Page 30 - cat-vent_drouot18-12-2012

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
.
Jeanne d’Essenault, comtesse de SABOURIN D’ISSAN
, femme d’un conseiller au Parlement de
Bordeaux. L.A., Bordeaux 4 mai [1737], au Président de M
ONTESQUIEU
à Paris ; 1 page in-4, adresse avec
cachet cire rouge aux armes. [CM 467]
 ⁄ 
Elle demande de ses nouvelles, et annonce l’arrivée du chevalier de V
IVENS
avec Mme d’A
IGUILLON
: « il a soupé
ches moi il est tres aimable il a le cerieux des englois il parle tres peu la duchesse parait laimer beaucoup. On dit que
lintendent a ecrit à M. le cardinal à l’occasion des frimasons il a receu une reponse qui la tranquillisé » [l’intendant
de Bordeaux Claude B
OUCHER
avait dénoncé Montesquieu au cardinal de F
LEURY
comme franc-maçon]...
O
N JOINT
une L.A. non signée (d’une dame ?) au Président de Montesquieu à Paris, jeudy matin [août 1736 ?]
(1 page in-8, adresse), s’inquiétant de sa santé : « Je m’interesse à vos jours et voudroit contribuer à soutenir le feux
d’une imagination si brillante j’ay fait une consultation pour vous à mon esculape qui ma parû joyeux de pouvoir
estre utille à un voisin de la Garonne »... Calculs autographes de M
ONTESQUIEU
sur le feuillet d’adresse. [CM 452]
.
François, comte de BULKELEY
(1686-1756) lieutenant général au service de France. L.A., Londres 20 mai
1737, au Président de M
ONTESQUIEU
à Paris ; 3 pages in-4, adresse avec cachet cire rouge (brisé). [CM 468]
 ⁄ 
Il a été heureux d’avoir une lettre « aprez un si long oubly ; je m’en suis vanté à une douzaine de nos belles ou soy
disant telles. My Lady H
ERVEY
vous aime bien mieux depuis qu’elle sçait que vous partagez son amour pour Mr le
Duc [de B
OURBON
] dont elle est affollée. Mrs les Ducs de R
ICHMOND
et de M
ONTAGU
ont été tres aises de recevoir
des marques de votre souvenir et Horace [W
ALPOLE
] en a éclaté de joye. […] j’eus hier une longue conversation avec
Mr S
CHAUB
, où vous ne futes pas oublié, je crois qu’il vous connoit, et par consequent vous aime ». Il incite
Montesquieu à venir le chercher en Angleterre : « aprez tout ce n’est pas un voyage, nous irions parcourir quelques
provinces et nous nous en retournerions gayement en France ; vous pouvez croire que nos papiers n’ont pas laissé
ignorer les grands effets de la fumigation, mais le mal est éteint en Angleterre, au point que votre amie Lady Mary
W
ORTLEY
est redevenüe fraiche comme une rose, je crois que vous pourriez succeder au Signor A
LGAROTTY
si vous
veniez icy, car depuis son depart, elle n’a eu tout au plus que quelques passades ». Il évoque encore « la deconfiture
du Custos » (disgrâce de C
HAUVELIN
, garde des sceaux), la santé de la pauvre Mme de R
ENEL
(sa nièce), etc.
.
Charles de Secondat, baron de La Brède et de MONTESQUIEU
. L.A.S. « M » (minute), Paris 2 juin
1737, à François de B
ULKELEY
à Londres ; 2 pages et demie in-4. [CM 469]
. ⁄ .
L
ONGUE LETTRE RELATANT L
INCARCÉRATION À LA
B
ASTILLE DU DUC DE
F
ITZ
-J
AMES
,
FILS DU MARÉCHAL DE
B
ERWICK
. [Charles duc de F
ITZ
-J
AMES
(1712-1787), futur maréchal de France et neveu de Bulkeley, avait un
régiment de cavalerie irlandaise qui portait son nom, dans lequel servait Milord T
YRCONNEL
, dont l’oncle avait été
vice-roi d’Irlande ; le duc s’était montré très insultant avec A
LEXANDRE
, premier commis au ministère de la Guerre.].
« Vous scavés laffaire du duc de Fitsjames qui est à la Bastille depuis avant hier. […] Alexandre ami de milord
T
IRCONEL
lui a fait avoir un congé sans que le duc de Fitsjames en scut rien. Le duc alla ches lui et lui demanda sil
estoit vray qu’il eut fait donner un congé à milord Tirconel. Il n’est pas surprenant lui dit Alexandre que lon fasse
quelque grace à un viceroy d’Irlande et lui tourna le dos. Ce n’est pas ce que je vous demande dit le duc, mais si vous
aves donné un congé à M. Tirconel. Cest l’affaire dit Alexandre de Mr d’Angerviliers et non pas la mienne, et lui
retourne le dos. Le duc le prit par le bras et lui faisant faire un demi tour lui dit : Quand un home come moy parle
à un home come vous (vous remarquerés qu’Alexandre a entendu à un faquin come vous) il doit lui repondre et ne
lui pas tourner le dos. Grandes plaintes à Mr d’Angerviliers et à Mr le cardinal [de F
LEURY
]. Le duc mandé à Issy il
explique son fait et fort bien. Il reçoit une lettre de cachet qui lenvoye à la Bastille où je le vis hier. Dans le fonds
c’est une misere et on croit quil sortira dans deux ou trois jours. On sestone meme quil ne soit deja sorti. La lettre
de Mr d’Angerviliers porte qu’on le mette dans la chambre de Mr le duc de R
ICHELIEU
lequel come vous voyes y a
sa chambre marquée. Mr le cardinal a ecrit une lettre fort polie à mad. la marechale [de B
ERWICK
] ladessus. Ce quil
y avoit dembarassant cest qu’Alexandre juroit qu’il ne rentreroit pas dans son bureau qu’il neu reçu satisfaction. Je
croy quil y rentra hier ».
Puis il répond à l’invitation de Bulkeley : « Jaurois bien envie de vous voir en Angleterre je laime encor plus
depuis que vous y estes et que mad. de Bulkeley lembelit. Je vous desire et touts ceux qui vous conoissent vous
apellent. Je croy que cest le gout de milady H
ARVEY
qui a fixé le mien pour Mr le duc [de B
OURBON
], si pourtant
elle le trouve beau je l’avertis que je ne vay pas jusques la. Je suis bien aise que vous ayes vu le chevalier S
CHAUB
plus
vous le verrés plus vous laimerés. Le custos [C
HAUVELIN
, garde des sceaux disgracié] est tellement aneanti que je nay
plus pensé à lui ny persone ny ses amis ny ses ennemis. On dit que le marquis avoit fait une aussi belle retraite que
nen fit jamais Mr de Staramberg. Il a toujours fait cas de la vertu de la prudence. Gloire au signor A
LGAROTI
sil a
fait la conquete de Madame de M
ONTAIGU
. A dieu Monsieur je vous aime et honore de tout mon cœur »...