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
Le 10 avril 1814, alors que l’Empire s’écroule, Lally-Tolendal réclame des nouvelles de son ami et bienfaiteur,
« plus sacré pour moi que jamais », en citant des lignes émouvantes de la lettre de Maret du 6 octobre 1802… À Linz,
en octobre 1815, Maret affirme ignorer les motifs précis de sa condamnation, et insiste sur son absence de
communication avec l’Empereur avant son arrivée à Paris, et après son départ de Fontainebleau... 1818 voit leurs
échanges s’intensifier. À Trieste, le 24 mai, Maret résume dans une longue lettre sa situation d’exilé en Autriche, et
demande à Lally, « l’un des organes les plus éloquens des droits du trône et de ceux des Français », de l’aider à voir
le terme de son exil… ; il joint la copie signée de sa lettre au duc de R
ICHELIEU
le priant d’intervenir auprès du Roi
et d’obtenir l’autorisation d’amener sa famille en Toscane… Le 6 juin, il envoie un mémoire à Lally, qui en prend
copie avant de le transmettre au président du Conseil : Maret expose sa conduite au moment où le duc
d’A
NGOULÊME
capitula au Pont-Saint-Esprit [avril 1815]… Le 27 juillet, Lally soumet au duc de Richelieu la
requête de l’exilé de se transporter en Toscane : il fait valoir les immenses services que Maret lui a rendus, tant pour
ses biens que pour l’intérêt de son père, du temps où Lally plaidait à Dijon pour obtenir la réhabilitation du
condamné, et il insiste sur la conduite exemplaire de Maret après la capitulation du Pont-Saint-Esprit lorsque « la
tête sacrée de l’héritier de la couronne » risquait la mort (minute autographe très corrigée, 32 p. in-4, et copie au
net)… L.A.S. du duc de R
ICHELIEU
qui répond le 13 août : « il m’est bien difficile d’aller moi-meme et de mon
propre mouvement entamer avec l’Autriche une négociation en faveur du Duc de Bassano, pour obtenir qu’il aille
en Toscane où sont réunis en ce moment presque tous les membres de la famille Buonaparte » ; cependant il
engagera le Roi à ne pas s’y opposer, si l’Autriche y consent… Le 1
er
octobre, Maret remercie Lally de sa démarche
auprès du ministre de la Police, et dans un long plaidoyer (27 p. in-4) cherche à contrer des « préventions
anciennes » et « nouvelles » : il cite un extrait de sa supplique au Roi, de novembre 1815, nie se considérer comme
ministre de Napoléon II, et fait le point sur les correspondances avec l’Empereur d’Autriche et ses ministres,
l’archiduchesse Marie-Louise, le baron de Krusemarck, le prince de Hardenberg, le comte de Las Cases, etc.
Toujours à Trieste, le 10 octobre 1818, Maret cite des rumeurs dans les milieux diplomatiques d’une prochaine
autorisation de rentrer en France, et le soutien du duc de R
EGGIO
et du comte de S
ÉMONVILLE
… Le 29 mai 1819,
Lally écrit au président du Conseil Dessoles, et au ministre de l’Intérieur Decazes, pour solliciter des explications sur
le rappel de cinq exilés et quatre régicides, mais non du duc de Bassano… Deux jours plus tard, il soumet une sup-
plique éloquente à L
OUIS
XVIII en faveur de ce « sujet infidèle », mais non « perfide et parjure », et le prie de pren-
dre en considération son action en faveur du duc d’Angoulême, sous les Cent Jours… De Genève, le 28
novembre 1819, le duc de Bassano rend grâces à son ami de l’heureuse nouvelle qu’il lui apprend : « Je partirai
aussitôt que j’aurai mes passeports »…
Sont également réunies dans ce dossier des lettres de la duchesse de B
ASSANO
(5, évoquant des entretiens avec
Richelieu et Decazes, et la satisfaction du Roi à la lettre de Maret), du comte Jean-Philibert M
ARET
, frère de
Bassano (3), du comte de L
AVALLETTE
(démentant toute correspondance du duc de Bassano avec Napoléon à l’île
d’Elbe), Louis-André P
ICHON
, le chevalier de B
ROVAL
; et des copies de correspondance de Maret avec le comte de
Wbrna, Marie-Louise, le duc d’Otrante (Fouché), l’Archiduc Jean, le prince de Metternich, etc.

.
MINISTRES
. 50 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. au comte, puis marquis de L
ALLY
-T
OLENDAL
,
1815-1829 (plus quelques pièces jointes).
 ⁄ 
Comte A
NGLÈS
(Police), comte du B
OUCHAGE
(Marine), baron C
APELLE
(Intérieur), comte C
HABROL
(2), le
marquis de C
LERMONT
-T
ONNERRE
(Guerre, 3), C
ORBIÈRE
(Instruction), comte C
ORVETTO
(Finances, 11), chance-
lier D
AMBRAY
, duc de D
OUDEAUVILLE
(Maison du Roi, 12), comte D
UPONT
(Guerre, 2), maréchal duc de F
ELTRE
(Guerre, 2), maréchal de G
OUVION
S
AINT
-C
YR
(Marine), baron L
OUIS
, abbé de M
ONTESQUIOU
(2), comte de
P
RADEL
(Maison du Roi, 2), Antoine R
OY
(Finances, 3), Henri de V
ATIMESNIL
(Université), comte de V
AUBLANC
(In-
térieur), comte de V
ILLÈLE
(2), baron de V
ITROLLES
.

.
François-Dominique de Reynaud, comte de MONTLOSIER
(1755-1838) homme politique et écrivain.
L.A.S., Randane (Clermont) 18 novembre 1823, au marquis Trophime de L
ALLY
-T
OLENDAL
; 8 pages in-fol.
 ⁄ 
I
NTERPELLATION POLÉMIQUE CONTRE LA
C
ONGRÉGATION ET LES
J
ÉSUITES
. Il a signalé dans les papiers publics trois
de nos « grandes calamités publiques : 1° l’existence d’une société mystérieuse connue sous le nom de Congrégation,
2° l’existence d’une autre société non moins dangereuse connue sous le nom de
Jésuites
, dont le rétablissement non
autorisé doit se présenter comme un scandale, s’il est vrai que nos rois et nos lois l’aient formellement abolie, 3° […]
la non exécution de la loi qui prescrit l’enseignement des quatre articles, de la déclaration du clergé de 1682 »…Dans
cette nouvelle invasion de barbares, il aperçoit pour son pays un avenir qui l’épouvante, et il compare les erreurs pu-