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

.
Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL
. L.A.S., Paris 25 février 1829, à M. de S
ARCY
,
ancien officier de l’artillerie de la Marine ; 2 pages et demie in-4.
 ⁄ 
B
ELLE LETTRE SUR LE CHÂTIMENT DES CRIMES
. Son projet contient de bonnes choses, mais il y en a d’autres qui
jamais ne seraient adoptées, « notamment
la marque au visage
, cette idée seule me fait frissonner. Je ne puis pas même
supporter
la marque
telle qu’on l’applique actuellement. Qu’il y ait une erreur de la justice, qu’un condamné à la
marque soit reconnu innocent après l’exécution de son arrêt, et j’ai vu le cas arriver, que faire pour réparer une in-
justice qu’on a rendue irréparable ? On réhabilite la mémoire d’un Innocent frappé de mort : peut-on effacer la
marque imprimée sur un homme vivant ? Et si cette marque avait été imprimée au visage ! Si le maire d’Alsace dont
j’ai poursuivi la réhabilitation avec mon vertueux ami le feu Baron, si cet homme, le plus innocent des hommes, avait
été marqué sur le front au lieu de l’être sur l’épaule ! […] quelle loi pourra établir que les travaux forcés
n’emporteront pas l’infamie
, quand le vol avec récidive est parmi les délits auxquels vous appliquez cette peine. Enfin
[…] votre projet laisse subsister la peine de mort pour tant de cas, qu’on est tenté de vous demander pourquoi vous
l’abrogez dans d’autres, et spécialement dans le cas d’assassinat, de tous les crimes celui précisément qui légitime le
plus la mort du coupable, parce que c’est du sang pour du sang »… Il est réservé sur le principe d’une sévérité plus
grande pour les crimes publics ou d’État, que pour les crimes privés : « Il n’y a rien d’équivoque dans l’action d’un
homme qui en assassine un autre. Mais une menace non exécutée assimilée à un crime commis, mais une action, une
intention, une parole qualifiée attentat contre la discipline militaire, contre la sureté publique, contre la sureté de
l’Etat, un crime de leze-majesté, qui trop souvent, a dit Montesquieu a été
le crime de ceux qui n’en avaient pas com-
mis
, combien tous ces cas demandent de circonspection dans l’examen des faits, et de retenue dans l’application des
peines »…

.
Alphonse de LAMARTINE
(1790-1869). L.A.S., château de Montculot près Dijon 12 octobre 1829,
au marquis de L
ALLY
-T
OLENDAL
; 3 pages in-8, adresse avec cachet cire rouge à son chiffre couronné.
 ⁄ 
C
ANDIDATURE À L
’A
CADÉMIE FRANÇAISE
. « J’aspirerois à succéder à M. D
ARU
à l’académie française. Je désirerais
votre suffrage plus encor pour l’honneur de l’obtenir, que pour la chance de succès que me donnerait une voix de
plus. Les voix comme la votre se pèsent plus qu’elles ne se comptent. Je sais qu’une première fois je ne fus pas assez
heureux pour l’obtenir, mes titres ne se sont pas accru depuis cette époque, mais je n’ai pas je crois les mêmes
rivaux. J’aime donc à me flatter d’une meilleure espérance. »…
O
N JOINT
une autre L.A.S., Aix samedi 27, au même (1 p. in-8, adr.), déclinant une invitation à cause d’un accès
de fièvre.

.
François-Alexandre-Frédéric, duc de LA ROCHEFOUCAULD-LIANCOURT
(1747-1827) philanthrope
et économiste, député modéré à la Constituante (de l’Académie des Sciences). 3 L.A.S., Liancourt 1821
et s.d., au marquis de L
ALLY
-T
OLENDAL
; 5 pages in-4 ou in-8.
 ⁄ 
2 novembre 1821
. Réfléchissant au rôle de la Chambre des Pairs, le duc espère que si l’occasion se présente « de
produire un acte d’élévation et de véritable patriotisme », elle ne la manquera pas ; il suggère de voter des remercie-
ments publics aux médecins qui se dévouent dans « cet epouvantable abyme de Barcelone » [où sévit la fièvre jaune],
citant le précédent de Mgr de Belzunce à Marseille. « Ah qu’elle est belle notre nation, qu’elle mériterait qu’on la gou-
verne comme on le luy a promis, qu’on la laisse aller à tous les effets dont son genie, son courage sa bonté sont ca-
pables »…
28 août [1825]
. Il envoie un mandat pour S
EVASTOPULO
, sans s’inscrire sur la liste des donateurs où
figurent « des noms des ministres, qui envoyent des officiers au service du Pacha d’Egypte pour exterminer les Grecs
[…] J’ay à peine assez d’esprit pour comprendre cette double politique, et ce que j’ay de raison de justice d’huma-
nité et de loyauté ne me permettent pas de l’aprouver »…
28 août
, sur une pétition de Mme Nicole pour faire ad-
mettre son fils à l’école de Châlons…
O
N JOINT
une L.A.S. et une L.A. de son fils le comte Gaëtan de L
A
R
OCHEFOUCAULD
(1779-1863), intéressantes
sur la situation en mai 1815 ; et 2
MANUSCRITS
autographes de L
ALLY
-T
OLENDAL
, 2 versions avec corrections de son
discours au sujet des obsèques du duc de La Rochefoucauld [des élèves des Arts et Métiers portant son cercueil fu-
rent chargés dans la rue par la gendarmerie, le cercueil tomba dans la boue, et les insignes de la pairie furent piéti-
nés] : ces événements sont de la nature la plus grave : « les écarter avec négligence, ou légèreté, les ensevelir dans un
silence absolu, eut été manquer à tous nos devoirs de Pairs, de sujets, de citoyens et de magistrats »… Lally présente
ce scandale comme un cas de violation de sépulcre, rappelle la sévérité avec laquelle la loi romaine châtiait ce délit,
à la différence du code pénal actuel. « L’affaiblissement pour ne pas dire l’extinction du respect pour les morts a été
un des symptomes les plus marquants de nos désordres revolutionnaires. Ce respect des morts qui est une vertu chez
les sauvages est lent à renaître au sein de notre civilisation »…