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
.
Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de CONDORCET
(1741-1794). L.A.S., ce mercredi [1780],
au marquis de V
ILLEVIEILLE
; 2 pages et demie petit in-4, adresse avec fragment de sceau (un peu froissée,
qqs lég. piq., petit manque par bris de cachet).
. ⁄ .
B
ELLE LETTRE SUR LA RÉVISION DU PROCÈS DE
L
ALLY
-T
OLENDAL ET
V
OLTAIRE
.
« Monsieur, (remarquez que je ne vous donne plus le titre de Philosophe, parce que vous n’avez plus de zele) »…
Il l’invite à venir samedi avec ce qu’il a copié… « M. d’E
PREMESNIL
dans un plat discours prononcé à Rouen dans
son procès contre le comte de Lalli, s’est avisé de dire que la postérité
ne verrait jamais un home de bien dans cet
écrivain si vanté
(M. de V
OLTAIRE
). Voila come pense et écrit ce Bourgeois enrichi des vols que son oncle a fait dans
l’Inde. Il est impossible que M
e
du Vivier [Mme Denis, nièce de Voltaire, qui s’était remariée] laisse passer cette
injure ». Elle devrait aller trouver son neveu Alexandre de D
OMPIERRE D
’H
ORNOY
, disant « que c’est à lui qu’elle a
cru devoir s’adresser, qu’il est magistrat, conseiller au parlement come le d’Epremesnil, que s’il a du sang dans les
veines, il doit repousser un outrage aussi gratuit que bas et ridicule, qu’elle exige sa parole qu’il prendra toutes les
voies judiciaires qui lui sont ouvertes pour demander la radiation des expressions insolentes de M. d’Epremesnil.
[…] Il faut absolument qu’elle prenne ce parti. M. du Vivier ne manquera point de plumes pour défendre
judiciarement M. de Voltaire. Il ira à Rouen où le procès de Lalli se suit il y présentera sa requête, son mémoire qu’il
fera imprimer. […] C’est le seul moyen qu’ait Madame Denis de se relever dans l’opinion, le pauvre d’Hornoi fera
tout ce qu’il faut pour lui donner beau jeu. Ne perdez pas un instant pour la voir. Mais ne lui dites pas que cet avis
vienne de moi, parceque d’un autre côté, je fais secouer le d’Ornoi. Je n’ai qu’un intérêt dans cette affaire, celui
d’humilier un gredin qui ose insulter un grand home. […] Il sera bon je crois qu’après avoir vu et déterminé
M
e
Denis vous parliez au mari. Il importe fort peu au genre humain que la nièce de M. de Voltaire ait eu envie à
soixante ans de coucher avec un home, mais il importe beaucoup qu’il ne soit pas permis dans un libelle judiciaire
prononcé en jacquette rouge d’attaquer la probité d’un grand homme ».
…O
N JOINT
la brochure de Condorcet à ce sujet :
Réponse au premier plaidoyer de M. d’É
………
dans l’affaire du
comte de Lally, par un ami de M. de Voltaire
(Londres, 1781).
.
Georges DUVAL DE LEYRIT
(1717-1764) employé de la Compagnie française des Indes, gouverneur
de Pondichéry. 2 L.S., et une L.S. de son prédécesseur Charles G
ODEHEU
, Pondichéry 1755, aux syndics et
directeurs de la C
OMPAGNIE DES
I
NDES
, à Paris ; 28 pages in-fol., dont un cahier lié d’un ruban bleu.
 ⁄ .
S
UR LA SITUATION À
P
ONDICHÉRY ET EN
I
NDE APRÈS LE DÉPART DE
D
UPLEIX ET AVANT L
ARRIVÉE DE
L
ALLY
-T
OLENDAL
.
7 janvier
(lettre en partie chiffrée et traduite dans l’interligne). Charles G
ODEHEU
renvoie les syndics et directeurs
au « Comité secret » pour le détail du traité provisoire qu’il a signé avec S
AUNDERS
[gouverneur anglais de Madras],
puis fait part de sa décision de prendre sa retraite ; il évoque les mauvaises affaires dues au défaut de crédit et de
marchandises et aux « depenses prodigieuses que la guerre nous occasionne »… Il leur portera « l’affaire de M. L
AW
telle que M. D
UPLEIX
me l’a remise » et tâchera de leur donner des éclaircissements sur les fonds « qui paroissent
existants sur les livres »…
5 octobre
. D
UVAL DE
L
EYRIT
dresse un état des lieux : les plaintes sur « la disette des fonds »
ne sont pas sans fondement. Dupleix a marqué à la Compagnie qu’elle était déchargée des frais de la guerre, mais
Leyrit trouve les revenus de la province d’Arcate insuffisants pour leurs dépenses, malgré leur réduction depuis la
trève, et il déconseille de toucher aux appointements de campagne des officiers tant qu’on n’est pas assuré de la
paix… Il a fait relever un bastion, mais il leur faudrait encore des magasins, des casernes, etc. Il parle de plusieurs
employés de la Compagnie, des Maldives en révolution que Dupleix a secourues, et se félicite de sa garnison de
quelque 1500 hommes. Cependant il conviendrait que la Compagnie fît passer ici un corps de vieilles troupes
aguerries : « Les nôtres ont du feu et de l’ardeur, mais elle ne tiennent point pour peu qu’elles trouvent de résistance.
Le désordre s’y met et il n’est plus possible de les rallier. On en a fait ces derniers tems de tristes expériences »… Le
Roi d’Angleterre a fait autant… Il est encore question de petites guerres indigènes dans la région de Négrailles où
les Anglais se sont établis, et du dessein des Anglais de s’emparer du Pégu…
6 octobre
. Le départ de la
Diane
est
retardé ; Leyrit en profite pour transmettre un paquet de P
IGOT
, gouverneur de Madras, adressé aux directeurs de
la Compagnie d’Angleterre…
O
N JOINT
un dossier de 8 pièces certifiées conformes par des greffiers des Conseils de Pondichéry ou de
Chandernagor : extraits de lettres ou de registres du greffe de Chandernagor relatifs à Alexandre de L’É
GLISE
,
employé de la Compagnie que l’on souhaite éloigner de la colonie, 1755-1759 ; plus une liste de mouvements de
bateaux entre les îles de France et de Bourbon et Pondichéry, 1755.