que la mes-
tresse du petit chien le caraissa surtout devan ses amants pour leur paroistre plus tendre et que les amants à leur tour
pour paroistre délicat donnassent quelques coups au malheureux petit chien. Ne seroit il pas plaisan que l’ame qui
vient animer le corps de la jeune femme n’eut que de la haine pour l’amant qui avoit été favorisé par l’ame qui avoit
la premiere occupé le corps et quelle eut au contraire de l’amour pour le mary qui plain de ressantiment du passé
n’auroit que du mépris pour elle. Peut etre que je m’explique mal en tous cas nous en résonnerons il faut ce mes-
semble proffiter des occasions que la mattiere vous fournit pour mettre de la galanterie vous savés que c’est le gout
du siecle et dalieur elle sera encor plus agreable dans un livre plain de filosofie ». Elle le charge de faire ses amitiés
« au petit C
ASTEL
»…
12.
Claudine Guérin de TENCIN
(1682-1749) femme de lettres, animatrice d’un salon littéraire influent. L.A.,
[été 1734 ?, à Jean-Baptiste de S
ECONDAT
] ; sur 1 page in-8. [CM 652]
 ⁄ 
A
U FILS DE
M
ONTESQUIEU
. « Dite je vous prie mon petit à Mr votre pere que je suis offencée de la permission
qu’il me demande. Il ne m’aime guere s’il ne scait pas qu’il est le mestre ché moy. Il doit amener diner son president
je n’en feray pas plus de façon »...
O
N JOINT
une curieuse lettre d’un Anglais à Montesquieu, en anglais, non signée (1 page in-4, adresse avec
cachet cire noire), lui adressant de piquants reproches, qui peuvent se lire comme des insultes, à « Poor Sir » à pro-
pos de la « delightfull company » où Montesquieu est forcé de « talk to fools »… [CM 627]
13.
Charles de Secondat, baron de La Brède et de MONTESQUIEU
. L.A.S., Paris mercredi matin
[septembre ? 1734, à Madame de T
ENCIN
] ; 2 pages in-4. [CM 410]
. ⁄ .
B
ELLE LETTRE AU SUJET DE CRITIQUES DE SES
C
ONSIDÉRATIONS SUR LES CAUSES DE LA GRANDEUR DES
R
OMAINS ET
DE LEUR DÉCADENCE
.
« Mille graces, Madame, sur tout du tittre que vous voulés me donner que jadore et que je cheriray toutte ma vie.
L’animal qui a fait les refflections nest pas digne de manger de lavoine il est dans une ecurie à brouter du foin, il me
critique sur des choses que je dis en faveur de la monarchie come si je parlois contre la monarchie, cest un idiot qui
ne comprend rien et ne scait pas meme les choses les plus conües, il croit que je veux parler dit il du roy de
Danemark où je parle du roy de Prusse, et il a fait cette belle decouverte sur ce que j’ay parlé du roy de Danemark
en un autre endroit ce qui fait voir qu’il n’a aucune idée de lun ny de lautre. Il pourroit bien estre que je partirois
pour la campagne. Dans ce cas j’attraperay Monsieur d’Argental avant de partir. Adieu, Madame. Mille graces de
vos nouvelles et perpetuelles bontés et je vous prie de me croire avec le respect et l’attachement permettés moy de
dire le plus tendre votre tres humble et tres obeissant serviteur »…