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tuel » : le cardinal de Clermont-Tonnerre, « sans doute d’après ses instructions, se leva et dit :
Au nom de S.M. très-
x
ne
, je proteste
…. On ne le laissa pas achever. Tous les cardinaux s’écrièrent :
Taceat ! Habemus Pontificem
; et sur le
champ ils se rendirent à la chapelle du Conclave pour introniser le nouveau Pontife. Malheureusement, sa santé ne
lui permet presque pas de s’occuper d’affaires, et rien ne marche. J’ai eu sur ce pays là de tristes renseignements, et
cela me confirme dans l’idée que le monde doit encore passer à travers de grands maux »…

.
Félicité de LAMENNAIS
. L.A.S., 30 mars 1833, à son frère, l’abbé Jean-Marie de L
AMENNAIS
,
à Ploërmel (Morbihan) ; 2 pages et quart in-4, adresse.
 ⁄ 
Il l’entretient des difficultés liées à une transaction arrêtée entre MM. Benoît et Chamfort, sur les bases acceptées
par Ange [Blaize], et que Lamennais a signée. « Je sens bien que je vais me trouver dans une position pire
qu’auparavant, et c’est ce qui m’est arrivé, depuis le commencement de cette triste affaire, par l’effet même des demi-
services qu’Ange m’a rendus, et qui ne venant jamais à propos, n’ayant rien de complet, n’aboutissaient jamais qu’à
un seul résultat, une perte pour lui, et pour moi une situation pire »… Il fera régler son compte avec Belin,
judiciairement s’il le faut, malgré les prétentions de Belin-Mandar… Puis, à propos d’une lettre de Lacarrière,
vicaire général de l’évêque de Pamiers : « les intrigues de nos ennemis s’étendent partout. M. De Coux avoit été
fortement recommandé à l’évêque de Londres ; il en a été reçu
comme on ne recevroit pas un paria
: ce sont ses
propres termes. Du reste il a de bonnes espérances sur le succès de son voyage, malgré quelques inconvénients
qu’offre l’huile de M. Moneuse, qu’il n’a pas réussi encore à purifier suffisamment. Dans l’état des choses, ce doit
être encore, dit M. De Coux,
une superbe affaire
. Cependant il ne faut pas se flatter, et pour moi le succès, s’il a lieu,
m’étonnera beaucoup »... Il aborde enfin les relations avec Rome : « On ne sauroit douter raisonnablement que la
diplomatie européenne secondée par l’épiscopat et servie par les intrigues des jésuites, n’obtienne du Pape tout ce
qu’elle voudra. Ainsi je dois m’attendre à tout, et je m’y attends en effet sans en être le moins du monde troublé. Je
bénis Dieu au contraire de m’avoir conduit à la lumière par la souffrance. Je n’ai jamais voulu que la vérité et le bien,
et le bien sera le fruit de la vérité qui peu à peu se lève sur le monde »…
O
N JOINT
un fragment de L.A. à Eugène B[oré ?, Dinan 17 décembre].

.
Félicité de LAMENNAIS
. L.A.S., la Chênaie 26 janvier 1826, à son petit-cousin Gaspard C
HAMPY
;
1 page et demie in-8, adresse.
 ⁄ 
B
ELLE LETTRE
. Il prie Dieu de bénir tous les bons désirs du cœur de Gaspard : « Il t’éprouve bien jeune, mon
enfant, mais c’est pour te récompenser. Aime-le bien, sois-lui fidèle, ce sera ton bonheur sur cette triste terre, et ton
bonheur surtout dans l’autre vie, la seule véritable, dans la vie qui ne finit point. Je te recommande à un de mes amis
intimes pour ta 1
re
communion. Oh ! combien je désire que tu la fasses avec tous les sentiments qui doivent
arrimer cette grande action, avec une inébranlable foi, avec un amour qui reponde à celui que Notre-Seigneur te mon-
trera en se donnant à toi tout entier pour être la nourriture de ton ame, avec la ferme résolution de ne jamais te dé-
tacher de lui, de résister avec courage à tous les conseils pervers, à tous les mauvais exemples qui
t’environneront dans le monde. Songe, mon enfant, à l’éternité, et méprise tout ce qui n’est que de la vie présente.
Ce qu’on appelle des biens, ce qu’on appelle des maux, tout cela n’est rien, parce que tout cela passe. Il n’y a de mal
réel que le péché, de bien que la vertu qui nous assure le ciel. Puissions-nous, mon enfant, nous y retrouver un jour
ensemble ! C’est le vœu le plus ardent de ton oncle, qui t’aime bien tendrement »…

.
Félicité de LAMENNAIS
. L.A.S., 22 janvier 1833, à Pierre-Antoine B
ERRYER
; 1 page et demie in-8, adresse.
 ⁄ 
Il rappelle à l’avocat « une conférence que M
me
C
HAMPY
, ma cousine et mon amie presque d’enfance, eut avec vous
il y a quelques années relativement à une affaire de communauté avec le mari dont elle est heureusement séparée.
Divers motifs avoient déterminé M
me
Champy à laisser cette affaire en suspens. D’autres motifs l’ont décidée à la pour-
suivre, et elle doit être prochainement jugée à la 4
e
Chambre du tribunal de 1
re
instance de Paris. Je vous conjure d’user
de tous les moyens en votre pouvoir pour aider le bon droit de M
me
Champy, et surtout pour bien faire connoître
aux juges […] la position de cette pauvre mère à l’égard d’un mari tel que le sien. Je ne crois pas que la nature hu-
maine ait jamais rien produit de plus vil et de plus pervers que celui-ci : comme je n’ai non plus jamais connu d’âme
plus noble, plus droite, plus délicate que celle de sa malheureuse femme. Je ne m’intéresse à rien dans ce monde plus
qu’à elle. Ce que vous ferez pour elle, vous le ferez donc pour moi »…